Wiwi a écrit :
Non. C’est comme l’histoire des fumeurs. Avant que le tabac existe pour le fumer, tout le monde était pareil. Personne n’avait une étiquette où il était inscrit « non fumeur ». Personne n’était une négation par rapport à un autre. Aujourd’hui, cette étiquette existe parce que les fumeurs existent. Pourtant les non fumeur n’ont jamais demandé à porter l’étiquette de « non fumeur » !!! On retrouve là, le même problème nominatif, que l’on a avec les croyances.
Oui, mais à partir du moment où existe le tabac, et qu'une bonne partie de la population y adhère, qu'est-ce qui fait qu'une bonne partie s'en abstient?
- Ça n'en vaut pas la peine
- C'est mauvais
C'est ce qu'est obligé d'affirmer l'athée face au fait religieux. S'il n'affirme pas cela, on lui demandera pourquoi il demeure athée: et soit il répondra l'une des deux options, soit il se fera croyant. L'athéisme n'est pas qu'une indifférence mais une réelle prise de position, que je sache.
Or le croyant à qui on demande: pourquoi demeurez-vous croyant et ne revenez-vous à l'athéisme de facto que vous professiez, sans le savoir, quand vous étiez un vulgaire embryon? Il sera obligé d'affirmer
- Parce que ça en vaut la peine
- Parce que c'est bien
, autrement, on le trouvera bien fou de rester croyant alors qu'il n'est pas convaincu que c'est une bonne chose ou que ça en vaut la peine. Il devrait logiquement se faire athée.
Mais on voit bien la teneur différentes des discours, l'un positif, et l'autre négatif. Vous ne pouvez pas sortir de là. Toi-même, wiwi, tu affirmes:
A l’opposé, l’athée qui ne croit pas en Dieu, a pour conséquence direct, ni morale établie, ni sens, ni immortalité et ni paradis. La construction de l’athéisme est là.
La construction de l'athéisme, c'est cela: ni morale, ni sens, ni immortalité, etc. La construction de l'athéisme, c'est "éliminons tout ce qui est du domaine de la foi que nous rejetons pour telle et telle raison, et voyons ce qui reste." Nous sommes d'accord avec vous sur "ce qui reste". Notre point de divergence réside dans les réalités surnaturelles positives que nous affirmons et que vous niez, et non dans les réalités naturelles que nous observons tous, athées et croyants de tout poil, et sur lesquelles nous sommes bien entendu d'accord (ou à peu près).
Un mec qui ne fume pas, n’est pas qu’une négation, il fait autre chose dans sa vie, il n’est pas le satellite du fumeur.
Certes, mais sur ce point particulier qui concerne le tabac, la position du non-fumeur est négative et celle du fumeur positive. Ils s'entendront sur le reste.
C’est la foi devant la raison. C’est le dogme devant la liberté. C’est la morale unique figé dans le marbre, devant la morale flexible. C’est l’expérience du livre devant l’expérience de la vie.
Je ne peux pas m'empêcher de te répondre parce que ce sont là des belles affirmations en l'air. Je te réponds donc: C'est la raison éclairée par la lumière surnaturelle de la foi devant la raison privée de cette lumière; c'est la liberté fondée sur la vérité et le discernement devant la liberté fondée sur l'équivocité des choix; c'est la morale absolue devant la morale arbitraire; c'est l'expérience de la vie guidée par la Parole qui libère et qui guérit et qui a son terme dans le bonheur sans fin devant l'expérience de la vie
à priori dénuée de sens et qui a son terme dans sa négation pure.
Je ne te demande pas d'adhérer à ce que je viens d'affirmer, mais d'accepter au moins que celui qui juge sera jugé de la même façon. Tout comme il a été aisé pour les philosophes athées du XIXe et XXe de construire des systèmes en gardant les beaux mots pour eux et les mots arides pour la religion, il est aisé au croyant de lui rendre la pareille. Tout cela n'est qu'un jeu de rhétorique qui n'intéresse personne.