John Difool a écrit : Or, il me semble, d'après mes vagues souvenirs d'école d'ingénieur en mécanique quantique, que ce dernier domaine soulève des questions sur le rapport de Dieu au monde sensiblement plus dramatiques. Le principe d’incertitude par exemple et les états quantiques de la matière semblent en violation avec le principe déterministe de Dieu. Je ne suis certainement pas un spécialiste de ce domaine et c'est pourquoi je propose que quelqu'un de plus qualifié fasse un rapide exposé, vulgarisé cela va de soit, et d'échanger avec les croyants plus "littéraux" pour savoir quelle est leur point de vue par rapport à cette théorie.
ce qui suit n'est pas un papier / collé , j'ai donc mis du temps et essayé vraiment de te repondre et même si somme toute je me relis pas
sachant que les outils de la mecanique quantique ne relevent pas de ce que l'on nomme le monde concret on risque d'aller droit dans le mur en essayant d'interpreter en dogmes ou hypotheses philosophiques ou theologiques ce qu'elle donne en termes de verités acceptées mais non concretes pour ce type de pensée (humaine)
en effet , la mecanique quantique est une science qui repose essentiellement sur les espaces de Hilbert (à la différence de la mécanique classique qui permet de tirer des enseignement pour la philosophie ou autres domaines qui ne sont pas directement liés à la geometrie ) -exception faite que l'utilisation des nombres complexes dans certaines de ses formulations mais toujours en dehors de la géometrie comme par exemple l'utilisation du temps complexe pour l'expression de certaines formules en electromagnetisme - travaille uniquement en géometrie euclidienne
alors j'essaye ici de montrer le passage qui a conduit les utilisateurs de la geometrie euclidienne pour comprendre le monde physique qui nous entoure à préférer les outils qu'offrent les espaces de Hilbert plutôt que ceux de la geometrie classique et de fait ont fermé la porte à toute esperance de traduire en langage philosophique un quelconque enseignement issu de la MQ
auparavant je ferai un petit détour mais hyper rapide en ce qui concerne les équations polynomiales de types ax^2+b=0
il y a de cela bien 500 ans (environ à l'époque de la colonisation de l'amerique par les europeens ) que certaines solutions de ces equations restaient tout à fait justes si on acceptait d'ecrire leurs solutions sous la forme de nombres complexes (avec l'utilisation d'un nouveau nombre : le nombre imaginaire i (ou j en physique) tel que le carré de se nombre donne -1 ainsi i^2=-1
plus tard au XIX ieme siecle on utilisait ces mêmes nombres complexes pour étendre les solutions à certains problèmes geometriques
ce faisant on se rendit compte que l'utilisation de certains outils (comme le produit scalaire euclidien) donnaient des résultats absurdes
par exemple ici
si on reste par exemple dans l'espace à deux dimensions, un vecteur se representant comme un segment de droite orienté (dans le sens de la fleche qui le represente segment ) se definit par deux composantes V=(v1,v2) et dans l'espace euclidien ces deux composantes v1 et v2 sont tout simplement des nombres réels (que l'on appelle des scalaires)
"le point de depart" de ce segment (son point d'application) étant situé sur la position (0,0) du repere absolu du plan (que l'on nomme repere canonique) et son "point d'arrivé" etant positionné sur (v1,v2) toujours par rapport au repere canonique du plan
une simple application du théoreme de Pythagore nous confirme que sa longueur (sa norme ) est donnée par la racine carrée de v1^2+v2^2
et on dit que la somme v1^2+v2^2 donne la valeur du produit scalaire euclidien de ce vecteur par lui même
et se note <V|V>
la norme d'un vecteur étant donc la racine carrée du produit scalaire euclidien de ce vecteur par lui même et donc sa norme est la valeur de la racine carrée de <V|V>
en geometrie classique cela se comprend dans la mesure que l'on comprend que la longueur de la diagonale d'une piece rectangulaire est donnée par la racine carrée de la somme des carrés de deux de ses cotés non égaux
or dans le cadre d'une generalisation avec des nombres complexes appliquer une telle formulation conduit a des resultats absurdes en effet
si un vecteur s'ecrit sous la forme V=(v1,v2)=(1,i) on ne peut dire dans ce cas qu'il est nul
dans l'espace à deux dimensions un vecteur V=(v1,v2)=(1,i) est nul uniquement si v1=0 et v2=0
mais en appliquant à la formulation precedemment donnée on obtiens pour la mesure de sa norme comme étant la racine carrée du produit scalaire euclidien de ce vecteur par lui même on verifie alors
<V|V> = 1^2+i^2=1-1=0 et donc la norme de valeur racine carrée de zero qui donne zero
et c'est à partir de là que pour pouvoir traiter avec des espaces dont les composantes ne sont plus des nombres réels que Charles Hermite
proposa une definition du produit scalaire qui etende celle du produit scalaire euclidien le rendant exact (c'est à dire donnant la même expression ) s'il l'on reste dans le cadre euclidien sans toutefois conduire à des absurdités comme on viens de voir si on etend cela aux nombres complexes
plus tard ce fut à Hilbert de developper tout une geometrie qui permet d'utiliser des composantes complexe et qui seront l'un des outils de base de la mecanique quantique
à partir de là on peut tout faire dire à la MQ (tout et son contraire ) quand on essaye d'extraire ce qu'elle dit et qu'on cherche à l'appliquer dans notre monde "concret" afin d'en tirer un enseignement philosophique (voire théologique)