La nature de la mort d'Adam

L'avenir des damnés et des justes n'est pas le même.
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Claude Phaneuf

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La nature de la mort d'Adam

Ecrit le 29 juil.04, 12:55

Message par Claude Phaneuf »

<b>La nature de la mort d'Adam</b>

L'histoire du salut commence avec Adam. Toutefois, les trois premiers chapitres de la Genèse donnent peu de détails sur Adam, sa nature en tant que créature, son péché, son expulsion de la présence de Dieu, le sens et la nature de sa mort. C'est pourquoi l'homme a tendance à combler les lacunes par toutes sortes de suppositions et de conceptions religieuses qui vont à l'encontre du vaste volume d'information que les Écritures fournissent plus tard dans le déploiement et la consommation ultime du dessein rédempteur de Dieu. Il faut que l'interprète laisse <b>la fin</b> éclairer <b>le commencement</b> pour garder toute l'image dans sa juste perspective. Cette nécessité n'est nulle part plus évidente que dans les enseignements sur la mort et la résurrection.

Par exemple, qu'est-ce que Dieu voulait dire dans Genèse 2.17 en disant a dit à Adam qu'il mourrait certainement <u><b>au jour</b></u> où il mangerait de l'arbre de la connaissance du bien et du mal ? Le texte met en évidence deux points : <i>a)</i> Adam <b>mourrait</b> s'il désobéissait ; <i>b)</i> Adam mourrait <b>au jour</b> où il désobéirait.

Nous connaissons la suite de l'histoire. Adam a mangé du fruit de l'arbre défendu et il est mort comme Dieu l'avait dit. Mais <b>quand</b> Adam est-il mort ? Et <b>comment</b> est-il mort ? « Mourir », c'est être séparé de la vie, perdre la vie. Mais Adam fut séparé de quoi ? Quand il fut chassé du jardin d'Éden, n'a-t-il pas été séparé de la présence de Dieu (Genèse 3.23-24) ? Par conséquent, cette séparation d'avec Dieu n'est-elle pas l'événement logique pour déterminer le sens et la nature de la mort d'Adam ?

Selon la conception traditionnelle, Genèse 2.17 fait allusion à la mort physique. Mais cette idée provient-elle du texte lui-même, ou bien y est-elle introduite ? De façon plus importante, est-ce que les développements et les révélations qui sont survenus plus tard au cours de l'histoire du salut viennent appuyer cette idée ? Est-ce que la notion d'une mort physique s'accorde avec la mission rédemptive du Christ et avec la doctrine enseignée par les apôtres qu'il s'est choisi ? Le Christ est-il venu pour donner la vie physique ? Est-ce cela la vie plus abondante ? Pour un certain nombre de raisons, nous ne pensons pas que Genèse 2.17 concerne la mort physique.

D'abord, il est évident que les partisans de la conception physique sentent la force de Genèse 2.17. On peut le voir par la façon dont ils cherchent à expliquer la déclaration de Dieu selon laquelle Adam mourrait <b>au jour</b> où il mangerait de l'arbre défendu. Selon eux, cette déclaration signifie simplement qu'Adam allait <b>commencer à mourir</b> à partir de ce moment-là, bien que le processus complet de mort se soit étendu sur 930 ans.

Cela voudrait dire que la mort qu'Adam résulte d'une <b>séparation</b> qui a lieu <u>à l'intérieur de lui</u> (l'âme se sépare du corps) plutôt que d'une <b>séparation d'avec Dieu</b> qui a lieu « au jour » de sa désobéissance.

D'après la conception traditionnelle de la mort physique, la source de <b>la vie</b> passe de Dieu à l'âme de l'homme. Une telle idée peut ne poser aucun problème pour les partisans de <b>l'immortalité de l'âme</b> ; mais Paul déclare explicitement que Dieu « seul possède l'immortalité » (1 Timothée 6.16).

La question est de savoir si les révélations subséquentes sur la mort et son annulation par le Christ supportent la conception traditionnelle d'une mort physique. Pour examiner brièvement cette question, considérons une affirmation du Rédempteur Lui-même.

Jésus a déclaré : « En vérité, en vérité, je vous dis : Si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort » (Jean 8.51).

De quelle mort Jésus voulait parler ? Les Juifs pensaient qu'il voulait parler de la mort physique. On peut le voir par leur réponse (Jean 8.52). Mais il est également évident que Jésus ne faisait pas allusion à la mort physique. S'il faisait allusion à la mort physique, alors il faut en conclure que personne n'a jamais gardé sa parole jusqu'à ce jour.

Encore une fois, de quelle mort Jésus voulait parler dans Jean 8.51 ? N'est-Il pas venu pour annuler la mort qui est entrée dans le monde par Adam ? 1 Corinthiens 15.21-22 est très clair sur ce point. Pourquoi la mort qui est mentionnée dans Jean 8.51 ne serait-elle pas identique à la mort qui est mentionnée dans Genèse 2.17 – une mort qu'Adam a expérimenté parce qu'il n'a pas <b>gardé la parole de Dieu</b> ?

Si, dans Jean 8.51, la promesse de « ne jamais voir la mort » n'exclut pas continuité de la mort physique, pourquoi ne se pourrait-il pas qu'Adam ait pleinement expérimenté la mort de Jean 8.51 indépendamment et avant sa mort physique qui est survenue beaucoup plus tard ? Si Jean 8.51 ne fait pas allusion à la mort physique, pourquoi n'en est-il pas de même pour la mort d'Adam dans Genèse 2.17 ?

Nous voulons simplement faire remarquer que des choses peuvent être assumées et paraître exactes dans le récit de Genèse 1-3, alors que plus tard, à la pleine lumière de la révélation et de la rédemption achevées, ces même choses peuvent se révéler inexactes. Dans le voyage de l'Adam au Christ, Dieu a laissé plusieurs lacunes qui ne seraient comblées qu'à la fin par le Saint Esprit envoyé du ciel. L'interprète non inspiré doit donc se garder de rivaliser avec le Saint Esprit.

Mais si la mort par l'Adam dans le texte de Genèse 2.17 et dans les enseignements du Christ relatifs à Sa mission pour donner la vie (cf. Jean 6.50-51 ; 8.51 ; 11.26, etc.) ne désigne pas la mort physique, alors comment faut-il concevoir la mort biologique avant et après le Christ ? Est-ce que le Nouveau Testament et la rédemption consommé jettent de la lumière sur cette question ?

Nous croyons que l'ensemble des Écritures supportent l'idée d'une mort biologique et naturelle qui, par le dessein de Dieu, découle de la <u>création</u> d'Adam plutôt que de sa <u>transgression</u> ; et par ce moyen, Dieu, <b>dans Sa bienveillance</b>, a prévu l'augmentation (non la diminution) de l'homme fait à « Son image » à un plan plus élevé d'existence et de communion avec Lui.

Selon cette perspective, l'aiguillon, la douleur et <b>la crainte ou l'horreur</b> de la mort d'Adam causée par le péché (de sa séparation d'avec Dieu – pécher signifie « manquer le but » et <b>la mort</b> signifie la « séparation ») proviennent du fait qu'Adam a découvert que tout ce qu'il était destiné à devenir par la mort physique et naturelle devient inacessible, ou au mieux est mis en attente.

Adam ne pouvait changer son statut, se racheter, être réconcilié ou restauré à la présence de Dieu, se repositionner pour recevoir sa destinée ultime à la fin de sa marche terrestre avec Dieu. En l'absence d'une telle puissance dans sa séparation d'avec Dieu, la mort d'Adam causée par le <b>péché</b> a entraîné un impact sur sa mort biologique dans la mesure où sa mort biologique fut amenée sous la puissance de sa première mort (sa mort causée par le péché).

En d'autres termes, la mort d'Adam causée par le péché avait la puissance et l'effet d'empêcher la réalisation du but et du dessein de sa mort physique. Par conséquent, sa mort physique a revêtu le sens de la mort plutôt que de la vie telle qu'elle avait été conçue à l'origine. La mort physique d'Adam fut amenée sous la puissance de la mort qu'il a expérimenté <b>au jour</b> où il fut chassé du jardin d'Éden – c'est-à-dire du lieu Très-Saint de la présence de Dieu.

Selon cette perspective, Paul parle de la mort qui est entrée dans le monde par le péché d'Adam, et qui a ainsi passé à tous les hommes (Romains 5.12). Contrairement à la conception traditionnelle, Paul ne dit pas que la mort physique a passé à toute l'humanité par suite de <b>l'imputation</b> du péché et de la culpabilité d'Adam. Il fait plutôt allusion au <b>statut</b> d'Adam qui a subi un changement de son être « dans la présence de Dieu » à son être « séparé de Dieu ». Aucun descendant d'Adam n'est jamais né avec le satut que possédait Adam avant sa chute dans le jardin d'Éden.

Ainsi la postérité d'Adam a hérité de (est né avec) son « statut » de séparation ou d'aliénation de Dieu, et par conséquent elle est aussi impuissante que l'était Adam pour s'amener dans la présence de Dieu. Réaliser <b>la justice</b> (i.e., une juste relation avec Dieu) est au-delà de sa portée. En fait, toutes les tentatives faites par l'homme pour réaliser la justice de Dieu par sa propre force ont abouti au <b>péché</b>.

Cette vérité fut d'ailleurs démontrée tout au long de l'histoire d'Israël sous la Loi. Israël s'était emparé de la loi comme d'un moyen pour parvenir à la justice sur le principe des « œuvres » de la loi, plutôt que sur le principe de la foi dans la puissance et la promesse de Dieu (Romains 9.31-32). Il en résulta deux conséquences : <i>a)</i> « La faute » a abondé (Romains 5.20) ; et <i>b)</i> le caractère excessivement pécheur du péché fut dévoilé (Romains 7.7-13).

Dieu savait que ces choses arriveraient. Mais il avait permis que ces choses arrivent pour préparer et instruire l'homme afin qu'il se confie, non dans sa propre force, mais dans la puissance de Dieu qui donne <b>la vie</b> et qui la soutient.

Par conséquent, l'emprisonnement de toute l'humanité sous la domination du péché et de la mort n'est pas attribuable au péché hérité ou imputé, ni à la corruption d'Adam (la convoitise existait chez Adam bien avant qu'il ne soit chassé du jardin d'Éden), mais au <b>statut</b> d'Adam après le jardin d'Éden, ainsi qu'aux limitations qui ont été imposées à Adam et à sa postérité jusqu'à la venue du Christ.

Adam n'était pas moins un « homme animal » en dehors du jardin d'Éden qu'il l'était dans le jardin d'Éden. Le changement qui est survenu après le jardin d'Éden ne concernait pas la nature d'Adam, mais la source et l'approvisionnement de sa <b>vie</b>. Dans sa recherche de la vie indépendamment de Dieu, Adam devait apprendre <b>ce qu'il était</b> séparé de Dieu : « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière » (Genèse 3.19).

Adam était « poussière » dans le jardin d'Éden (Genèse 2.7). Mais plus que cela, il avait la puissance de <u>la vie</u> dans sa communion avec Dieu – un point qu'Adam n'avait pas compris ou qu'il a refusé de prendre au sérieux. Adam était toujours « poussière » après son expulsion du jardin d'Éden. La différence étant que maintenant il n'avait plus la puissance de la vie pour faire en sorte que sa destinée soit autre chose qu'un retour à la poussière.

Comme nous l'avons indiqué plus haut, la mort d'Adam (sa perte de <u>la vie</u> qui venait d'une source autre que lui-même) signifiait par-dessus tout qu'il ne parviendrait pas à « la vie plus abondante » qu'il était destiné à recevoir au moment de sa mort physique <b>
[*]</b>. Nous croyons que c'est à la lumière de cette perte de vie qu'il faut comprendre la sentence qui fut prononcée contre Adam : <b>« Tu es poussière et tu retourneras à la poussière » (Genèse 3.19).</b>

<b>[*]</b> On peut voir ici que la mort physique ou biologique entrait pleinement dans le dessein de Dieu, et qu'elle n'était pas la conséquence du péché. En fait, la mort physique découlait de la création même de l'homme.

CP

« Même pour des raisons extrinsèques ... on ne peut supposer que Paul aurait compris la mort qui fut introduite par le péché d'Adam comme désignant simplement la mort biologique » (Donald Jerome Murphy, <i>The Dead In Christ: Paul's Understanding of God's Fidelity. A Study of 1 Corinthians 15.</i> Ann Arbor, Michigan : University Microfilms International, page 192, note 32).
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Claude Phaneuf

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Ecrit le 29 juil.04, 15:16

Message par Claude Phaneuf »


Il va de soi que si nous pouvons déterminer la nature du <i>problème</i> que la Bible identifie, alors cela nous aidera considérablement à comprendre la <i>solution</i> du Nouveau Testament à ce problème. Est-ce la mort physique qui est le <i>problème</i> ? Est-ce logique de supposer que Dieu soit obligé de ressusciter nos corps physiques de la tombe pour achever la rédemption ? Telle est cependant la conception traditionnelle.

Dieu a dit à Adam, en lui défendant de manger de l'arbre de la connaissance du bien et du mal : <i>« car, au jour que tu en mangeras, tu mourras certainement »</i> (Genèse 2.17). Le concept est vraiment simple ! Est-ce qu'Adam est mort à ce moment-là ? On répondra : « Vous devez comprendre qu'Adam est mort <i>spirituellement</i> à ce moment-là, mais il a également <i>commencé</i> à mourir physiquement ». On reviendra pour la simplicité !

Dieu a dit : « Au jour où tu mangeras, tu mourras ». Cela ne ressemble pas à « tu <i>commenceras</i> à mourir physiquement à ce moment-là ».

Dieu prononce sa malédiction. L'homme est chassé du jardin et de la présence de Dieu à cause de son péché (Genèse 3.6-24). La mort signifie la séparation. L'homme n'a pas été séparé de son corps, il a été séparé de Dieu.

Demandez-vous comment, au nom de la raison, ces passages peuvent se rapporter à la mort physique.

« Et il détruira en cette montagne ... la face du voile qui couvre tous les peuples ... Il engloutira la mort en victoire » (Ésaïe 7-8 ; cf. 1 Corinthiens 15.54 ; 2 Corinthiens 3.13-18).

« Voici, je pose comme fondement, en Sion, une pierre ... votre alliance avec la mort sera abolie ... Car l'Éternel se lèvera ... pour accomplir son travail ... Et maintenant ne soyez pas des moqueurs ... car j'ai entendu du Seigneur, l'Éternel des armées, qu'il y a une consomption, et une consomption décrétée, sur toute la terre » (Ésaïe 28.16-22 ; cf. 2 Pierre 3.3-13).

Encore une fois, la mort signifie la séparation :

« Vos iniquités ont fait séparation entre vous et votre Dieu, et vos péchés ont fait qu'il a caché de vous sa face » (Ésaïe 59.2).

Ézéchiel a prophétisé : « Voici, j'ouvrirai vos sépulcres, et je vous ferai monter hors de vos sépulcres, mon peuple, et je vous ramènerai dans la terre d'Israël. Et vous saurez que je suis l'Éternel, quand j'aurai ouvert vos sépulcres, et que je vous aurai fait monter hors de vos sépulcres, mon peuple ... Et je ferai avec eux une alliance de paix, ce sera, avec eux, une alliance éternelle ... et je mettrai mon sanctuaire au milieu d'eux pour toujours ; et ma demeure sera sur eux ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple » (Ésaïe 37.12-14, 26-28 ; Jean 5.24-29 ; Apocalypse 21-22).


(Don K. Preston et Jack Scott, <i>A Response to Olan Hicks : Another Look at the 70 A.D. Doctrine</i>, pages 26-28).
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