En lisant très tranquillement, il y a peu, un article d’A. Merad
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Nous savons tous que le Coran nie la divinité de Jésus ; c’est là l’une des principales pierres d’achoppement, et non des moindres, entre doctrine chrétienne et islamique. L’islam se revendiquant être le champion du monothéisme unitaire, dénonçant à de nombreuses reprises l’associationisme réel ou supposé des gens du Livre, apparaît à cet égard dans la mentalité commune peu susceptible d’idolâtrie, c’est-à-dire de donner des caractéristiques divines à ce qui n’est pas divin.
Et pourtant. Si nous connaissons l’arabe, nous observons qu’à deux reprises, le Christ est affirmer avoir créé : III, 48 ; V, 110. Le Coran emploie à ce titre le verbe خلق, que l’on pourrait transcrire ainsi : khalaqa. Le verbe khalaqa signifie créer ; dans sa forme première, il est employé 184 fois par la Révélation, et possède à chaque occurrence le même sens lié à la création, à l’acte et au pouvoir créateur qu’Allah seul possède, contrairement aux idoles. « Le verbe ḫalaqa consacré à la création dont Allah est l’auteur exclusif, » peut ainsi écrire D. Masson, « paraît 93 fois à la 3e personne du singulier du parfait ; 41 fois à la 1re personne du pluriel du parfait, dont 37 fois avec la mention de l’objet propre de l’action créatrice, c’est-à-dire des cieux et de la terre. Cependant, », continue notre auteur, « à deux reprises, il a Jésus pour sujet (III, 49 et V, 110) et une dizaine de fois les faux dieux pour noter leur impuissance à imiter le Créateur. »
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a) Comment concevoir dans la théologie islamique, si agressive dans son monothéisme, si radicale en sa confession de l’unicité, de la transcendance et de l’altérité de Dieu, que celui-ci ait pu « partager » certaines de ses prérogatives proprement divines avec une créature ? Il y a de toute évidence ici un problème délicat à résoudre.
b) Si nous partons du postulat que la foi en la divinité du Christ repose sur certaines prétentions divines que le Christ a pu, implicitement ou non, présenté lors de son ministère terrestre, comment blâmer les chrétiens de confesser la divinité de Jésus si le Coran lui-même affirme que le Christ posséda, même avec la permission d'Allah, au moins une caractéristique proprement divine ?
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