Question: Les chiites sont-ils considérés comme musulmans ?
Réponse:
Au nom d’Allah, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux,
Selon la majorité des savants sunnites contemporains, il y’ a deux types de chiites :
Ceux dont les croyances constituent de la mécréance, comme le fait de croire que le Qur’an a été modifié, que Sayyiduna ‘Ali (Qu’Allah l’agrée) est Dieu, que l’ange Jibril a fait une erreur en descendant avec la révélation sur le Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah sur lui) plutôt que sur Sayyiduna ‘Ali, (Qu’Allah soit satisfait de lui), d’accuser Sayyida ‘A’isha (qu’Allah l’agrée) d’avoir commis l’adultère ou de nier le statut de compagnon de Sayyiduna Abu Bakr (qu’Allah l’agrée).
Le grand juriste hanafite, l’Imam Ibn Abidin (Qu’Allah lui fasse miséricorde), déclare :
« Il n’y a pas de doute quant à la mécréance (kufr) de ceux qui accusent faussement Sayyida A’isha (Qu’Allah l’agrée) d’adultère, qui nient le statut de compagnon de Sayyiduna Abu Bakr (qu’Allah l’agrée), croient que Sayyiduna ‘Ali (Qu’Allah l’agrée) était Dieu, , que l’ange Jibril a descendu par erreur la révélation sur le Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah sur lui), etc… ce qui est du Kufr clair et contraire aux enseignements du Qur’an. » (Radd al-Muhtar, 4/453).
Par conséquent, les chiites qui ont de telles croyances sont sans aucun doute en dehors du seuil de l’Islam.
Ceux qui n’ont pas de croyances qui constituent du Kufr, comme croire que Sayyiduna Ali (qu’Allah l’agrée) était le premier calife légitime après le décès du Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah sur lui), calomnier les autres Compagnons, croire aux douze imams, etc…
Ces chiites ne peuvent pas être sortis de l’Islam, en revanche, ils sont considérés comme sévèrement égarés et transgresseurs (fisq).
Ibn Abidin déclare :
« Il est difficile d’établir un jugement général et de considérer tous les chiites comme mécréants, ainsi que les savants ont convenu sur la déviance des sectes égarées » (ibid)
Il faut remarquer que certains membres de la communauté chiite affirment ouvertement ne pas avoir de croyances qui constituent du Kufr, mais gardent ces croyances dans leur cœur, c’est ce qu’ils appellent la Taqiya.
Face à ce cas, si ces gens avaient de telles croyances qui constituent du Kufr dans leur cœur mais le niaient ouvertement, alors devant Allah et dans l’au-delà ils setont considérés comme mécréants, mais nous les jugeons en fonction de leur discours et de leurs actions apparentes.
On rapporte que le Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah sur lui) a dit :
« J’ai reçu l’ordre de juger les gens en fonction de leur état apparent »
Compte tenu de ce qui précède, il devient clair qu’il est hors de question d’accomplir la Salat derrière les chiites qui sont considérés comme hors du seuil de l’Islam, et si quelqu’un a prié derrière une telle personne, sa prière est invalide et doit être rattrapée.
Si les croyances d’un chiite n’atteignent pas une ampleur qui constitue du Kufr, il est fortement déconseillé (makruh tahriman) d’accomplir la prière derrière lui. Ces chiites, même s’ils ne sont pas considérés comme mécréants, sont quand même égarés et transgresseurs (fisq), ainsi on doit évider d’accomplir la prière derrière eux.
L’Imam Al-Haskafi (qu’Allah lui fasse miséricorde) déclare dans Durr al-Mukhtar :
« Il est Makruh de prier derrière un pêcheur, un aveugle ou un innovateur, c’est-à-dire celui qui porte en lui des croyances qui ne sont pas connues du Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah sur lui). »
L’Imam Ibn Abidin (qu’Allah lui fasse miséricorde) commente ceci en disant :
« La raison pour laquelle on ne prie pas derrière un pêcheur (par l’acte ou la croyance), est qu’il prend la religion à la légère. Aussi, en priant derrière de telles personnes, nous leur montrons du respect, alors qu’il est nécessaire de ne pas leur en montrer… Il est rapporté dans Sharh al-Munya qu’accomplir la prière derrière de telles personnes est Makruh tahriman. Selon l’imam Malik et l’imam Ahmad (dans une narration), la prière derrière eux est totalement invalide. » (Radd al-Muhtar, 1/560).
Ainsi, la prière derrière un chiite ne doit pas être accomplie. Si quelqu’un le fait, il doit la rattraper, car elle risque d’être invalide.
Et Allah sait mieux,
[Mufti] Muhammad Ibn Adam
Darul Iftaa