les santons de provence

Sujet d'actualité Au Québec l'accommodement raisonnable, un sujet d'actualité.
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florence.yvonne

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les santons de provence

Ecrit le 11 nov.05, 03:14

Message par florence.yvonne »

il existe en France la coutume très ancienne de faire à Noël la "crèche" elle est composée de petites statue à l'effigie de l'histoire de la nativité version provençale. je ne sais pas si cette coutume c'est exportée mais elle est vraiment très belle.
enfant, lors du repas de famille qui avait lieu à Noël, nous consacrions systématiquement un moment à l'écoute de ce conte merveilleux, la "pastorale" cette histoire à été rééditée racontée par d'autres personnes, mais dans mon coeur, cela sera toujours la version avec Victorien Sardou en ange bouffareo qui aura ma préférence.
si je trouve le texte, je vous le poste et si vous avez la possibilité de l'écouter, ne vous en privez pas, c'est un chef d'oeuvre d'amour, d'humour et d'imagination, et peut-être, si vous ne le faites pas cela vous donnera l'envie de "faire la crèche" ( j'ai des amis non chrétien qui la font rien que pour le plaisir que cela provoque chez les petits enfants) les vrais santons de provence sont des merveilles.
celles que je préfère.
http://www.santonsmarcelcarbonel.com/
excusez si mon lien à un coté publicitaire, je n'ai aucune action chez ce monsieur, seulement un immense amour pour ses oeuvres (j'ai 30 santons, ma mère 120, elle les collectionne depuis son enfance), d'ailleurs la tradition dans le midi c'est d'acheter un élément tout les ans, un personnage, une maison, un arbre, une fontaine, un moton etc...

florence.yvonne

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Ecrit le 11 nov.05, 03:41

Message par florence.yvonne »

j'ai trouvé ce condensé de l'histoire, je ne pense pas qu'il y ai des droits car elle est très vieille.
Tout a commencé par un prodigieux silence, soudain déchiré par un solo de trompette inattendu. C'était l'ange Boufaréou. Appelé comme ça à cause des grosses joues à force de jouer de la trompette chaque fois que le Bon Dieu est content. Et cette nuit-là, jamais il avait été aussi content de sa vie, le Bon Dieu: il allait être papa.
Saint Joseph et Marie. Les pauvres, ils faisaient peine. Saint Joseph marchait devant; il essayait de couper le vent à la Sainte Vierge.
Saint Joseph: Quelle misère! Pas d'argent, pas de maison, et une femme qui va accoucher en pleine nuit... Attends, je vais te porter...
Saint Joseph? Il n'y a pas plus brave que cet homme. Et même quand il s'est aperçu que le cabanon était une étable, il a eu un peu honte de déranger le boeuf et l'âne. Bien sûr, ce n'étaient que des bêtes, mais elles avaient travaillé toute la journée, et elles avaient le droit de dormir comme tout le monde. Et puis, il avait trop de soucis en tête parce que la Sainte Vierge, elle, elle venait d'entrer dans les douleurs...
Le boeuf: puisqu'on peut pas se rendre utile, on pourrait toujours dire une prière...
Saint Joseph: Les prières, elles sont pas encore inventées, c'est justement pour ça que le petit il doit venir sur la Terre...
Le Boeuf: En attendant, on pourrait toujours se mettre à genoux.
Boufaréou montait dans le ciel, aussi haut, aussi vite qu'il pouvait, pour annoncer la bonne nouvelle au monde. Ses collègues les anges, les jeunes, les minots, ceux qui ont la voix douce, leur ont chanté une petite chanson. Et alors les miracles se sont succédés à une allure extraordinaire. C'étaient pas des grands miracles, juste des bonnes manières que le Bon Dieu faisait aux gens pour montrer qu'il était content que les choses se soient bien passées...
Le premier miracle, il est tombé sur le meunier. C'était le plus feignant de tout Bethléem. Sous prétexte que sa femme était partie avec un Espagnol, il refusait de moudre la farine. On était en décembre et le blé de la saison s'entassait toujours dans son grenier. Il passait ses journées à boire du pastis, et la nuit, pour que les ailes de son moulin de dérangent pas, il les attachât avec des cordes grosses comme des troncs d'arbres...
Le Meunier: Je ne sais pas ce qui me prend, mais il me semble que j'ai envie de travailler... Où il est, ce divin petit ... Je vais lui porter un sac tout de suite, .. deux ... non, trois...
Entre nous soit dit, our le Bon Dieu, faire marcher un moulin, même sans mistral, c'est un jeu d'enfant... Mais faire sortir du lit ce grand feignant de meunier et lui faire parcourir la campagne avec un sac de cent kilos sur la tête et un de cinquante sous chaque bras, c'et peut-être le plus grand miracle qu'il ait jamais fait...
Boumian, son métier, c'était de voler des poules. Le gendarme, son métier c'était d'arrêter les boumians. Ça faisait vingt ans qu'ils se couraient après. Or, précisément cette nuit- là, on entendit dans le poulailler de Roustido un gros rire triomphant: c'était le gendarme qui venait de prendre enfin le Boumian en flagrant délit.
Le Boumian: je suis sûr que vous avez envie de me remettre en liberté.
Le gendarme: Comment tu le sais?
Le Boumian: Parce que moi c'est un peu la même chose: la dinde, j'ai envie de la rendre à son propriétaire.

Mes collègues les anges ont changé de répertoire. Mais qui qu'ils chantent, ça fait toujours le même effet: ça réveille dans le coeur des Hommes des choses qu'ils soupçonnaient pas, qu'ils avaient oubliées. Même ce poltron de Pistaché, même sa femme, la poissonnière, ils se sont sentis soudain bizarres, comme s'ils étaient en train de changer de peau.
La Poissonnière: J'ai des cauchemars. Le poisson que je vais leur vendre demain, ça fait plus de huit jours que je l'ai.
Pistachié: Qu'est-ce que ça peut te faire, puisque c'est pas toi qui le manges?
La Poissonnière: Viens voir, vite... Regarde ces rascasses: on les dirait vivantes! Comme elles ont l'oeil clair!
Pistachié: Alors ce serait vrai que ce niston, c'est le Bon Dieu qui nous l'envoie
La bonne nouvelle et la jolie musique n'avaient aucun effet sur Roustido. Il y avait que lui de riche. C'est lui qui a mis à la porte Saint Joseph et la Sainte Vierge.
Mais sa fille, Mireille, y avait pas plus joli, pas plus gentil. Mais jamais il donnerait sa fille à un pauvre. Mireille, ce soir-là, était partie de chez elle pour ne jamais plus revenir.
Roustido, aux trois quarts fou, battait la campagne en hurlant: Mireille! Mireille! Mireille!
Mais Mireille ne l'entendait pas. Elle était dans les bras de Vincent et elle disait qu'elle y resterait toute sa vie. Vincent était un garçon raisonnable et il commençait à s'inquiéter.
Vincent: Je ne demanderais pas mieux que de te mener devant le maire.
Mireille: Mène-moi d'abord voir ce petit bébé qui vient de naître.
Vincent: Je te mènerai où tu voudras, mais entre nous soit dit, les femmes c'est un peu difficile à comprendre...
Le Berger savait qu'il se passe quelque chose de pas ordinaire, quelque chose de bien, et que c'est de la joie qui arrive. Seulement, il n'irait pas voir le petit. Parce qu'il avait un chien, et il était mort ce matin. Toute la joie du monde lui passait à côté.
(Gémissement du chien)
Le Berger: Quoi? Mais c'est pas possible... Mon chien remue... Petit Jésus... Mon troupeau, je te le donne... Et mon chien, si tu me le demandes, aussi... Mais tu me le demanderas pas...
Les bras toujours levés et le bonnet de nuit sur la tête, le Ravi est venu se mêler à la foule. Il prenait l'aveugle par le bras, mais ne savait pas où aller. Boufaréou donnait un petit coup de trompette.
Le Ravi: Il faut que tu sois heureux quand même, un jour comme aujourd'hui. Viens avec moi, je te raconterai tout, je te dirai comment ça se passe, j'ai de l'imagination. Comme je te le dirai, moi, ce sera encore plus vrai que nature.
Tous les gens étaient là, paralysés de la surprise et de la joie. Ils sont tombés sur leurs genoux et ils se sont mis à chanter à pleine voix... Ils avaient apporté des cadeaux: le revolver du gendarme, des rascasses, le chien du berger, des balles de farine...
La Sainte Vierge: Berger, mon fils, plus tard, sera berger comme toi. Il sera le berger des Hommes. Et les Hommes n'ont pas besoin de chien pour qu'on les garde. Ils ont besoin d'amour.
Dehors venait d'éclater un tintamarre terrible. C'étaient les Rois Mages. A force de regarder l'étoile qui devait les conduire à Bethléem, ils avaient tous un peu le torticolis. Ils étaient partis depuis des mois et ils avaient juste un quart d'heure de retard à cause d'un de leurs chameaux qui traînait la jambe.
Le Ravi: Dans les mains, il tient une urne. Ce qu'il y a dedans, je le sais pas.
L'aveugle: Il y a de la myrrhe, c'est le parfum le plus subtil de l'Arabie.
Le Ravi: Que tu es heureux, toi, l'aveugle, tu sens les odeurs qui arrivent pas jusqu'à nous ..
Et il se passait encore des miracles: la femme du meunier revenait. Roustido a compris qu'il devait faire un geste. Il a pris la main de Mireille, il l'a mise dans la main de Vincent.
Roustido: Tiens, prend ma fille, tu es pauvre, mais ç am'est égal. Je te la donne quand même.
Et il s'est immobilisé pour toujours, tenant la main de ses enfants serrée dans la sienne. Il venait de gagner le paradis sans le faire exprès.
Et personne ne dit plus rien. Et ils ne bougeront plus jusqu'à
la fin des siècles. C'est le destin des santons.

évidement c'est mieux d'écouter le texte intégral, mais c'est pour vous donner une idée de ce que c'est si vous ne connaissez pas

Falenn

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Message par Falenn »

Je préfère les "nains de jardin".
En vérité, ce sont des créatures du petit peuple qui se figent lorsqu'on les regarde.
Enfin ... quand je veux délirer. :lol:

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florence.yvonne

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Ecrit le 11 nov.05, 09:11

Message par florence.yvonne »

je préfère
http://img397.imageshack.us/img397/5359 ... il15zm.jpg

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http://img397.imageshack.us/img397/994/ ... nce3xi.jpg

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:wink:



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J'ai mis un lien sur les plus grandes images pour permettre à ceux qui ont une petite connection de pouvoir lire cette page sans mettre une heure à la charger ;)
Proserpina

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Ecrit le 11 nov.05, 10:44

Message par osmosis203 »

Je préfère les anges, les choses que je n'ai pas encore vus.

florence.yvonne

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Ecrit le 11 nov.05, 11:06

Message par florence.yvonne »

merci proserpina,
sinon, pour les anges, il suffit de demander :
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osmosis203

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Ecrit le 11 nov.05, 11:17

Message par osmosis203 »

lol Florence, ces anges ne sont pas de ce monde.

florence.yvonne

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Ecrit le 11 nov.05, 11:26

Message par florence.yvonne »

mais moi je les aime profondément, car ils symbolisent mes Noëls d'enfances, comme ils l'on fait avec ceux de ma mère, ma grand-mère je ne sais pas, car je ne connais pas la date de création des santons de provence, mais pour moi noël c'est une histoire qui commence par un roulement de trompette que l'on écoute en regardant la crèche que l'on a construit avec amour.
c'est le plus doux de mes souvenirs d'enfances et il est très cher à mon coeur.

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