BenFis a écrit : 05 oct.19, 22:46
Dans les versets que tu cites, pas plus Jésus-Christ que le baptême de Jean-Baptiste ou encore une offrande faite au temple pour le péché ne pardonnent le péché originel.
Or lorsqu’il est question de rançon dans le NT, il s’agit d’offrir une vie parfaite en échange de la vie parfaite perdue par Adam & Eve du fait de leur péché (originel).
Je pense qu'il faut distinguer ce qu'enseigne l'Eglise et ce qu'a enseigné Jésus. Le judaïsme et les livres juifs n'ont jamais enseigné cette doctrine (péché originel). Adam a certes désobéi, mais cela n'a pas eu pour conséquence la mort, le malheur, la souffrance et l’hérédité du péché. Jésus n'a d'ailleurs jamais parlé de péché originel de toute sa vie! Il n'a jamais cité Adam dans les évangiles! Contrairement à la théologie catholique selon laquelle même les enfants naissent pécheurs (même si aujourd'hui on parle d' "espérance de salut"), lui (Jésus) avait une vision islamique et judaïque des choses: les enfants sont sans péché!!
Marc 10.14: "Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent."
Le dogme du péché originel résulte de la tentative de Saint Augustin d'apporter une explication à l’origine du malheur, de la souffrance, du mal et de la mort, à une époque troublée : décadence de l’Empire romain et mal répandu par les hordes de barbares au sein de l’Empire. Pour lui (St Augustin) : la concupiscence, le malheur des hommes, la malfaisance, le viol (des chrétiennes par les barbares) sont une conséquence de ce premier péché, celui d’Adam. Il fonde sa doctrine sur les paroles de Paul et sur la Genèse (qu'il a interprété à sa guise). Cependant, il a fermé les yeux sur l'enseignement de AT (livres auxquels croyait Jésus). D'après ces derniers, c'est la volonté de Dieu s'il y a mort, malheur et maladies; ainsi a-t-il a programmé le monde; rien n'échappe à sa volonté, rien n'arrive sans qu'Il le veuille! C'est ce que dit l'AT :
Deutéronome 32.39 : "Sachez donc que c’est moi qui suis Dieu, et qu’il n y a point de dieu près de moi; je fais vivre et je fais mourir, je blesse et je guéris et personne ne délivre de ma main."
Esaïe 45:7: "J’ai formé la lumière et créé les ténèbres, je donne le bonheur et je crée le malheur. Oui, c’est moi, l’Eternel, qui fais toutes ces choses."
Exode 4:11 : "Qui a fait la bouche de l’homme ! Et qui rend muet ou sourd, voyant ou aveugle ? N’est-ce pas moi, l’Eternel ?"
Lamentations 3.37-38 : « Qui dira qu’une chose arrive, sans que le Seigneur l’ai ordonnée ? N’est-ce pas de la volonté du Très-Haut que viennent les maux et les biens ? »
Ecclésiaste 7.14 : Dieu dit : « Au jour du bonheur, sois heureux, et au jour du malheur, réfléchis : Dieu a fait l’un comme l’autre, afin que l’homme ne découvre en rien ce qui sera après lui. »
Proverbes 16:4: "L'Eternel a tout fait pour un but, Même le méchant pour le jour du malheur."
Proverbes 22.2: "il est écrit : « Le riche et le pauvre se rencontrent ; C’est l’Eternel qui les a faits l’un et l’autre."
Jésus est de cet avis puisqu'il déclare :
Jean 9 : "Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui."
Le péché dont il est question dans les évangiles, ce sont les erreurs et torts que l'on commet au cours de notre vie, il ne s'agit pas d'un péché hérité qui nécessite par la mort de Dieu (gloire à Lui) pour être effacé !! On est des êtres humains, pas des machines : on n'est pas parfaits, on peut tous se tromper ! Un enfant ne peut apprendre sans faire des erreurs et des bêtises au cours de sa vie! Cela n'a rien avoir un quelconque péché hérité ! L'erreur est nécessaire à la vie humaine, car c'est elle qui nous permet de distinguer le bien du mal et d'apprendre, et surtout progresser et s'améliorer (en corrigeant nos péchés et égarements).
Cependant, il faut distinguer les péchés légers (ceux qui n'ont que des conséquences légères, voir sans conséquences) de ceux qui sont graves (incrédulité, adultère, corruption et perversité, etc). Dieu pardonne: sa miséricorde et sa bonté embrassent tout péché et tort; ce qu'il ne pardonne pas, c'est surtout sa négation (l'incrédulité et l'association). Lorsqu'on se repent sincèrement à Lui, on corrige nos erreurs et évite les péchés graves, il accepte notre repentir et nous ouvre accès au paradis (selon les cœurs).
4:116: "Certes, Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne des associés. A part cela, Il pardonne à qui Il veut."
La question qui se pose, à quoi sert le sacrifice si on a déjà payé le prix fort : malheurs, maladies, souffrances, vieillesse, mort, etc.? Si Dieu a permis ces choses, c'est justement pour purifier l'homme de tout ou partie des péchés qu'il commet ici-bas. Il n'a pas besoin de mourir sur une croix (gloire à Lui) pour effacer les péchés. Nous ne sommes rien dans cet univers infini, on est pas le centre du monde : Dieu n'a pas prévu comme salut son meurtre sur une croix!! Exalté soit-Il.
a écrit :Donc, les Chrétiens en général croient que Jésus a donné sa vie pour racheter l'humanité du péché originel
Jésus n'a jamais parlé de péché originel : cette doctrine n'existait pas à son époque !! Il faut remettre les choses dans leur contexte. Quelques explications s'imposent.
A l'époque, plusieurs prophètes ont été lapidés ou tués par les juifs (voir Matthieu 23.37), plusieurs prétendants à la messanité aussi. Cela vient de la méfiance des juifs, car plusieurs de ces prophètes ou messies ont été source de malheur, de déception et de sang (par exemple Theudas). Il y eut aussi Honi (Onias) qu'ils ont mis à mort:
"Quelques décennies avant la naissance de Jésus, un thaumaturge avait ainsi déclenché une vénération populaire sans précédent grâce à ses pouvoirs exceptionnels : Honi (ou Onias), dit « le Traceur-de-cercles ». L’efficacité de sa prière lui avait permis de mettre fin à une longue période de sécheresse. Les rabbins interprétèrent cet exploit comme la preuve que Honi entretenait avec Dieu une relation privilégiée, et ils le surnommèrent d’ailleurs « fils de Dieu ». Une notoriété qui ne lui porta cependant pas chance : sollicité par un parti politique juif qui souhaitait utiliser ses dons contre des opposants, il refusa et fut exécuté."
Se déclarer prophète ou messie à l'époque, c'était risquer la mort : les juifs voulaient un messie politique conforme à leurs envies, qui les débarrasse du joug romain. Plusieurs ont payé les frais. Jésus a failli être lapidé... C'est pour cette raison qu'il (Jésus) demandait à ses disciples de ne pas trop parler de sa prophétie/messianité.
Pour Dieu, un peuple qui reçoit un prophète et accepte son message, il obtient sa clémence et sa miséricorde. C'est de cela qu'il s'agit, pas de péché originel ou de sacrifice de Dieu. La fraction juive qui a reçu Jésus et a cru en lui (prophète de Dieu) a la clémence de Dieu ici bas et dans l'au-delà. Jésus n'a jamais parlé de sa vie du rachat de l'humanité. Le mot "multitude" fait référence à ceux parmi les juifs qui ont et cru en lui : il a été envoyé pour sauver son peuple et leur montrer le chemin vers la miséricorde de Dieu (le Dieu de Jésus). Le bas peuple l'appelait "prophète".
"Les contemporains de Jésus assimilent volontiers cet homme exceptionnel à un prophète. « C’est le prophète Jésus, de Nazareth, en Galilée », déclarent les foules lors de son entrée à Jérusalem (Matthieu 21, 11). « Un grand prophète s’est levé parmi nous et Dieu a visité Son peuple », annoncent les témoins de la résurrection du fils de la veuve de Naïn (Luc 7, 16). Certes, d’aucuns, tel Simon, se montrent plus sceptiques : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse ! » (Luc 7, 39). Il n’empêche : la foule s’enthousiasme et le titre prophétique est assurément l’un des plus anciens à être conférés à Jésus."
C'est l'Eglise et certains auteurs du NT qui ont prêché l'idée d'un sacrifice rédempteur pour l'humanité, notamment Paul (qui ne l'a jamais connu). Jésus était par exemple pour le maintien de la Loi (laquelle il faut appliquer avec intelligence). Cependant, Paul lorsqu'il a commencé à prêcher, il a considéré qu'amener des païens à croire en un homme-dieu crucifié était déjà chose compliquée (on lui rit souvent au nez)!! Leur demander en plus de cela d'appliquer la loi juive, c'était leur demander l'impossible! Il a donc renié le commandement de Jésus, celui-ci:
Matthieu 5, 18-19 : "Avant que passent le ciel et la terre, pas un iota, pas un point sur l’i ne passera de la Loi que tout ne soit accompli. Celui donc qui violera l’un de ces moindres préceptes, et enseignera aux autres de faire de même, sera tenu pour le moindre dans le Royaume des Cieux ; au contraire, celui qui les exécutera et les enseignera, celui-là sera tenu pour grand dans le Royaume des Cieux."