Tétraèdre, j'espère que ce ne sont pas mes messages qui t'ont choqué. En tout cas j'estime que Nova mérite une réponse.
A nova : Vivre de l'amour du Christ est sans doute beaucoup plus important que toutes les règles que peut énoncer l'Eglise; beaucoup ne le comprennent pas, et c'est regrettable. Le stade suivant consiste à comprendre que ce sont les règles morales qu'énonce l'Eglise (qui personnellement ne m'ont jamais frappé par leur sévérité, mais plutôt par leur simplicité et leur caractère pleinement naturel - c'est d'ailleurs le but, un non-chrétien est tout à fait en mesure de les suivre) qui nous permettent précisément de vivre pleinement de l'amour du Christ...
Et quelques rappels, suite à certaines choses que pourraient dire certains prêtres aujourd'hui (jésuites entre autres

) : quand on enfreint les règles énoncées par l'Eglise, ce n'est pas une erreur ou quelque chose qui serait sans importance, c'est un péché (le mot qui révulse les bonnes consciences est lâché). Et oui, même si ce n'est pas à la mode de le dire, les hommes sont des pécheurs, marqués par le péché originel, et Rousseau n'est pas un Père de l'Eglise.
Les règles qu'édicte le Magistère ne sont absolument pas théoriques. Elles sont même pratiques, s'inspirant de toutes les bases de la philosophie catholique qui sont -rappelons-le quand même- réalistes. Malgré ce que peuvent dire tous les jésuites du monde, la morale chrétienne n'est pas une morale de situation; c'est une morale absolue (et Sartre n'est pas non plus un Père de l'Eglise). Pour un chrétien, il n'y a pas à considérer l'idéal d'une part et la "vraie vie" de l'autre. Les chrétiens ne sont pas platoniciens, mais alors pas du tout, en théorie (même si Platon, c'est plus compliqué, mais ça prendrait du temps...). Donc il nous faut suivre la voie proposée par le Magistère, et si nous y manquons, c'est un péché; soyons clairs et appelons les choses par leur nom. Après, ce qui devient intéressant, c'est de comprendre qu'un péché n'est jamais qu'une goutte d'eau dans le brasier ardent de l'amour divin (merci Ste Thérèse). Ce qui nous conduit à ne pas relativiser notre péché par rapport à nous, mais par rapport à Dieu. Et comme c'est Dieu (et pas notre petite personne) qui doit être le centre de notre vie, nous comprenons que malgré toutes les barrières bien réelles que place le péché entre nous et Dieu, Dieu nous aime malgré nous. A nous de faire en sorte que ces barrières à la grâce de Dieu disparaissent (il existe un excellent sacrement qui s'appelle la confession, personnelle bien sûr, jamais de "réconciliation collective" comme on le voit encore trop souvent...), pour que nous puissions nous tourner vers lui chaque fois qu'il se tourne vers nous...
C'est en fait quelque chose d'essentiel pour un chrétien que cette ambivalence du péché, à la fois crime et rupture contre l'amour infini de Dieu, et goutte d'eau dans ce même amour...
Et rappelons ces vers d'un chant d'il y a très longtemps :
Je suis chrétien ! O Sainte Eglise,
Je veux rester votre humble enfant ;
Mon âme en tout vous est soumise :
On n’est chrétien qu’en vous aimant.
C'est cucul, mais c'est vrai. Et l'amour, pour un chrétien, c'est aussi l'adhésion à la vérité. Et notez qu'il est dit "mon âme", pas mon esprit, ni mon corps, ni les deux, ni je, ni moi...