dans un autre fil de discussion, les notions de "bien" et de "mal" ont été abordées.
Les 3 grandes traditions monothéïstes ainsi que d'autres religions antérieures définissent assez clairement le "bien" et le "mal", en les opposant bien évidemment.
Le pratiquant de ces traditions religieuses devant s'efforcer dans la vie de pratiquer ce qui a été présenté comme "bon/bien" et d'éviter de pratiquer ce qui a été présenté comme "mal/mauvais" par la ou les divinités respectives au centre de ces traditions.
La tradition (non théïste) que j'ai adopté a certes un discours éthique assez clair, c'est même une partie importante de l'application pratique de cette tradition dans la vie, mais elle relativise aussi ces notions de "bien" et de "mal". Et je trouve personnellement les arguments qu'elle avance pour justifier cette relativisation convaincants. Et le fait de s'enfermer dans des définitions trop absolue et rigide du "bien/bon" et du "mauvais/mal" comme potentiellement dangereux et contre-productif.
Nous pouvons en discuter.
En présentant d'abord de manière succincte, synthétique, ce qui est considéré comme "bien/bon" et "mal/mauvais" dans sa propre tradition avant d'enchaîner sur des arguments, si on le souhaite.
Charité bien ordonné commençant pas soi-même, voila déjà ce que je peux vous dire concernant le bouddhisme en l'état actuel de mes compétences et de ma compréhension.
Si on doit dans le bouddhisme définir ce qui est "bon" et ce qui est "mauvais", en caricaturant un peu, le mauvais/mal c'est la souffrance humaine, sous toutes ses formes,physique et psychologique, et aussi a des niveau plus profond (et cela nécessite de préciser ce que l'on entend par "dukkha"). Donc faire souffrir autrui sciemment (c'est important) (ou sous le coup d'émotion très négatives) et se faire souffrir est "mauvais", de même conserver une conception dualiste/binaire en tout est "mauvais", entretenir un état d'esprit égoïste et égocentrique est "mauvais", continuer à manifester des émotions destructrices comme la colère, la haine, la jalousie, la peur, est "mauvais" et cultiver et entretenir le désir pour tout ce qui est dans ce monde y compris sa propre existence est "mauvais".
J'utilise le terme "mauvais" par commodité mais il serait plus judicieux d'user du terme d'adéquat ou profitable, ou judicieux.
Evidemment le "bien/bon" revient à chercher à procurer le soulagement de toute souffrance à soi et à autrui, développer l'altruisme, la générosité, le don désintéressé, y compris le don de sa propre vie, développer des émotions positives comme la joie, développer l'empathie, la compassion, une perception de soi et du monde non-dualiste, cultiver le détachement vis à vis de tout ce qui est en ce monde.
