Ecrit le 01 déc. 2021, 06:06
enso a écrit : ↑01 déc. 2021, 05:44
oui je veux bien que tu le partage cela m'interesse
et oui cela represente en parti le langage de la creation et notament sa priere
La traduction est personnelle :
Les chants de louange de Dieu [opérés] par la nature occupent une grande place dans le Coran, et ces chants forment comme un écho des parties poétiques de la Bible, particulièrement les psaumes. S. XIII, 13 :
Le tonnerre proclame sa louange. S. LVII, 1 :
Ce qui est dans le ciel et sur la terre loue Dieu. Nous retrouvons très clairement cette pensée dans les psaumes, comme en 19, 2 :
Les cieux racontent la gloire de Dieu, Et l'étendue manifeste l'oeuvre de ses mains. Plus clairement encore trouvons-nous dans le Coran (S. XXIV, 41) :
Ne vois-tu pas comme tout ce qui est dans le ciel et sur la terre loue Dieu, même les oiseaux lorsqu’ils déploient leurs ailes ? Chaque créature connaît sa prière et sa louange. Nous avons ici à faire à une idée, qui est l’une des plus belles qu’une religion monothéiste puisse présenter. La description des beautés de la nature et la sincérité mise dans la louange de leurs propres bouches est le plus sublime [idée] qu’un poète religieusement sensible puisse chanter, et nous la trouvons chez David, dont les psaumes ont donné des modèles inégalés à cette poésie. Ps 98, 4 et ss :
Poussez vers l'Éternel des cris de joie, Vous tous, habitants de la terre! Faites éclater votre allégresse, et chantez! Chantez à l'Éternel avec la harpe; Avec la harpe chantez des cantiques! Avec les trompettes et au son du cor, Poussez des cris de joie devant le roi, l'Éternel! Que la mer retentisse avec tout ce qu'elle contient, Que le monde et ceux qui l'habitent éclatent d'allégresse, Que les fleuves battent des mains, Que toutes les montagnes poussent des cris de joie, etc. Il s’agit simplement d’une citation parmi tant d’autres. Montrez donc, dans le Coran, un seul passage qui égale [ce psaume] en beauté poétique, force et abondance d’expression ! C’est là seulement [dans le Coran, le produit d’]une imagination faussement générée et maintenue au chaud pendant un certain temps, qui ne peut que répéter ce qui a été appris par cœur sans rien créer de nouveau. Nous aurons plus tard à évoquer quelques-unes de ces imitations connexes ; ici se reproduit, ce qui a pour objet l’imitation d’une pensée.
L’idée de la louange [adressée à Dieu] par la nature, dans le Coran, se trouve particulièrement au début des sourates 57, 59, 61, 62 et 64. Ces sourates appartiennent toutes à une période, à savoir la médinoise.(1) Leur ordre chronologique se tient également assez proche les uns des autres, et l’hypothèse ne devrait pas être totalement à exclure, qu’il puisse ici s'agir d’une petite imitation d’un groupe de psaume (de 145 à la fin) formant un tout poétiquement très efficace en raison du même début et de la même fin.
En principe, le traitement détaillé de cette idée se trouve [aussi] dans le Talmud, qui se réfère aux passages en question dans la Bible. En tant que tel, on peut pour le moment donner : Jb 39, 13 « L’autruche exulte », ce qui est rendu comme suit par le Targum : « L’aile de la huppe(2), qui chante des louanges et loue », Jb 38, 36 « Qui a donné au coq(3) la raison ? » est rendu comme suit par le Targum : « Il donna à la huppe la raison de louer son Seigneur ».
Sur ces passages, et d’autres passages y faisant références, le Talmud a traité du sujet de manière détaillée, et doit tout aussi bien être considéré comme intermédiaire avec le cercle d’idée de Mahomet ; il a donc le droit d’être cité dans les principaux passages [le concernant]. Sanh. 94a : A Tanna reported in the name of R. Pappias: It was a reproach to Hezekiah and his company that they uttered no song [to God] until the earth broke into song, as it is written, From the uttermost part of the earth have we heard songs, even glory to the righteous. (Is 24, 16).
A partir de ces passages s’est également formée, il y a déjà longtemps, une rédaction du soi-disant « chapitre des louanges », qui attribue à chaque membre de la création un verset biblique comme hymne de louange constamment [chanté] dans sa bouche. Cette collection est conseillée dans le Talmud avec insistance pour la prière quotidienne, et est grâce à cela également passée dans les livres de prière juif, qui leur décernent les louanges par le biais d’un style poétique et d’une beauté naïve d’un charme particulier. Il est encore étrange que les chants de louange de la nature dans le Coran soient seulement liés à David, comme dans la sourate XXI, 79 :
Nous avons fait que les montagnes et les oiseaux nous louent avec David. La raison à cela a déjà été donné par Geiger : cela provient de la demande insistante de David, à la création, de louer Dieu avec lui.(4)
(1) Flügel donne la sourate 64 pour mecquoise, Beidâwi la considère [ar], Bagawi la tient pour médinoise, ajoutant néanmoins [ar]. Nöldeke la considère, avec Muir, comme médinoise. La remarque : « Notez avec attention le début [de la sourate], que l’on trouve souvent dans les sourates médinoises, mais non mecquoises » Cela pourrait peut-être servir de support à l’affirmation donnée ci-dessus.
(2) Selon Raschi, sur le Talmud : Strauss, d’après d’autres : Pfau. Voyez Ztschr. d. D. M. G. XXXI, p. 201 et ss.
(3) Voyez Delitzsch, « Das Buch Job », p. 468, qui indique l’usage araméen de [heb] pour « coq », avec références en provenance du Talmud et du Midrash ; - voyez encore Talm. Jer. Berach. 9, 1 g. E., wajikra rabba c. 25 etc.
(4) Il est intéressant de noter que des légendes concernant les louanges de ces animaux, en des formes précises, se trouvent dans la tradition islamique plus tardive. Nous lisons dans une tradition, concernant Salomon, qu’il comprenait la langue des animaux (S. XXVII, 16), etc.