Bonjour,
Merci pour vos réponses.
Effectivement, se pose la question du lien entre nos choix d'ici-bas, où notre visage d'éternité se construit jour après jour, et la perspective de la vie éternelle où tout est accompli dans l'amour.
Voici une autre manière d'exprimer cette même question qui retranscrit ce point :
Question : Notre vocation du Ciel n’est-il pas de reproduire le modèle de la Sainte Famille ?
Nous faisons notre chemin sur la Terre en choisissant une vocation au mariage ou au célibat consacré (prêtre, religieux, laïcs consacrés, etc). Dans le premier cas, nous manifestons une forme de foyer d’amour orienté vers la génération, et nous prenons un conjoint dont les noces peuvent être à vie, ou plus ou moins éphémères (veuvages, etc). Dans le deuxième cas, nous manifestons que les Noces de l’Agneau suffisent à combler une vie. C’est-à-dire qu’en accueillant Jésus dans nos vies, nous serons comblés pour toujours. Nous désignons ce Royaume des Cieux qui est notre destinée ultime et dont le chemin sur la Terre n’est qu’une préparation. Cependant, ce Royaume est déjà là et perce à travers le voile du monde, pour que nous puissions déjà vivre de cette réalité dans la nuit.
Au travers de nos choix sur la Terre se dessine notre visage du Ciel, que Dieu nous donnera en plénitude tel un caillou blanc (Ap 2, 17) quand nous achèverons notre pèlerinage. Que sera réellement ce visage d’amour qui se manifestera en nous dans le Royaume ? Finalement, nous l’ignorons, car notre perception d’ici-bas est comme celle d’une broderie que l’on tisse en la tenant à l’envers, du côté des nœuds où l’on ne voit pas grand-chose. Il ne faut pas sous-estimer la puissance de Dieu qui est à l’œuvre, et qui dans sa Providence accompagne toute chose jusque dans les détails.
Jésus a dit que nous serons semblables aux anges, et que ce ne sera pas nos petits arrangements de multiples mariages humains, décrits par ses interlocuteurs qui cherchent à le piéger, qui empêcheront la puissance de Dieu et les Écritures de se réaliser (Mt 22, 29-30 ; Mc 12, 24-25 ; Lc 20, 34-35). En dehors de ce passage des Synoptiques, aucun verset ne dit des choses très affirmées, si ce n’est pour parler du banquet des noces éternelles (Mt 22), et dire qu’il ne faut pas séparer l’homme et la femme que Dieu a uni (Mt 19, 6 ; 1 Co 11, 11). En tout cas, beaucoup dans l’histoire de l’Église, et même certains Pères de l’Église, considèrent que les gens mariés dans la fidélité le resteront au Ciel. Et aucun pape ou concile ne s’est étonnamment penché sur cette question pour la résoudre définitivement.
Nous sommes tous appelés à reposer comme saint Jean sur le Cœur de Jésus : ce Cœur s’est formé dans la Sainte Famille et il bat d’amour pour nous. Jésus cherche à faire irruption chez nous (Jn 17, 23).
Ne veut-il pas finalement reproduire le modèle de la Sainte Famille en venant comme un Petit Enfant entre l’homme et la femme ? Ne veut-il pas dessiner au travers de nos vies ce visage d’éternité d’un foyer d’Amour ? L’Enfant-Jésus se cherche des papas et des mamans ? Saurons-nous l’accueillir dignement ?
C’est d’ailleurs ce qui se passe à la messe quand nous recevons l’Hostie : Jésus vient comme un Petit Enfant pour reposer dans nos cœurs et dans nos corps.
Cela ne remet pas en cause les mariages de la terre ou le célibat consacré, cela désigne seulement ce vers quoi nous allons, ce que nous pouvons déjà vivre mystérieusement et imparfaitement, et
ce que Dieu réalisera à sa manière et dans sa grande Providence qui est capable de destiner un homme et une femme à se retrouver dans l’éternité pour vivre un mystère d’amour et être un lieu où l’Enfant-Jésus peut être accueilli. Ne mésestimons pas la puissance de Dieu ! Ne serait-ce pas là un beau mystère d’amour capable de faire fondre nos cœurs si souvent de pierre ? Nous allons vers l’amour ! Et cela ressemble à un conte d’enfant, car ainsi est le Royaume des Cieux (Mt 18, 23).
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Autrement dit : Dieu qui voit tout de toute éternité, et connaît tous nos choix, nous a destinés en fonction de cela un époux pour le Ciel. Dieu est tout puissant ; il n’est pas gêné pour faire cela.
Quant à l'homosexualité, il semblerait qu'il faille laisser à la porte du Royaume des Cieux tout ce qui ne correspond pas aux us et coutumes voulus par la Trinité d'Amour. Le modèle familial voulu par Dieu et affirmé par l'Église est l'hétérosexualité dans la monogamie. Donc autant une personne qui a pu pratiqué l'homosexualité (à cause des errances du monde) peut hériter du Royaume des Cieux si elle accueille la Miséricorde de Dieu pour revenir à son projet originel. Autant il faudra accepter que des choses que nous avons pu croire ou pratiquer ici-bas n'ont pas leur place dans le Royaume (et cela nous concerne tous).
Des passages bibliques :
Bible (traduction de Louis Segond) a écrit :"Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront pas du royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni ceux qui vivent dans l'immoralité sexuelle, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les travestis, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les hommes toujours désireux de posséder plus, ni les ivrognes, ni les calomniateurs, ni les exploiteurs n'hériteront du royaume de Dieu." 1 Co 6, 9-10
« C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs cœurs ; en sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps ; eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen ! C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes : car leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature ; et de même les hommes, abandonnant l’usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement. Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes, étant remplis de toute espèce d’injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice ; pleins d’envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malignité ; rapporteurs, médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, dépourvus d’intelligence, de loyauté, d’affection naturelle, de miséricorde. Et, bien qu’ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais ils approuvent ceux qui les font. » Rm 1, 24-32
Dans le Catéchisme de l'Église catholique :
Catéchisme de l'Église catholique a écrit :
Chasteté et homosexualité2357
L’homosexualité désigne les relations entre des hommes ou des femmes qui éprouvent une attirance sexuelle, exclusive ou prédominante, envers des personnes du même sexe. Elle revêt des formes très variables à travers les siècles et les cultures. Sa genèse psychique reste largement inexpliquée. S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves (cf. Gn 19,1-29 Rm 1,24-27 1Co 6,10 1Tm 1,10), la Tradition a toujours déclaré que " les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés " (CDF, décl. " Persona humana " 8). Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas.
2358 Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. Cette propension, objectivement désordonnée, constitue pour la plupart d’entre eux une épreuve. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition.
2359 Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté. Par les vertus de maîtrise, éducatrices de la liberté intérieure, quelquefois par le soutien d’une amitié désintéressée, par la prière et la grâce sacramentelle, elles peuvent et doivent se rapprocher, graduellement et résolument, de la perfection chrétienne.CEC 2357-2359
III. L’amour des époux
2360 La sexualité est ordonnée à l’amour conjugal de l’homme et de la femme. Dans le mariage l’intimité corporelle des époux devient un signe et un gage de communion spirituelle. Entre les baptisés, les liens du mariage sont sanctifiés par le sacrement.
2361 " La sexualité, par laquelle l’homme et la femme se donnent l’un à l’autre par les actes propres et exclusifs des époux, n’est pas quelque chose de purement biologique, mais concerne la personne humaine dans ce qu’elle a de plus intime. Elle ne se réalise de façon véritablement humaine que si elle est partie intégrante de l’amour dans lequel l’homme et la femme s’engagent entièrement l’un vis-à-vis de l’autre jusqu’à la mort " (FC 11) :
Tobie se leva du lit, et dit à Sara : " Debout, ma soeur ! Il faut prier tous deux, et recourir à notre Seigneur, pour obtenir sa grâce et sa protection ". Elle se leva et ils se mirent à prier pour obtenir d’être protégés, et il commença ainsi : " Tu es béni, Dieu de nos pères ... C’est toi qui a créé Adam, c’est toi qui a créé Eve sa femme, pour être son secours et son appui, et la race humaine est née de ces deux-là. C’est toi qui a dit : ‘Il ne faut pas que l’homme reste seul, faisons-lui une aide semblable à lui’. Et maintenant, ce n’est pas le plaisir que je cherche en prenant ma soeur, mais je le fais d’un coeur sincère. Daigne avoir pitié d’elle et de moi et nous mener ensemble à la vieillesse ! " Et ils dirent de concert : "Amen, amen ". Et ils se couchèrent pour la nuit (Tb 8,4-9).
Si le projet de Dieu pour chacun de nous pour l'éternité est de reproduire le mystère de la Sainte Famille : un homme et une femme formant un foyer d'Amour pour y accueillir l'Enfant-Jésus (et tous ces foyers unis les uns les autres dans l'amour d'amitié du Royaume), il est bien normal que Dieu nous alerte sur la nécessité de nous détourner de tout ce qui nous éloigne de cette perspective éternelle, non ?