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L’islam se présente comme une religion révélée, dont le texte fondateur, le Coran, serait la parole directe et incréée d’Allah. Or, lorsqu’on examine attentivement certains versets — notamment ceux qui concernent la vie privée de Muhammad — on découvre des éléments qui troublent profondément la cohérence morale et universelle attendue d’un message divin.
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Parmi les aspects les plus frappants, on trouve des versets qui octroient au Prophète des privilèges sexuels explicitement interdits ou strictement encadrés pour les autres musulmans.
Le verset 33:50 en est l’exemple le plus éloquent :
> **"Ô Prophète ! Nous t’avons rendues licites : tes épouses à qui tu as donné leur dot, ce que ta main droite possède (tes captives), les filles de tes oncles paternels et maternels, les filles de tes tantes paternelles et maternelles qui ont émigré avec toi, ainsi qu’une croyante qui se donne au Prophète si le Prophète veut l’épouser..."**
Ce verset autorise Muhammad à épouser des cousines (ce qui n’a aucune justification politique ou stratégique), à accepter des femmes qui se "donnent" spontanément à lui, et à conserver un nombre d’épouses supérieur à la limite imposée aux croyants ordinaires (quatre épouses).
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Les défenseurs traditionnels affirment souvent que ces mariages servaient à unir les tribus, à protéger des veuves ou à renforcer la cohésion sociale. Or, cet argument s’écroule face à la réalité :
* L’autorisation d’épouser des cousines ne crée aucune nouvelle alliance ; ces femmes appartenaient déjà à sa propre famille.
* La possibilité d’épouser des femmes qui se "donnent" librement n’a aucun sens dans une logique d’alliance, mais répond plutôt à un désir personnel.
* La multiplication des épouses dépasse de loin l’idée de "charité" ou de "protection" pour des veuves.
Ainsi, on voit une nette distinction entre les versets imposant des règles générales (égalité, limitation à quatre épouses, équité) et ceux qui viennent exonérer Muhammad de ces mêmes règles.
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L’épisode de Zaynab bint Jahsh est particulièrement révélateur. Muhammad la voit, éprouve un désir, et son fils adoptif Zayd divorce d’elle. Un verset (33:37) "descend" ensuite pour autoriser ce mariage, justifiant l’acte par la volonté d’abolir l’interdiction d’épouser les épouses des fils adoptifs.
Ce scénario, qui aurait dû choquer profondément dans un cadre moral universel, est justifié a posteriori par un "ordre divin". Même sa propre épouse Aïcha, pourtant fidèle, lui aurait dit avec ironie :
> *"Je vois que ton Seigneur se hâte d’accomplir tes désirs."*
> — (Rapporté dans Sahih Bukhari, livre 62, hadith 48)
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Ces versets spécifiques donnent l’impression d’un dieu qui intervient non pas pour édicter des principes intemporels ou universels, mais pour satisfaire les besoins personnels immédiats d’un homme.
Cette conception est difficilement compatible avec l’idée d’une divinité transcendantale, impartiale et juste. Au contraire, tout cela ressemble fortement à un mécanisme humain : un chef charismatique se servant de l’autorité religieuse pour légitimer ses choix privés.
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Ces épisodes révèlent une cohérence interne très "terrestre" :
* Un homme, investi d’un pouvoir religieux et politique, se donne des permissions exceptionnelles.
* Un texte "révélé" qui arrive opportunément pour justifier ses choix, même les plus contestables moralement.
* Des épouses et compagnons qui eux-mêmes perçoivent ces incohérences.
Plutôt qu’un code divin universel, le Coran apparaît alors, dans ces passages, comme le produit d’un homme vivant dans un contexte tribal, patriarcal et fortement ancré dans ses propres désirs.
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Loin de refléter la volonté d’un dieu transcendant, ces versets révèlent une humanité très concrète, marquée par les besoins affectifs et charnels d’un chef de clan.
Ce constat renforce l’idée que le Coran n’est pas la parole divine intemporelle qu’il prétend être, mais bien un texte façonné pour servir les intérêts personnels d’un homme — Muhammad — qui, au fil de sa vie, a consolidé son pouvoir en se donnant des "révélations" sur mesure.
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