Eliaqim a écrit : 25 août25, 16:32
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EDIT] La forme grecque qui correspondrait le plus précisément à “Adonaï” serait
“kyrioi mou”, c’est-à-dire
“mes Seigneurs”. Or, cette expression n’apparaît qu’une seule fois dans l’ensemble du Nouveau Testament grec, précisément dans
Actes 16:30 :
Dans ce passage, le
geôlier de Philippes, bouleversé par un
tremblement de terre qui a miraculeusement ouvert les portes de la prison, s’adresse à
Paul et Silas, qu’il vient de faire sortir de leur cellule :
- Texte grec : "καὶ προαγαγὼν αὐτοὺς ἔξω ἔφη, κύριοι μου, τί με δεῖ ποιεῖν ἵνα σωθῶ;"
- Traduction : "Et les ayant amenés dehors, il dit : mes Seigneurs, que dois-je faire pour être sauvé ?"
Il convient de noter que le geôlier s’adresse ici à
deux hommes, et non à Dieu. L’expression
“kyrioi mou” est donc une
formule de respect adressée à des interlocuteurs humains, sans lien direct avec le Tétragramme ni avec une invocation divine. Il s’agit simplement d’un usage linguistique approprié au contexte, sans portée théologique implicite.
Salut Eliaqim,
Le contexte montre que
κύριοι μου désigne plusieurs personnes (Paul et Silas).
Si "Adonaï" signifie littéralement "mes Seigneurs", dans un autre contexte il désigne Dieu ; ce terme est aussi traduit par "Kyrios" dans la LXX grecque, donc par "Seigneur" en français.
NB : J’ai vérifié dans l’Évangile hébreu de Mattityahou, version Shem Tov : il n’y a aucune occurrence du mot “Adonaï” en hébreu. On y trouve “adon” et “adoni” dans divers contextes, mais jamais “Adonaï”. Pourtant, Ruth, dans son travail de traduction, a inséré le mot “Adonaï” là où le texte original mentionne une autre forme, comme “adoni”, qui n’a plus rien à voir.
Remarque intéressante, je ne comprends pas pourquoi Ruth met "Adonaï" ; "Adon" aurait été plus logique, tout du moins dans les passages que j'ai consulté (ex. Matthieu 22:44 " אם דוד קראו
אדון איך יהיה בנו" (Adon).
Sinon, cela confirme ce que j'ai dit plus haut, c'est-à-dire que Shem Tov a probablement remplacé "Adonaï" par "HaShem".
L'avantage du Matthieu de Shem Tov est de pouvoir aisément distinguer lorsqu'il est question de YHWH ou de Jésus dans le texte. Cela est aussi possible dans la Peshitta par ex.
Un traducteur moderne des Evangiles devrait pour bien faire, tenir compte de ces versions afin de faire au moins un distinguo entre le Seigneur (Dieu) et mon seigneur (Jésus).
Eliaqim a écrit :
Le texte de l’image du manuscrit Codex Sinaiticus – Facsimile
(4e siècle - 325-360), contient bien le mot «
ΟΝΟΜΑ » en majuscules, qui correspond au mot « nom ».
- Jean 17:6 : ἐφανέρωσα (j’ai révélé) σου (ton) τὸ (le) ὄνομα (nom) τοῖς (aux) ἀνθρώποις (hommes) οὓς (que) ἔδωκάς (tu as donnés) μοι (à moi) ἐκ (du) τοῦ (le) κόσμου (monde)· σοὶ (à toi) ἦσαν (ils étaient), καὶ (et) ἐμοὶ (à moi) αὐτοὺς (eux) ἔδωκας (tu les as donnés), καὶ (et) τὸν (la) λόγον (parole) σου (ta) τετήρηκαν (ils ont gardée).
- Traduction : « J’ai révélé ton nom aux hommes que tu m’as donnés du monde ; ils étaient à toi, et tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole. »
Maintenant, ce même texte peut être décortiqué de deux ou trois façons différentes.
Salutations,
Selon ChatGPT :
Que signifie « manifester ton nom » ?
Dans la Bible, le “nom” (שֵׁם / shem en hébreu, ὄνομα / onoma en grec) ne désigne pas seulement une appellation phonétique (comme YHWH, Adonaï, etc.), mais aussi :
• l’identité,
• le caractère,
• la présence,
• et la révélation de la personne même de Dieu.

Quand Jésus dit : « J’ai manifesté ton nom », cela peut s’entendre comme :
1. Révéler la personne du Père : Jésus montre qui est Dieu, non seulement par des mots, mais par ses actes, sa vie, son amour.
o Cf. Jean 1:18 : « Personne n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître. »
2. Transmettre la vraie connaissance de Dieu : il ne s’agit pas d’enseigner seulement une formule (comme la prononciation exacte de YHWH), mais de faire connaître la relation vivante au Père.
o Cf. Jean 17:3 : « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. »
3. Donner accès à la communion avec Dieu : manifester le nom, c’est aussi donner la possibilité d’invoquer Dieu en vérité.
o Cf. Jean 16:23 : « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. »
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Les interprétations principales
• Chez les Pères de l’Église : ils insistent que Jésus révèle le Père invisible. « Manifester le nom » = révéler la paternité divine, l’amour, et le salut.
• Dans la tradition juive : le « Nom » (HaShem) renvoie à YHWH. Jésus montre que le Dieu d’Israël se fait connaître pleinement par lui.
• Chez les Témoins de Jéhovah : ce verset est lu littéralement comme la proclamation du nom « Jéhovah ». Mais dans le contexte johannique, il s’agit plus du caractère de Dieu que de la phonétique de son Nom.
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En résumé :
Quand Jésus dit : « J’ai manifesté ton nom », il signifie :

« J’ai révélé qui tu es vraiment, ton caractère, ton amour, ta volonté, afin que les hommes connaissent le vrai Dieu et entrent en relation avec lui. »