Il est intéressant de voir que dans la discussion on ne parle pas du négationnisme de l'État turc concernant le Génocide des Arméniens perpétré en 1915-18. Mustafa Kemal a su bien manoeuvrer.
La Turquie est un pays aujourd'hui comme une Allemagne nationaliste qui n'aurait pas reconnu les crimes nazis perpétrés pendant l'Holocauste.
Comme s'il y avait en Allemagne des toponymies urbaines avec les noms de criminels nazis : Place Hitler, Rue Goering, École Goebbels, etc, etc..., un pays avec un budget d'État qui organiserait la falsification dans le pays et qui l'exporterait dans le monde.
Heureusement ce n'est pas le cas pour l'Allemagne. Merci M. Willy Brandt.
https://www.imprescriptible.fr/turquie-memoire/
#1351
La Turquie
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Re: La Turquie
Ecrit le 21 sept.22, 22:42C’est un crime que désapprouve l’humanité, l’islam et tous les musulmans ; mais ceux qui ignorent la vérité ne manqueront pas d’en jeter la responsabilité sur le fanatisme religieux. Témoignage oculaire 1915-1916 du génocide des arméniens par le chef bédouin syrien et avocat, Faïez El-Ghocein (Le Caire 1917)
Re: La Turquie
Ecrit le 06 nov.22, 14:18Nassilsin yémissin …
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On beş yıl Türk lokantalarında yönetici olarak çalıştım ve onlarla çok arkadaş oldum...InfoHay1915 a écrit : 21 sept.22, 22:42 La Turquie est un pays aujourd'hui comme une Allemagne nationaliste qui n'aurait pas reconnu les crimes nazis perpétrés pendant l'Holocauste.
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« Voulez vous la visite pour étudier ce que disent les ecriture? »
https://www.jw.org/fr/temoins-de-jehov ... ne-visite/
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Re: La Turquie
Ecrit le 06 nov.22, 21:05Traduction : Comment l'avez-vous mangé...Pat1633 a écrit : 06 nov.22, 14:24 Nassilsin yémissin …
Ajouté 5 minutes 39 secondes après :
On beş yıl Türk lokantalarında yönetici olarak çalıştım ve onlarla çok arkadaş oldum...
+
J'ai travaillé comme gérant dans des restaurants turcs pendant quinze ans et je me suis lié d'amitié avec eux.
Vraiment ? Peut-être leurs familles ont vécu dans des maisons qui ont été volées à des arméniens ?
Peut-être, leurs aïeux étaient des gendarmes enrôlés pour faire les basses besognes à persécuter-tuer les déportés arméniens en 1915 ?
En tout cas, vous pouvez les informer qu'il y a des intellectuels turcs et des kurdes qui reconnaissent le GdA1915.

https://www.amazon.com/Turkish-Intellec ... Aghbashian
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#1464
C’est un crime que désapprouve l’humanité, l’islam et tous les musulmans ; mais ceux qui ignorent la vérité ne manqueront pas d’en jeter la responsabilité sur le fanatisme religieux. Témoignage oculaire 1915-1916 du génocide des arméniens par le chef bédouin syrien et avocat, Faïez El-Ghocein (Le Caire 1917)
Re: La Turquie
Ecrit le 06 nov.22, 23:21Lol je te souhait bonne journée
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Re: La Turquie
Ecrit le 08 mars23, 03:18Continuons à voir de plus près les publications d'essayistes franco-turquisants qui pratiquent les omissions intentionnelles du GdA1915 et des conséquences politico-anthropologiques (et sociétales) de ce crime imprescriptible
.
C'est le cas de Didier Billon se présentant en 2012 comme un connaisseur de la Turquie et qui évoque cependant le GdA1915 (ou "non génocide" dit-il..., en invitant au débat par les historiens comme pour le débat des "bienfaits" de la colonisation française) :
- youtube 10mn:42s / 2012 https://m.youtube.com/watch?v=O6PeqWGqRhc
Avec Didier Billon en 2021, le GdA1915 n'est plus rappelé :
~ https://www.calameo.com/read/0053223626 ... ook&page=1
~ https://caucasefrance.com/2021/09/la-tu ... tournable/
Pour bien comprendre de cette réalité génocidaire en omissions-occultations-minimisations-parfumages, on peut dire que la Turquie est comme une Allemagne nationaliste qui n'aurait pas reconnu les crimes nazis de la Shoa...
tout en sachant ses mécanismes politico-étatiques proactifs depuis un siècle :
~ http://www.globalarmenianheritage-adic. ... berlin.htm
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#1650
. C'est le cas de Didier Billon se présentant en 2012 comme un connaisseur de la Turquie et qui évoque cependant le GdA1915 (ou "non génocide" dit-il..., en invitant au débat par les historiens comme pour le débat des "bienfaits" de la colonisation française) :
- youtube 10mn:42s / 2012 https://m.youtube.com/watch?v=O6PeqWGqRhc
Avec Didier Billon en 2021, le GdA1915 n'est plus rappelé :
~ https://www.calameo.com/read/0053223626 ... ook&page=1
~ https://caucasefrance.com/2021/09/la-tu ... tournable/
Pour bien comprendre de cette réalité génocidaire en omissions-occultations-minimisations-parfumages, on peut dire que la Turquie est comme une Allemagne nationaliste qui n'aurait pas reconnu les crimes nazis de la Shoa...
tout en sachant ses mécanismes politico-étatiques proactifs depuis un siècle :
~ http://www.globalarmenianheritage-adic. ... berlin.htm
InfoHay1915
#1650
C’est un crime que désapprouve l’humanité, l’islam et tous les musulmans ; mais ceux qui ignorent la vérité ne manqueront pas d’en jeter la responsabilité sur le fanatisme religieux. Témoignage oculaire 1915-1916 du génocide des arméniens par le chef bédouin syrien et avocat, Faïez El-Ghocein (Le Caire 1917)
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Re: La Turquie
Ecrit le 19 mars23, 21:50La Turquie n'est-elle pas comme une Allemagne nationaliste qui n'aurait pas reconnu les crimes nazis de la Shoa ??
En effet, c'est parlant pour ceux qui connaissent l'Allemagne et en particulier Berlin :
~ il y a sur les trottoirs, qui sont surtout en petits pavés, des petits carrés en métaux cuivrés
~ rappellant qu'à ce lieu vivaient des personnes qui ont été déportées
~ dans des camps de concentration (souvent conduisant à des camps nazis d'extermination).
C'est très émouvant. Ce sont les https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Stolpersteine
En Allemagne, il y a un gros effort de DEVOIR DE MÉMOIRE :
-- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Devoir_de_mémoire
À Berlin, j'ai pu visiter le mémorial de la Shoa, celui dédié aux tsiganes victimes, ceux des handicapés assasinés par euthanasie.
-- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Mémoire_de_la_Shoah
-- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Mémoria ... le_nazisme
-- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Mémoria ... uthanasie_»
Il y avait en particulier, le Musée juif, le camp de concentration d'Oranienburg au Nord de Berlin et le Musée Topographie de la Terreur
-- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Musée_juif_de_Berlin
-- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Camp_de ... hsenhausen
-- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Topogra ... la_terreur qui est très pédagogique et où il y a une très bonne bibliothèque.

InfoHay1915
#1760
En effet, c'est parlant pour ceux qui connaissent l'Allemagne et en particulier Berlin :
~ il y a sur les trottoirs, qui sont surtout en petits pavés, des petits carrés en métaux cuivrés
~ rappellant qu'à ce lieu vivaient des personnes qui ont été déportées
~ dans des camps de concentration (souvent conduisant à des camps nazis d'extermination).
C'est très émouvant. Ce sont les https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Stolpersteine
En Allemagne, il y a un gros effort de DEVOIR DE MÉMOIRE :
-- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Devoir_de_mémoire
À Berlin, j'ai pu visiter le mémorial de la Shoa, celui dédié aux tsiganes victimes, ceux des handicapés assasinés par euthanasie.
-- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Mémoire_de_la_Shoah
-- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Mémoria ... le_nazisme
-- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Mémoria ... uthanasie_»
Il y avait en particulier, le Musée juif, le camp de concentration d'Oranienburg au Nord de Berlin et le Musée Topographie de la Terreur
-- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Musée_juif_de_Berlin
-- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Camp_de ... hsenhausen
-- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Topogra ... la_terreur qui est très pédagogique et où il y a une très bonne bibliothèque.
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#1760
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Re: La Turquie
Ecrit le 22 mai23, 11:30
. https://cmmc-nice.fr . Villes et changements de souveraineté en Méditerranée / Mythes de la coexistence interreligieuse : histoire et critique~ Laïcité et tolérance, deux mythes turcs contemporains ? Étienne Copeaux, p. 319-329
86 | 2013 ~~ Un processus historique : la territorialisation des millet ottomans ~~ La république de Turquie, ou la construction du « millet turc » ~~ Quel ciment pour la nation ? ~~ Le « ciment religieux » après 1950 ~~ Tolérance et laïcité, des mythes turcs modernes ? ~~ Conclusion
-- https://journals.openedition.org/cdlm/6884

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#1817
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Re: La Turquie
Ecrit le 11 juil.23, 00:18# La mémoire collective à l’épreuve de la politique de l’oubli : le cas des Arméniens en Turquie à travers trois générations ! par Nazli Temir Beylerian, Presses universitaires de Rennes 2016, pp.227-238
~ L’étude de terrain à Istanbul et le choix de l’échantillon
~ Un silence devenu tradition, une peur faite corps
~ Entre le possible et le dicible
~ Deuil et anamnèse en terrain hostile
~ Onze notes bibliographiques
# https://books.openedition.org/pur/46084
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#1894
~ L’étude de terrain à Istanbul et le choix de l’échantillon
~ Un silence devenu tradition, une peur faite corps
~ Entre le possible et le dicible
~ Deuil et anamnèse en terrain hostile
~ Onze notes bibliographiques
# https://books.openedition.org/pur/46084
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#1894
C’est un crime que désapprouve l’humanité, l’islam et tous les musulmans ; mais ceux qui ignorent la vérité ne manqueront pas d’en jeter la responsabilité sur le fanatisme religieux. Témoignage oculaire 1915-1916 du génocide des arméniens par le chef bédouin syrien et avocat, Faïez El-Ghocein (Le Caire 1917)
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Re: La Turquie
Ecrit le 10 nov.25, 11:09La Turquie ? Il y a un aspect de son histoire qui n'est pas si connue : ses relations avec l'Allemagne nazie.
Je traduis ici un article arméno-historiographique en langue russe avec des références bibliographiques après l'avoir digitalisé :
ТУРЕЦКО-ГЕРМАНСКИЕ ТОРГОВЫЕ СВЯЗИ В ГОДЫ ВТОРОЙ МИРОВОЙ ВОЙНЫ! Р.П. КОНДАКЧЯН / DATE DE L'ARTICLE D'ORIGINE : 1970-VI, pp.34-39

*******************************************************
ARTICLE EN RUSSE >> DIGITALISÉ >> AINSI TRADUISIBLE EN FRANÇAIS :
# R. P. Kondaktchian, Relations commerciales entre l'Allemagne et la Turquie pendant les années de la Seconde Guerre Mondiale, 1970-VI, pp.34-39
~ Page.34
Durant la Seconde Guerre mondiale, le commerce extérieur turc n'était pas uniquement dicté par les besoins du marché intérieur ni par le potentiel d'exportation du pays. Il était également fortement influencé par des facteurs de politique étrangère. Ainsi, la politique étrangère de la Turquie se reflétait, comme dans un miroir, dans ses pratiques commerciales. Cette particularité de la politique commerciale turque est clairement visible dans l'exemple des relations commerciales turco-allemandes.
En janvier 1939, l'Allemagne et la Turquie signèrent un accord accordant à cette dernière un prêt de 150 millions de marks (75 millions de lires turques) (*1). Le gouvernement turc prévoyait d'utiliser ces fonds pour construire plusieurs entreprises industrielles.
Le 31 août 1939, le traité commercial entre les deux pays expira. Suite à la conclusion de traités d'alliance entre la Turquie, la Grande-Bretagne et la France (octobre 1939), l'Allemagne refusa d'accorder le prêt à la Turquie, ce qui provoqua la colère du gouvernement turc. La Turquie interdit également l'exportation de produits alimentaires, de produits agricoles et de déchets industriels, une mesure qui visait également l'Allemagne, principal importateur de matières premières turques. Par cette décision, la Turquie a favorisé l'Angleterre et la France, malgré le fait que l'Allemagne achetait des matières premières turques à des prix supérieurs aux cours mondiaux. Ce faisant, la Turquie n'a pas pris en compte les conséquences néfastes de l'arrêt de ses exportations de matières premières vers l'Allemagne. L'Allemagne, qui occupait auparavant la première place dans le commerce extérieur turc, a perdu cette position, entraînant une augmentation progressive de la part de l'Angleterre. Cette situation a perduré jusqu'à l'attaque perfide de l'Allemagne nazie contre l'Union soviétique.
Bien que l'expiration du traité germano-turc stipulât qu'il ne serait ni prorogé ni renouvelé (*2), plusieurs accords ont été signés entre la Turquie et l'Allemagne avant la guerre, régissant les conditions, le champ d'application et la liste des produits des transactions commerciales extérieures.
La signature du premier accord commercial entre les deux pays a coïncidé un temps avec la « drôle de guerre » en Europe.
~ Page.35
L'initiative des négociations ayant abouti à l'annulation de l'accord commercial est venue de Turquie.(*3) Aux termes de l'accord signé en janvier 1940, la Turquie s'engageait à fournir à l'Allemagne du coton, des fruits et des céréales en échange de machines, de pièces détachées, de produits chimiques et de médicaments. Le volume des échanges était estimé à 7,5 millions de lires. Les transactions devaient se faire sur la base d'un système de compensation.
Il est particulièrement remarquable que la Turquie, qui avait elle-même connu des pénuries de céréales tout au long de la guerre et importait des céréales, se soit engagée à approvisionner l'Allemagne dès le début du conflit. Comme en témoignent les faits, la Turquie a réexporté vers l'Allemagne, pendant la guerre, des céréales reçues des États-Unis et de Grande-Bretagne.(*4)
En juillet et décembre 1940, des accords commerciaux d'une valeur de 28 millions de lires ont été signés entre les deux pays. La liste des exportations turques ne mentionne pas le minerai de chrome. Cependant, la Turquie a exporté du minerai de chrome vers l'Allemagne, bien que, selon l'accord anglo-turc, l'Allemagne se soit engagée à fournir à l'Angleterre la totalité de sa production annuelle de chrome en échange de la construction des aciéries de Karabük. D'après Yu. Kurata, la Turquie a exporté 104 156 tonnes de minerai de chrome vers l'Allemagne entre octobre 1938 et décembre 1940.(*5)
L'état du commerce turco-allemand a radicalement changé après l'attaque de l'Allemagne nazie contre l'URSS.
Durant les succès militaires temporaires de l'Allemagne nazie sur le front germano-soviétique, la Turquie a considérablement développé ses échanges commerciaux avec l'Allemagne. Le 9 octobre 1941, la Turquie et l'Allemagne ont signé un nouvel accord commercial d'un montant total de 100 millions de livres turques pour une durée de dix-huit mois. L'accord stipulait que l'Allemagne fournirait à la Turquie de l'acier et du matériel militaire en échange de matières premières turques, notamment du minerai de chrome, dont les exportations annuelles, après l'expiration des livraisons obligatoires à l'Angleterre, devaient s'élever à 90 000 tonnes (*6). Ainsi, la Turquie s'engagea à fournir du minerai de chrome à l'Allemagne bien avant l'expiration de ces livraisons, sans connaître à l'avance le prix auquel l'Angleterre comptait l'acheter.
Le volume global des échanges laissait présager un développement significatif des relations entre les deux pays.
~ Page.36
Le 12 juin 1942, la Turquie et l'Allemagne signèrent un accord de crédit aux termes duquel l'Allemagne s'engageait à accorder à la Turquie un prêt de 50 millions de roubles pour l'achat d'armes et de matériel militaire (*7), notamment des avions, des chars, des canons antiaériens et antichars, etc. La signature de cet accord coïncida avec l'attaque de Turin contre l'URSS, prévue pour l'automne 1942 (*8).
Cependant, les accords commerciaux signés entre les deux pays étaient de courte durée. L'Allemagne chercha donc à conclure un accord commercial à long terme avec la Turquie, qui définirait également l'ensemble des relations commerciales. Il est à noter que la Turquie conclut cet accord commercial précisément au moment où il était clair pour tous que l'Allemagne était en train de perdre la guerre (*9).
Un accord commercial entre les deux pays fut conclu le 18 avril 1943, pour un volume d'échanges total de 125 millions de lires. Les échanges, comme auparavant, devaient se faire par le biais d'une chambre de compensation. La liste des produits demeurait quasiment inchangée. La Turquie était tenue d'exporter vers l'Allemagne des noix, des raisins secs, des figues, du sésame, de l'huile d'olive, des haricots, des pois, du poisson, du poisson en conserve, des graines de coton, des tourteaux, des peaux, du tiftik, du coton, du cuivre, de l'antimoine et du minerai de chrome. Comme l'ont montré les événements ultérieurs, le tabac occupait la première place des exportations de matières premières agricoles, représentant près de 20 % des exportations totales, suivi du coton, dont les exportations augmentaient chaque année. Alors que les exportations de coton vers l'Allemagne totalisaient 1 318 tonnes en 1942 et 1 580 tonnes en 1943, elles chutèrent à 3 325 tonnes en 1944 (*10). À cette époque, l'industrie turque connaissait elle-même une forte demande de coton. De plus, l'Allemagne tenta même d'acheter la totalité de la récolte de coton turque pour plusieurs années à venir (*11).
Outre les marchandises qu'elle exportait déjà vers la Turquie, l'Allemagne commença également à exporter des tracteurs et autres machines agricoles, du matériel industriel, des produits métalliques, des machines, des pièces détachées, des machines-outils et du matériel de transport maritime.
En conséquence, en 1943, la part de l'Allemagne dans les importations et les exportations turques s'élevait respectivement à 38,1 % et 23,7 %.
En mars et avril 1944, la Turquie et l'Allemagne signèrent des accords commerciaux complémentaires au traité existant, pour un volume d'échanges combiné de près de 100 millions de lires turques. À la veille de la rupture des relations diplomatiques et autres avec l'Allemagne (août 1944) (*12), la Turquie accéléra les exportations de tevars, initialement prévues
~ Page.37
Pendant la guerre, la Turquie entretenait un commerce florissant avec l'Italie, ainsi qu'avec les pays sous occupation allemande. Elle exportait du blé vers la Grèce, de l'orge vers la Grèce et l'Italie, du tabac vers l'Italie et la Hongrie, et du coton vers l'Italie, la Hongrie, la Roumanie et la Tchécoslovaquie (*13).
Les exportations de minerai de chrome, qui reprirent en 1943, occupèrent une place prépondérante dans les relations commerciales turco-allemandes durant la Seconde Guerre mondiale. Rien qu'en 1943, les exportations de minerai de chrome vers l'Allemagne s'élevèrent à 13 564 tonnes (*14), et selon d'autres sources, à 47 000 tonnes sur une production totale de 100 000 tonnes (*15). Au 20 avril 1941, elles atteignaient 56 649 tonnes (*16). Au total, l'Allemagne couvrait jusqu'à 30 % de ses besoins en ferroalliages grâce aux importations de chrome en provenance de Turquie. (*17)
Il est intéressant de noter que l'annuaire statistique officiel turc de 1951 cite des données sur les exportations de chrome vers l'Angleterre, les États-Unis et d'autres pays, sans mentionner les exportations vers l'Allemagne. Selon cet annuaire, les exportations de chrome vers d'autres pays s'élevaient à 13 604 tonnes en 1943 et à 59 649 tonnes en 1944 (*18), soit un volume légèrement supérieur aux données d'O. Kurat concernant les exportations de chrome vers l'Allemagne.
L'importance que l'Allemagne accordait aux importations de chrome en provenance de Turquie est illustrée par la construction d'un quai à Sarayburnu spécifiquement à cet effet, afin que les transporteurs de cylindres d'acier en provenance d'Anatolie puissent y accoster.
Y. Kurat affirme que la Turquie a refusé d'exporter du chrome vers l'Angleterre uniquement parce que cette dernière proposait un prix inadéquat, c'est-à-dire trop bas. (*19) L'incohérence de cette affirmation réside dans ce qui suit.
En octobre 1941, la Turquie s'engagea, comme indiqué ci-dessus, à exporter du minerai de chrome vers l'Allemagne à partir de 1943. La Turquie commença à exporter du minerai de chrome vers l'Allemagne non pas parce que l'Angleterre avait cessé de l'importer (*20) ou avait l'intention de payer un prix inférieur, ni parce que la Turquie était incapable de le vendre à un autre État, même à l'Union soviétique, mais pour la simple raison, comme Kurat lui-même l'écrit, que les exportations de minerai de chrome étaient subordonnées aux objectifs de politique étrangère de Turini.(*21)
~ Page.38
Ce n'est que le 20 avril 1944 que la Turquie cessa ses exportations directes de minerai de chrome vers l'Allemagne. « La Turquie », déclara G. Gordon, directeur du blocus américain, « refusa de céder à nos pressions et de cesser de fournir du chrome à l'Allemagne tant qu'elle n'aurait pas constaté que les Allemands avaient perdu toute chance de victoire. » (*22)
Cependant, la Turquie continua d'exporter du minerai de chrome vers l'Allemagne via des pays neutres. C'est pourquoi Yu. Kurat note avec une certaine suffisance que, dans cette guerre secrète (c'est-à-dire la guerre pour le minerai de chrome – R.K.), la victoire resta du côté de la diplomatie turque. (*23)
La Turquie exporta également d'importantes quantités de cuivre vers l'Allemagne. Tout ce qui précède prouve que la Turquie entretint un commerce florissant avec l'Allemagne nazie pendant la quasi-totalité de la guerre, et que la balance commerciale germano-turque fut toujours favorable à cette dernière. Le plus fort excédent commercial turc fut enregistré durant les années d'expansion des échanges avec l'Allemagne.
L'une des manifestations de la sympathie des cercles dirigeants turcs pour l'Allemagne nazie fut la réduction de la tristement célèbre « taxe foncière », prélevée sur tous les étrangers résidant en Turquie, y compris les Allemands – de 3 241 000 lires à 4 241 000 lires. (*24) Parallèlement, les biens soviétiques furent taxés. (*25)
Les préparatifs militaires de la Turquie et ses projets d'attaque contre l'Union soviétique, ainsi que la nature des relations commerciales turco-allemandes, indiquent que la Turquie a gravement violé sa neutralité autoproclamée et qu'elle « menait de fait une politique d'allié non belligérant de l'Allemagne nazie ». (*26)
Malgré la vérité historique, les hommes politiques turcs affirmaient que la politique étrangère de la Turquie apportait toute l'aide possible aux pays de la coalition anti-hitlérienne et que la Turquie avait également contribué, dans une certaine mesure, à leur victoire sur l'Allemagne. Le célèbre panturquiste et député du Majlis M. E. Bozkurt a écrit : « La Turquie est restée fidèle à son alliance (c’est-à-dire l’alliance avec l’Angleterre et la France – R.K.) et a fourni aux alliés une aide plus importante que les pays belligérants. »(*27)
~ Page.39
Un autre membre du Majlis, M. Okmen, partagea son avis. Il déclara : « Si la Turquie n’avait pas résisté fermement à l’Allemagne nazie, l’issue des deux grandes victoires d’El Alamein et de Stalingrad, qui ont changé le cours de la guerre, aurait pu être contestée. L’héroïsme de Stalingrad doit aussi une part de gloire au peuple turc qui, tel un roc, a défendu les détroits et ses frontières. » (*28) Plus tard, le président turc I. Inönü lui-même appuya cette version. Dans son article « Turquie », écrit pour l’Encyclopédie des États-Unis, il déclare : « La part d’honneur remportée par l’humanité dans cette grande guerre revient également à la Turquie. » (*29)
L’un des dirigeants du Parti communiste, Türzin-Reşad Fuad Baraner, dans sa plaidoirie au procès des 64 (juin 1945), décrivant les relations commerciales turco-allemandes avant la Seconde Guerre mondiale, note : « Le gouvernement de Saracoğlu a renforcé les liens économiques avec l’Allemagne avec un zèle particulier. Nul n’ignore que nous avons vendu des matières premières stratégiques alimentant l’industrie militaire allemande (minerai de chrome, cuivre, coton, etc.) aux Allemands et à d’autres pays. » (*30)
La nature des relations commerciales turco-allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale, la politique d’intensification de la militarisation du pays, les projets d’attaque contre l’Union soviétique, le renforcement du mouvement panturquiste et les activités des émigrés blancs musulmans indiquent que la Turquie a violé de manière flagrante la lettre et l’esprit de l’accord soviéto-turc. Les traités d'amitié et de fraternité (16 mars 1921) (*31) et d'amitié et de neutralité (17 décembre 1925) furent signés, ce qui explique la dénonciation du traité de 1925 et de ses annexes par l'Union soviétique le 19 mars 1945. (*32)
La politique étrangère pro-allemande de la Turquie durant la Seconde Guerre mondiale fut l'une des principales causes de la détérioration des relations soviéto-turques pour de nombreuses années.
*******************************************************************
POUR L'ARTICLE HISTORIQUE PRÉCÉDENT PLUS HAUT (PUBLIÉ EN RUSSE EN 1970) // LES RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES SONT EN BAS DES PAGES :
~ Page.34 : (*1) . (*2)
~ Page.35 : (*3) . (*4) . (*5) . (*6)
~ Page.36 : (*7) . (*8) . (*9) . (*10) . (*11)
~ Page.37 : (*12) . (*13) . (*14) . (*15) . (*16) . (*17) . (*18) . (*19) . (*20)
~ Page.38 : (*21) . (*22) . (*23) . (*24) . (*25) . (*26) . (*27)
~ Page.39 : (*28) . (*29) . (*30) . (*31) . (*32)
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#4230
Je traduis ici un article arméno-historiographique en langue russe avec des références bibliographiques après l'avoir digitalisé :
ТУРЕЦКО-ГЕРМАНСКИЕ ТОРГОВЫЕ СВЯЗИ В ГОДЫ ВТОРОЙ МИРОВОЙ ВОЙНЫ! Р.П. КОНДАКЧЯН / DATE DE L'ARTICLE D'ORIGINE : 1970-VI, pp.34-39

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ARTICLE EN RUSSE >> DIGITALISÉ >> AINSI TRADUISIBLE EN FRANÇAIS :
# R. P. Kondaktchian, Relations commerciales entre l'Allemagne et la Turquie pendant les années de la Seconde Guerre Mondiale, 1970-VI, pp.34-39
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Durant la Seconde Guerre mondiale, le commerce extérieur turc n'était pas uniquement dicté par les besoins du marché intérieur ni par le potentiel d'exportation du pays. Il était également fortement influencé par des facteurs de politique étrangère. Ainsi, la politique étrangère de la Turquie se reflétait, comme dans un miroir, dans ses pratiques commerciales. Cette particularité de la politique commerciale turque est clairement visible dans l'exemple des relations commerciales turco-allemandes.
En janvier 1939, l'Allemagne et la Turquie signèrent un accord accordant à cette dernière un prêt de 150 millions de marks (75 millions de lires turques) (*1). Le gouvernement turc prévoyait d'utiliser ces fonds pour construire plusieurs entreprises industrielles.
Le 31 août 1939, le traité commercial entre les deux pays expira. Suite à la conclusion de traités d'alliance entre la Turquie, la Grande-Bretagne et la France (octobre 1939), l'Allemagne refusa d'accorder le prêt à la Turquie, ce qui provoqua la colère du gouvernement turc. La Turquie interdit également l'exportation de produits alimentaires, de produits agricoles et de déchets industriels, une mesure qui visait également l'Allemagne, principal importateur de matières premières turques. Par cette décision, la Turquie a favorisé l'Angleterre et la France, malgré le fait que l'Allemagne achetait des matières premières turques à des prix supérieurs aux cours mondiaux. Ce faisant, la Turquie n'a pas pris en compte les conséquences néfastes de l'arrêt de ses exportations de matières premières vers l'Allemagne. L'Allemagne, qui occupait auparavant la première place dans le commerce extérieur turc, a perdu cette position, entraînant une augmentation progressive de la part de l'Angleterre. Cette situation a perduré jusqu'à l'attaque perfide de l'Allemagne nazie contre l'Union soviétique.
Bien que l'expiration du traité germano-turc stipulât qu'il ne serait ni prorogé ni renouvelé (*2), plusieurs accords ont été signés entre la Turquie et l'Allemagne avant la guerre, régissant les conditions, le champ d'application et la liste des produits des transactions commerciales extérieures.
La signature du premier accord commercial entre les deux pays a coïncidé un temps avec la « drôle de guerre » en Europe.
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L'initiative des négociations ayant abouti à l'annulation de l'accord commercial est venue de Turquie.(*3) Aux termes de l'accord signé en janvier 1940, la Turquie s'engageait à fournir à l'Allemagne du coton, des fruits et des céréales en échange de machines, de pièces détachées, de produits chimiques et de médicaments. Le volume des échanges était estimé à 7,5 millions de lires. Les transactions devaient se faire sur la base d'un système de compensation.
Il est particulièrement remarquable que la Turquie, qui avait elle-même connu des pénuries de céréales tout au long de la guerre et importait des céréales, se soit engagée à approvisionner l'Allemagne dès le début du conflit. Comme en témoignent les faits, la Turquie a réexporté vers l'Allemagne, pendant la guerre, des céréales reçues des États-Unis et de Grande-Bretagne.(*4)
En juillet et décembre 1940, des accords commerciaux d'une valeur de 28 millions de lires ont été signés entre les deux pays. La liste des exportations turques ne mentionne pas le minerai de chrome. Cependant, la Turquie a exporté du minerai de chrome vers l'Allemagne, bien que, selon l'accord anglo-turc, l'Allemagne se soit engagée à fournir à l'Angleterre la totalité de sa production annuelle de chrome en échange de la construction des aciéries de Karabük. D'après Yu. Kurata, la Turquie a exporté 104 156 tonnes de minerai de chrome vers l'Allemagne entre octobre 1938 et décembre 1940.(*5)
L'état du commerce turco-allemand a radicalement changé après l'attaque de l'Allemagne nazie contre l'URSS.
Durant les succès militaires temporaires de l'Allemagne nazie sur le front germano-soviétique, la Turquie a considérablement développé ses échanges commerciaux avec l'Allemagne. Le 9 octobre 1941, la Turquie et l'Allemagne ont signé un nouvel accord commercial d'un montant total de 100 millions de livres turques pour une durée de dix-huit mois. L'accord stipulait que l'Allemagne fournirait à la Turquie de l'acier et du matériel militaire en échange de matières premières turques, notamment du minerai de chrome, dont les exportations annuelles, après l'expiration des livraisons obligatoires à l'Angleterre, devaient s'élever à 90 000 tonnes (*6). Ainsi, la Turquie s'engagea à fournir du minerai de chrome à l'Allemagne bien avant l'expiration de ces livraisons, sans connaître à l'avance le prix auquel l'Angleterre comptait l'acheter.
Le volume global des échanges laissait présager un développement significatif des relations entre les deux pays.
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Le 12 juin 1942, la Turquie et l'Allemagne signèrent un accord de crédit aux termes duquel l'Allemagne s'engageait à accorder à la Turquie un prêt de 50 millions de roubles pour l'achat d'armes et de matériel militaire (*7), notamment des avions, des chars, des canons antiaériens et antichars, etc. La signature de cet accord coïncida avec l'attaque de Turin contre l'URSS, prévue pour l'automne 1942 (*8).
Cependant, les accords commerciaux signés entre les deux pays étaient de courte durée. L'Allemagne chercha donc à conclure un accord commercial à long terme avec la Turquie, qui définirait également l'ensemble des relations commerciales. Il est à noter que la Turquie conclut cet accord commercial précisément au moment où il était clair pour tous que l'Allemagne était en train de perdre la guerre (*9).
Un accord commercial entre les deux pays fut conclu le 18 avril 1943, pour un volume d'échanges total de 125 millions de lires. Les échanges, comme auparavant, devaient se faire par le biais d'une chambre de compensation. La liste des produits demeurait quasiment inchangée. La Turquie était tenue d'exporter vers l'Allemagne des noix, des raisins secs, des figues, du sésame, de l'huile d'olive, des haricots, des pois, du poisson, du poisson en conserve, des graines de coton, des tourteaux, des peaux, du tiftik, du coton, du cuivre, de l'antimoine et du minerai de chrome. Comme l'ont montré les événements ultérieurs, le tabac occupait la première place des exportations de matières premières agricoles, représentant près de 20 % des exportations totales, suivi du coton, dont les exportations augmentaient chaque année. Alors que les exportations de coton vers l'Allemagne totalisaient 1 318 tonnes en 1942 et 1 580 tonnes en 1943, elles chutèrent à 3 325 tonnes en 1944 (*10). À cette époque, l'industrie turque connaissait elle-même une forte demande de coton. De plus, l'Allemagne tenta même d'acheter la totalité de la récolte de coton turque pour plusieurs années à venir (*11).
Outre les marchandises qu'elle exportait déjà vers la Turquie, l'Allemagne commença également à exporter des tracteurs et autres machines agricoles, du matériel industriel, des produits métalliques, des machines, des pièces détachées, des machines-outils et du matériel de transport maritime.
En conséquence, en 1943, la part de l'Allemagne dans les importations et les exportations turques s'élevait respectivement à 38,1 % et 23,7 %.
En mars et avril 1944, la Turquie et l'Allemagne signèrent des accords commerciaux complémentaires au traité existant, pour un volume d'échanges combiné de près de 100 millions de lires turques. À la veille de la rupture des relations diplomatiques et autres avec l'Allemagne (août 1944) (*12), la Turquie accéléra les exportations de tevars, initialement prévues
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Pendant la guerre, la Turquie entretenait un commerce florissant avec l'Italie, ainsi qu'avec les pays sous occupation allemande. Elle exportait du blé vers la Grèce, de l'orge vers la Grèce et l'Italie, du tabac vers l'Italie et la Hongrie, et du coton vers l'Italie, la Hongrie, la Roumanie et la Tchécoslovaquie (*13).
Les exportations de minerai de chrome, qui reprirent en 1943, occupèrent une place prépondérante dans les relations commerciales turco-allemandes durant la Seconde Guerre mondiale. Rien qu'en 1943, les exportations de minerai de chrome vers l'Allemagne s'élevèrent à 13 564 tonnes (*14), et selon d'autres sources, à 47 000 tonnes sur une production totale de 100 000 tonnes (*15). Au 20 avril 1941, elles atteignaient 56 649 tonnes (*16). Au total, l'Allemagne couvrait jusqu'à 30 % de ses besoins en ferroalliages grâce aux importations de chrome en provenance de Turquie. (*17)
Il est intéressant de noter que l'annuaire statistique officiel turc de 1951 cite des données sur les exportations de chrome vers l'Angleterre, les États-Unis et d'autres pays, sans mentionner les exportations vers l'Allemagne. Selon cet annuaire, les exportations de chrome vers d'autres pays s'élevaient à 13 604 tonnes en 1943 et à 59 649 tonnes en 1944 (*18), soit un volume légèrement supérieur aux données d'O. Kurat concernant les exportations de chrome vers l'Allemagne.
L'importance que l'Allemagne accordait aux importations de chrome en provenance de Turquie est illustrée par la construction d'un quai à Sarayburnu spécifiquement à cet effet, afin que les transporteurs de cylindres d'acier en provenance d'Anatolie puissent y accoster.
Y. Kurat affirme que la Turquie a refusé d'exporter du chrome vers l'Angleterre uniquement parce que cette dernière proposait un prix inadéquat, c'est-à-dire trop bas. (*19) L'incohérence de cette affirmation réside dans ce qui suit.
En octobre 1941, la Turquie s'engagea, comme indiqué ci-dessus, à exporter du minerai de chrome vers l'Allemagne à partir de 1943. La Turquie commença à exporter du minerai de chrome vers l'Allemagne non pas parce que l'Angleterre avait cessé de l'importer (*20) ou avait l'intention de payer un prix inférieur, ni parce que la Turquie était incapable de le vendre à un autre État, même à l'Union soviétique, mais pour la simple raison, comme Kurat lui-même l'écrit, que les exportations de minerai de chrome étaient subordonnées aux objectifs de politique étrangère de Turini.(*21)
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Ce n'est que le 20 avril 1944 que la Turquie cessa ses exportations directes de minerai de chrome vers l'Allemagne. « La Turquie », déclara G. Gordon, directeur du blocus américain, « refusa de céder à nos pressions et de cesser de fournir du chrome à l'Allemagne tant qu'elle n'aurait pas constaté que les Allemands avaient perdu toute chance de victoire. » (*22)
Cependant, la Turquie continua d'exporter du minerai de chrome vers l'Allemagne via des pays neutres. C'est pourquoi Yu. Kurat note avec une certaine suffisance que, dans cette guerre secrète (c'est-à-dire la guerre pour le minerai de chrome – R.K.), la victoire resta du côté de la diplomatie turque. (*23)
La Turquie exporta également d'importantes quantités de cuivre vers l'Allemagne. Tout ce qui précède prouve que la Turquie entretint un commerce florissant avec l'Allemagne nazie pendant la quasi-totalité de la guerre, et que la balance commerciale germano-turque fut toujours favorable à cette dernière. Le plus fort excédent commercial turc fut enregistré durant les années d'expansion des échanges avec l'Allemagne.
L'une des manifestations de la sympathie des cercles dirigeants turcs pour l'Allemagne nazie fut la réduction de la tristement célèbre « taxe foncière », prélevée sur tous les étrangers résidant en Turquie, y compris les Allemands – de 3 241 000 lires à 4 241 000 lires. (*24) Parallèlement, les biens soviétiques furent taxés. (*25)
Les préparatifs militaires de la Turquie et ses projets d'attaque contre l'Union soviétique, ainsi que la nature des relations commerciales turco-allemandes, indiquent que la Turquie a gravement violé sa neutralité autoproclamée et qu'elle « menait de fait une politique d'allié non belligérant de l'Allemagne nazie ». (*26)
Malgré la vérité historique, les hommes politiques turcs affirmaient que la politique étrangère de la Turquie apportait toute l'aide possible aux pays de la coalition anti-hitlérienne et que la Turquie avait également contribué, dans une certaine mesure, à leur victoire sur l'Allemagne. Le célèbre panturquiste et député du Majlis M. E. Bozkurt a écrit : « La Turquie est restée fidèle à son alliance (c’est-à-dire l’alliance avec l’Angleterre et la France – R.K.) et a fourni aux alliés une aide plus importante que les pays belligérants. »(*27)
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Un autre membre du Majlis, M. Okmen, partagea son avis. Il déclara : « Si la Turquie n’avait pas résisté fermement à l’Allemagne nazie, l’issue des deux grandes victoires d’El Alamein et de Stalingrad, qui ont changé le cours de la guerre, aurait pu être contestée. L’héroïsme de Stalingrad doit aussi une part de gloire au peuple turc qui, tel un roc, a défendu les détroits et ses frontières. » (*28) Plus tard, le président turc I. Inönü lui-même appuya cette version. Dans son article « Turquie », écrit pour l’Encyclopédie des États-Unis, il déclare : « La part d’honneur remportée par l’humanité dans cette grande guerre revient également à la Turquie. » (*29)
L’un des dirigeants du Parti communiste, Türzin-Reşad Fuad Baraner, dans sa plaidoirie au procès des 64 (juin 1945), décrivant les relations commerciales turco-allemandes avant la Seconde Guerre mondiale, note : « Le gouvernement de Saracoğlu a renforcé les liens économiques avec l’Allemagne avec un zèle particulier. Nul n’ignore que nous avons vendu des matières premières stratégiques alimentant l’industrie militaire allemande (minerai de chrome, cuivre, coton, etc.) aux Allemands et à d’autres pays. » (*30)
La nature des relations commerciales turco-allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale, la politique d’intensification de la militarisation du pays, les projets d’attaque contre l’Union soviétique, le renforcement du mouvement panturquiste et les activités des émigrés blancs musulmans indiquent que la Turquie a violé de manière flagrante la lettre et l’esprit de l’accord soviéto-turc. Les traités d'amitié et de fraternité (16 mars 1921) (*31) et d'amitié et de neutralité (17 décembre 1925) furent signés, ce qui explique la dénonciation du traité de 1925 et de ses annexes par l'Union soviétique le 19 mars 1945. (*32)
La politique étrangère pro-allemande de la Turquie durant la Seconde Guerre mondiale fut l'une des principales causes de la détérioration des relations soviéto-turques pour de nombreuses années.
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POUR L'ARTICLE HISTORIQUE PRÉCÉDENT PLUS HAUT (PUBLIÉ EN RUSSE EN 1970) // LES RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES SONT EN BAS DES PAGES :
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InfoHay1915
#4230
Modifié en dernier par kaboo le 10 nov.25, 17:29, modifié 4 fois.
C’est un crime que désapprouve l’humanité, l’islam et tous les musulmans ; mais ceux qui ignorent la vérité ne manqueront pas d’en jeter la responsabilité sur le fanatisme religieux. Témoignage oculaire 1915-1916 du génocide des arméniens par le chef bédouin syrien et avocat, Faïez El-Ghocein (Le Caire 1917)
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