De tout temps (ou presque) il y eut l'esclavage, encore même à notre époque, notamment en Occident (Est et Ouest).
Dans les pays riches européens et d'Amérique du Nord, d'une manière générale, c'est une nouvelle méthode d'esclavagisme, sinon, dans les milieux un peu plus reculés et discrets, cela existe toujours.
Lorsque vous voulez critiquer la civilisation islamique, on ne peut que s'étonner du manque de logique et de connaissance de la part de ses mêmes personnes.
Le problème c'est que cette logique est émaillée de contrevérités historiques, il est diffamatoire à l'endroit de l'Islam et du Coran, il est moqueur envers les souffrances qu'ont dû endurer des hommes et des femmes d'Afrique tout autant que les effets mutilants de l'esclavage et son corollaire raciste, sur les générations postérieures.
Au niveau de l'Histoire, rien n'est plus faux que d'affirmer que le type d'esclavage pratiqué en Occident (Etats-Unis et Europe) fut pratiqué de tout temps et par toutes civilisations. En effet l'esclavage existe depuis la nuit des temps. Ce fut une époque où c'était même une mesure "humanitaire"!
Je m'explique. Auparavant après les guerres, il fut d'usage de tuer tous les survivants ennemis.
Puis on prit conscience que l'on pouvait bénéficier, là, de "main d'oeuvre" gratuite, alors on institua l'esclavage, épargnant, par la même, la vie des prisonniers de guerre, blancs, noirs ou jaunes. Les esclaves provenaient donc de prisonniers de guerre. Ces personnes pouvaient d'ailleurs souvent être libérées, se racheter, voire se marier avec leur maître, donc s'émanciper.
Donc, "tant qu'il y avait de la vie, il y avait de l'espoir..."
L'esclavage occidental est à l'opposer de l'esclavage islamique.
Le Prophète Muhammed (saw), a instauré et mis en place tout un code éthique, social, moral et juridique envers les captifs.
1) Une fois les avoir (r)achetés, les affranchir si possible. Si ce n'était pas le cas, interdiction de lever la main sur eux ou de les injurier. Ils devaient être logés, nourris, habillés, éduqués (les instruire).
2) Si le "maitre" désirait avoir des relations sexuelles avec une captive, celui-ci devait l'affranchir, puis l'épouser, et ainsi avoir le statut d'épouse et non plus de captive.
3) A plusieurs époques, des esclaves (noir y compris) devinrent des éminents émirs et califes.
On ne pouvait tout simplement pas tous les affranchir à la fois, pour des raisons économiques, militaires et sociales. Mais dès qu'on en avait l'occasion, il fallait les affranchir et les libérer.
Ce n'est donc pas une cruauté de la part des Musulmans, bien au contraire. L'aumône servait également à racheter des esclaves aux non-musulmans, pour les affranchir/libérer par la suite.
Aujourd'hui, dès que l'on entend le mot esclavage, tout le monde s'affole, alors qu'ils ne savent même pas de quoi il s'agit.
Voici un texte qui montre que l'esclavage en tant que pratique ancrée ne pouvait pas être abolie d'un seul coup:
"L'esclavage, institution générale faisant partie intégrante d'un ordre social établi et correspondant à des conditions de production particulière, a été commune à toutes les sociétés. L'Islam qui reconnaît l'égalité foncière entre les hommes devant Dieu -la condition d'esclave n'ayant rien à voir avec la nature intrinsèque de l'homme- l'a toléré sans jamais l'approuver et peut se targuer de l'avoir considéré, non comme un fait naturel, mais comme un fait socio-économique accidentel.
C'est ainsi que le Coran et les hadiths, par leurs injonctions et leurs dispositions juridiques visent à en adoucir la rigueur, à en limiter les abus, reconnaissant à l'esclave des droits indéniables, puis à le supprimer en prônant l'affranchissement comme un acte hautement méritoire, chose qu'aucune société n'avait jamais ni connu, ni même envisagé. Et d'ailleurs, le premier muezzin (celui qui fait l'appel à la prière) et martyr de l'Islam, Bilal, n'était-il pas un esclave affranchi ?
Adoucissement
L'Envoyé de Dieu (saws) interdisait d'humilier les esclaves et ordonnait de les traiter en frères :
« vos esclaves sont vos frères, donc celui qui a un frère sous sa dépendance doit le nourrir et le vêtir comme il se nourrit et se vêt lui-même ; ne leur imposez pas de tâches dépassant leurs forces et si vous leur en demandez, alors aidez-les »
« Certes, Dieu a fait de vous leurs maîtres ; mais s'il l'avait voulu, il aurait pu aussi bien vous placer en leur pouvoir »
Dans le Coran, on peut lire :
« …Marquez de la bienfaisance à vos père et mère, au Proche, aux orphelins, aux pauvres, au client par parenté, au client par promiscuité, au compagnon par promiscuité, au Voyageur et à vos esclaves ! Dieu n'aime pas celui qui est insolent et plein de gloriole. »
Affranchissement
« ..avec ceux de vos esclaves qui recherchent leur affranchissement, par convention écrite, concluez cette convention ! Si vous reconnaissez du bien en eux ! Donnez leur de ce bien de Dieu qui vous a été donné par Lui ! » (Coran 23, 33)
« N'est vraiment croyant que celui qui aime pour son frère ce qu'il aime pour lui-même » (Hadith)
« Et qu'est-ce qui t'apprendra ce qu'est la Voie Ascendante ? C'est affranchir un esclave… » (Coran, 91, 12-13)
« Celui qui a affranchi un esclave, Dieu affranchit du feu chacun de ses membres pour chacun des membres qu'il a affranchi » (hadith)
L'affranchissement est obligatoire pour le croyant coupable:
- d'un homicide involontaire:
«..Quiconque tue un croyant, par erreur, se libérera par affranchissement d'un esclave… » (Coran 4, 92)
- d'un parjure intentionnel :
«..le rachat de ce parjure sera ou de nourrir dix pauvres d'une nourriture prise parmi la nourriture moyenne dont vous nourrissez les vôtres, ou de vêtir dix pauvres, ou d'affranchir un esclave...» (Coran, V, 89
)
- d'un divorce illégitime
Le Prophète ordonnait la libération d'un esclave à celui qui ne pouvait observer le jeûne du mois de Ramadan. Les mauvais traitements constituaient également une cause obligatoire pour l'affranchissement :
«celui qui inflige a son esclave une correction excessive ou qui le gifle, par l'affranchissement peut expier sa faute»
Un esclave qui enfantait devenait libre à la mort de son maître. Se marier avec une esclave, c'était l'affranchir. De plus, l'esclave avait la possibilité de s'affranchir lui même selon la procédure mukâtaba. Il pouvait se racheter au moyen de ses économies souvent complétées par des fonds avancés par l'Etat pour abréger le délai. Le maître n'avait aucun droit d'opposition. L'esclave avait d'ailleurs la possibilité de recouvrir à la justice contre son maître en cas où celui-ci ne se conformait pas à la loi...."
Source:
http://aminour.unblog.fr/2007/03/09/lesclavage
Question:
Quelle est la position de l’Islam en ce qui concerne les prisonniers de guerre ? Est-il vrai que les gouverneurs musulmans, à l’époque de l’Etat islamique, prenaient les femmes-esclaves des palais qu’ils conquéraient, les considéraient comme esclaves et avaient avec elles des rapports sexuels ? Comment cela concorde-t-il avec notre Pure Législation (Shar`)?
Réponse du Sheikh Faysal Mawlawî:
Concernant les prisonniers de guerre, le Dirigeant de la Communauté (Imâm) a le choix entre quatre solutions. Deux de ces solutions ont été mentionnées dans le Noble Coran : il s’agit de la libération gratuite et de la libération moyennant une rançon.
Les juristes ont ajouté à ces deux solutions, mentionnées dans le Noble Coran, deux autres solutions, et ce, conformément à ce que fit le Messager de Dieu, paix et bénédiction sur lui : il s’agit dans ce cas de l’exécution et de l’asservissement. Ces deux solutions sont considérées comme faisant partie de la politique légale et le Dirigeant de la Communauté peut y recourir s’il existe des motifs graves qui le justifient.
Quant à l’asservissement, il était pratiqué dans le passé par toutes les nations de la Terre, sans exception. Les Musulmans ne pouvaient donc abandonner unilatéralement cette pratique. Aujourd’hui, il existe des accords internationaux qui interdisent toute forme d’asservissement humain. Cette initiative est, sans nul doute, soutenue par l’Islam. Par conséquent, aujourd’hui, il devient hors de propos de recourir à l’asservissement.
Aux premières heures de l’Islam, l’asservissement était toléré aussi bien chez les Musulmans que chez les autres nations. Néanmoins, l’Islam a défini la manière dont doivent être traités les esclaves, en ce sens que leur humanité doit être préservée. C’est ainsi que pour la première fois de l’histoire, des esclaves purent devenir dépositaires du pouvoir et purent fonder l’une des plus importantes dynasties — du point de vue de son apport à la civilisation — de l’histoire de l’Islam : il s’agit de la dynastie des Mamelouks.
Quant à l’autorisation pour l’homme d’avoir des relations sexuelles avec ses femmes-esclaves, elle s’explique par l’encouragement à l’affranchissement de ces esclaves. En effet, lorsque l’homme a des relations sexuelles avec son esclave, il doit la traiter en tant qu’épouse. Et si elle lui met au monde un enfant, elle s’affranchit automatiquement. De telles prescriptions sont considérées comme une des fiertés de l’Islam à l’époque.
Et Dieu est le plus savant.
L’Islam incarne la voie du juste milieu, voie qui s’inscrit entre le spirituel et le temporel. On peut dire que la condition d’esclavage fait partie du temporel qui existait à cette époque, et l’Islam, par sa vision fondamentale à l’homme qui l’anoblit et l’appelle à faire ce saut libérateur vers la réalisation de sa vraie dimension spirituelle d’homme, remet en question cette condition pour qu’elle ne reste pas soumise aux aléas et aux concepts du temporel et ses limites.