Boemboy a écrit :Chercheur de Dieu, toujours le jeu du dictionnaire ?
Oui, c'est important ! Il faut te confronter au sens véritable des mots que tu emploies, parce qu'ils sont choquants. Je ne fais pas de différence entre tes propos et des propos racistes. Dire qu'un foetus est un parasite, c'est aussi grave que de prétendre qu'un Noir est inférieur.
Je confirme que le foetus n'est pas autonome: il vit de ce qu'il prélève chez sa mère. Mets les mots que tu veux là-dessus !
C'est exactement pareil pour l'enfant qui est désiré et attendu avec impatience par ses parents. Comment espères-tu que la mère de cet enfant le considère comme un parasite ? Il se nourrit par le biais de sa mère parce que les choses sont faites ainsi. Il ne lui cause aucun désagrément à sa mère. Pas plus que l'enfant d'un an qui oblige ses parents aimants à se lever en pleine nuit pour soulager sa fièvre.
Quant à son autonomie, tu as là parfaitement raison. Mais je vais t'avouer quelque chose, car tu ne sembles pas avoir d'enfant ni y avoir été confronté. Mais quand notre bébé est né, il n'était pas plus autonome qu'avant de sortir. Il l'était peut-être même davantage, dans la mesure où personne ne devait intervenir pour le nourrir. Cela se faisait automatiquement, via le cordon ombilical. Mais quand il est sorti, je ne te dis pas combien ce parasite nous a sollicités pour le nourrir ! On a été stupides : on aurait dû lui mettre son biberon sur la table et le laisser se débrouiller...
D'ailleurs, ta référence à l'autonomie me fait inévitablement penser aux handicapés qui ne peuvent pas tout faire eux-mêmes. Tu les considères comme des parasites ? Tu proposes qu'on les tue aussi ? Des parasites de la Société, n'est-ce pas ? Les aveugles, les tétraplégiques, et bien d'autres : qu'en faire ?
La capacité de penser n'est pas donnée le jour de la naissance...mais pas davantage lors de la conception. Ce n'est qu'après des semaines de gestation que le cerveau est assez développé pour sembler capable de penser.
J'aime quand tu nuances : "le cerveau assez développé pour
sembler capable de penser". Voilà qui est plus raisonnable. Rien ne dit que la pensée est liée à une quelconque capacité du cerveau. C'est l'homme matérialiste qui veut absolument faire un lien entre l'abstrait (la pensée) et le concret (l'activité du cerveau).
Jusque là la chose qui évolue dans l'utérus ne fait pas partie de la société des hommes, même si elle appartient à l'espèce humaine dans son évolution intra-utérine.
Tu es toi-même une
chose, dans la mesure où ce terme désigne "ce qui existe, ce qui est réel". Bref, tu viens de te tirer une balle dans le pied en essayant de monter les enchères dans la stupidité crasse et provocatrice. Par ailleurs, qu'est-ce que la Société des hommes ? Quand une femme est enceinte d'un homme avec lequel elle n'est pas mariée et que ce dernier souhaite reconnaître l'enfant, il est possible d'entamer des démarches avant la naissance. C'est donc bien que la Société reconnaît l'individu à venir ! Les parents et tout leur entourage, parlent de l'enfant à venir comme d'une réalité, parce qu'il est réel, il
est ! On cherche un prénom et, bien souvent, il l'a avant de naître. Or, le prénom est ce qui identifie l'individu au sein de sa famille (son nom de famille, lui, le distingue des autres individus comme appartenant à telle famille et pas à une autre).
Ce que nous devons retenir de ce propos, que tu as sans doute voulu scandaleux (ce que j'espère), ou qui trahit vraiment une personnalité mauvaise, noire (ce que je crains), c'est que tu as exprimé une idée que tu ne voulais pas exprimer. Tu aurais pu devenir une caricature du militant pro-avortement qui méprise totalement l'enfant, mais tu es devenu à ton corps défendant un défenseur de son humanité et de sa réalité ! Nous appellerons cela le "paradoxe Boemboy" !
Je ne crois pas que Simone Weil puisse être taxée d'un manque d'humanité. Dans sa loi sur l'IVG elle a mis une limite en deçà de laquelle l'IVG est possible. Cette loi n'autorise pas l'homicide volontaire. Elle tient compte de la réalité de la nature, elle !
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Simone Weil a pris en considération la situation dramatique de certaines femmes. Il fallait les considérer. Mais je suis de ceux qui pensent que sa solution est extrêmement mauvaise. Le premier objectif était de lutter contre les avortements clandestins, qui charcutent la femme. Or, les avortements clandestins existent toujours. Comment expliques-tu cela ?
Et si tu veux parler de cette limite, il faudra que l'on aille voir ce qui se fait chez les autres. 12 semaines d'aménorrhée en France, 20 au Québec. Sais-tu qu'aujourd'hui on parvient à sauver des prématurés nés à 20 semaines d'aménorrhée ? Donc, au Québec, on tue actuellement des individus viables. Et rien n'interdit de prédire que dans un avenir très proche, la médecine offrira de sauver les prématurés nés à 10 semaines d'aménorrhée. Moralement, l'avortement à 12 semaines sera-t-il toujours soutenable ?