Dieu tel que nous le concevons:le dilemmede l'absence de foi

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Dieu tel que nous le concevons:le dilemmede l'absence de foi

Ecrit le 26 févr.04, 11:33

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[/b]DIEU TEL QUE NOUS LE CONCEVONS:
LE DILEMME DE L'ABSENCE DE FOI
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Avril 1961

L'expression "Dieu tel que nous le concevons" est peut-être la plus importante de tout notre vocabulaire. Ces six mots sont d'unte telle portée qu'ils englobent toutes les formes et tous les degrés de foi, tout en assurant chacun de nous qu'il est libre de choisir ce qui lui convient. Presque aussi importantes sont pour nous les expressions complémentaires, "une puissance supérieure" et "une puissance plus forte que nous". Pour tous ceux qui rejettent l'idée de Dieu ou doutent sérieusement de son existence, ces mots ouvrent une porte dont le seuil est facilement franci par l'incrédule, qui entre alors dans un monde qui lui était jusque là inconnu, le royaume de la foi.

De telles percées sont quotidiennes. Elles sont encore plus remarquables quand on songe qu'une foi active a un jour semblé hatement impossible aux yeux de la moitié sans doute de nos trois cent mille membres actuels. Tous ces sceptiques ont fait une grande découverte: dès qu'ils pouvaient confier leur principale dépendance à une "puissance supérieure", même s'il s'agissait de leur propre groupe, il sortaient de l'impasse qui les avait toujours empêchés de voir l'autoroute. À partir de ce moment, à la condition de s'efforcer avec un esprit ouvert et détendu de mettre en pratique le reste du programme, une foi toujours plus grande et plus profonde, un véritable don, faisait son apparition de façon parfois inattendue et souvent mystérieuse.

Il est regrettable que ces faits de la vie des mouvements spirituels ne soient pas compris des légions d'alcooliques, de narcomanes, etc. qui nous entourent. Un grand nombre d'entre eux sont hantés par l'affligeante conviction que s'ils s'approchent des mouvements, ils devront adopter une foi ou une théologie particulière. Ils ne voient pas que la foi n'est jamais une condition essentielle à l'appartenance aux mouvements, qu'un minimum de foi, facile à accepter, suffit pour devenir abstinent, et que nos ceoncepts d'une puissance supérieure et d'un Dieu tel que nous le concevons offrent à chacun un choix presque illimité de croyances et d'actions spirituelles.

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Ecrit le 26 févr.04, 11:45

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L'un de nos plus grands défis en communication est de savoir comment transmettre cette bonne nouvelle, et il n'existe probablement pas de solution facile et radicale. Nos services d'information publique pourraient peut-être mettre davantage l'accent sur cet aspect primordial de la vie du mouvement. Dans nos propres rangs, nous pourrions peut-être devenir plus attentifs au malaise intense de ces malades vraiement isolés et désespérés. Pour leur venir en aide, nous devons faire preuve de la meilleure attitude possible et d'une très grande ingéniosité.

Nous pouvons aussi regarder d'un oeil neuf le problème de l'absence de foi à notre porte. Trois cent mille alcooliques se sont rétablis en vingt-cinq ans, mais il y en a peut-être cinq cent mile autres qui sont venus nous voir et qui sont repartis. Certains étaient sans doute trop malades pour avoir même une chance. D'autres ne pouvaient pas ou ne voulaient pas admettre leur alcoolisme. D'autres encore ne pouvaient pas faire face à leurs problèmes de personnalité sous-jacents. Beaucoup sont repartis pour d'autres raisons.

Nous ne pouvons pourtant pas nous contenter de croire que tous ces échecs sont totalement imputables aux nouveaux eux-mêmes. Beaucoup d'entre eux n'ont peut-être par reçu, en qualité et en quantité, le parrainage dont ils avaient tant besoin. Nous n'avons pas communiqué avec eux quand nous aurions dû le faire. Nous les AA, nous n'avons pas répondu à leurs attentes. Peut-être plus souvent que nous le croyons, il nous arrive encore de ne pas communiquer en profondeur avec ceux qui font face au dilemme de l'incroyance.

Personne n'est plus sensible qu'eux à la suffisance, à l'arrogance et à l'agressivité spirituelles, et nous l'oublions sans doute trop souvent. Au début du mouvement, je suis moi- même venu bien près de gâcher toute l'entreprise avec ce genre d'arrogance inconsciente. Tout le monde devait croire en Dieu tel que je le concevais. Mon agressivité était parfois subtile, parfois grossière, mais toujours nuisible - et peut-être mortelle - pour nombre d'incroyants. Évidemment, ce problème ne surgit pas seulement dans la pratique de la Douzième Étape, mais risque de se manifester dans toutes nos relations avec les autres. Encore aujourd'hui, je me surprends à chanter le même vieux refrain, qui dresse aussitôt un mur: "Faites ce que je fais, croyez ce que je crois, simon..."

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Ecrit le 26 févr.04, 11:54

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Voici un exemple récent du coût levé de l'arrogance spirituelle. On emmena à sa première réunion des AA un candidat aux idées bien arrêtées. Le premier orateur parla surtout de ses propres habitudes du buveur, ce qui sembla impressionner notre condidat. Les deux autres conférenciers (ou bien étaient-ce des professeurs?) avaient pris pour thème "Dieu tel que je le conçois". Leur exposé aurait pu être bon, mais il ne l'a pas été à cause de leur attitude et de leur façon de parler de leur expérience. Ils étaientpleins d'arrogance. Le dernier orateur dé0passa largement les bornes en présentant ses propres convictions théologiques. Tous deux reproduisaient fidèlement ma façon de faire antérieure. On retrouvait implicitement dans tout ce qu'ils racontaient, sans qu'ils l'expriment, la même idée: "Écoutez-nous. Nous possédons le seul vrai programme des AA, et vous feriez mieux de nous imiter!"

Le nouveau dit alors qu'il en avait assez, et c'était vrai. Son parrain eut beau dire que le mouvement n'était pas comme cela, il était trop tard; notre condidat était désormais inaccessible. Il avait aussi une bonne excuse pour retourner boire. La dernière fois que nous avons entendu parler de lui, il semblait avoir un rendez-vous prématuré avec la mort.

Heureusement, une agressivité aussi grossière au nom de la spiritualité n'est plus aussi fréquente aujourd'hui. Pourtant, nous pouvons tirer profit de ce triste et inhabituel épisode. Nous pouvons nous demander si nous ne sommes pas sujets, plus que nous l'avions d'abord supposé, à de tels accès de vanité spirituelle, d'un genre peut-être moins évident mais aussi destructeur. Je suis sûr qu'aucun examen de conscience ne saurait être plus profitable, si nous nous y appliquions constamment. Rien ne saurait améliorer davantage nos communications les uns avec les autres, et avec Dieu.

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Ecrit le 26 févr.04, 12:15

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C'est un soi-disant incroyant qui m'a amené à voir celà très clairement, il y a plusieurs années. Il était médecin, et un bon médecin. Je l'ai rencontré avec sa femme Mary chez un ami dans une ville du Midwest. Il s'agissait d'une soirée mondaine. Je monopolisais presque entièrement la conversation et j'avais pour seul sujet le mouvement des Alcooliques anonymes. Toutefois, ce médecin et sa femme semblaient réellement intéressés, et lui m'a posé beaucoup de questions. L'une de ces questions m'a amené à le soupçonner d'être agnostique, ou peut-être athée.

Je fus tout de suite piqué et j'entrepris de le convertir sur-le-champ. Avec le plus grand sérieux, je me vantai de la spectaculaire expérience spirituelle que j'avais connue l'année précédente. Le docteur demanda doucement si cette expérience ne pouvait pas avoir été autre chose que ce que je pensais. Le coup était dur, et j'ai été carrément impoli. Le médecin ne m'avait pas vraiment provoqué; il était demeuré courtois, d'humeur agréable et même respectueux. D'un air songeur, il me dit qu'il avait souvent désiré avoir une foi solide, lui aussi. Il était clair que ne n'avais pas réussi à le convaincre de quoi que ce soit.

Trois ans plus tard, je retournai chez mon ami du Midwest. Mary, la femme du médecin, passa me voir et m'apprit que son mari était mort la semaine précédente. Tr;s émue, elle se mit à me parler de lui.

Il venait d'une famille notoire de Boston et il avait fait ses études à Harvard. Étudiant brillant, il aurait pu devenir un médecin réputé Il aurait pu jouir d'une clientèle et d'une vie opulentes, entouré d'amis. Il avait plutôt choisi de devenir médecin d'entreprise dans une ville industrielle déchirée par les conflits sociaux. Mary lui demandait parfois de retourner à Boston, mais il prenait sa main et lui disait: "Peut-être as-tu raison, mais je n'arrive pas à me résigner à partir. Je crois que les gens de l'entreprise ont vraiment besoin de moi."

Mary ne se rappelait pas avoir jamais entendu son mari se plaindre sérieusement de quelque chose ou critiquer quelqu'un avec amertume. Même s'il semblait en parfaite santé, il avait ralenti depuis ces cinq ans. Quand elle le poussait à sortir le soir ou à se rendre au bureau à l'heure, il avait toujours une excuse plausible et aimable. Ce n'est que lorsqu'il tomba soudainement malade qu'elle découvrit qu'il avait été cardiaque tout ce temps et qu'il aurait pu mourir à tout moment. È part un autre médecin de l'entreprise, personne n'était au courant. Quand elle lui en fit le reproche, il lui dit simplement: "Je ne voyais pas l'utilité d'inquiéter les gens, surtout toi, ma chérie."

Cette histoire est celle d'un homme d'une grande valeur spirituelle, comme le prouvaient ses grandes qualités; humour et patience, douceur et courage, humilité et dévouement, générosité et amour, autant de qualités que je ne viendrai peut-être jamais près d'égaler moi-même. Tel était l'homme que j'avais réprimandé et traité avec condescendance, "l'incrédule" que j'avais cru pouvoir instruie!

Mary m'a raconté cette histoire il y a plus de vingt ans. Pour la première fois, j'ai compris brusquement que la foi peut être vraiment morte, quand elle est sans responsabilité. Ce médecin avait eu une foi inébranlable dans ses idéaux, mais il pratiquait aussi l'hmilité, faisait preuve de sagesse et avait le sens des responsabilités. Il me l'avait prouvé.

Mon propre réveil spirituel m'avait donné une foi instantanée, un vrai cadeau. Mais j'avais manqué d'humilité et de sagesse. Je me vantais de ma foi en oubliant mes idéaux. L'orgueil et l'irresponsabilité avaient repris leur place. En me coupant ainsi de ma lumière, il ne me restait pas grand-chose à offrir à mes semblables. J'avais donc pour eux une foi morte. Je voyais enfin pourquoi beaucoup d'entre eux étaient repartis, certains pour toujours.

La foi est donc plus que notre don le plus précieux. Savoir la partager avec les autres est notre plus grande responsabilité. Puissions-nous, membres, rechercher continuellement la sagesse et l'empressement qui nous permettent de bien remplir cette immense obligation que l'auteur de tout don parfait nous a confiés.

Bill W.

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