J'm'interroge a écrit :
- N'implique pas = ne peut pas impliquer.
Eh bien, justement pas ! Je me doutais bien que tu pensais autre chose que ce que tu écrivais. Tu as placé la négation sur le mauvais verbe, ce qui crée une rupture de sens.
- Si j'avais voulu dire ce que tu dis, j'aurais dit: "n'implique pas forcément".
"n'implique pas de croire" ne signifie pas du tout "implique de ne pas croire". L'expression "ne pas impliquer" laisse la porte ouverte, cela signifie "pas forcément" de manière implicite et sans aucun doute possible. Il semble que tu ne ressentes pas la nuance sémantique d'un énoncé.
L'intérêt de cette déclaration et donc dans la subtilité de ce qu'elle sous-entend: soit que l'on peut avoir un usage sain de la raison et pourtant croire en "Dieu", ce qui distingue le croyant sain du fanatique, bien que dans tous les cas, cette croyance ne découle pas de la raison. En effet, si elle en découlait, et sachant que la raison s'applique à la vérification expérimentale, ce ne serait plus une croyance mais un fait établi. Or, de ce que j'en constate: "Dieu" n'est encore que du domaine des croyances... N'est-ce pas?
Non, pas du tout. Le problème vient du mauvais placement de la négation. Imaginons que Monsieur A veuille expliquer à Monsieur B que pour garder une bonne santé, il faut manger raisonnablement, il ne lui dira pas :
"Garder une bonne santé n'implique pas de manger comme un goinfre"
mais plutôt :
"Garder une bonne santé implique de ne pas manger comme un goinfre".
Mais je note que tu exprimes l'idée suivante :
on peut avoir un usage sain de la raison et pourtant croire en "Dieu", ce qui est linguistiquement plus correct que ta première énonciation.
Ce qu'il faudrait à la raison pour légitimer cette croyance, serait un élément de preuve objective. - Et quand je dis "objective", je me suis assez expliqué pour que l'on comprenne ici que je n'entends pas par là une preuve forcément "matérielle". Cela dit, comme je l'ai évoqué, elle doit être fournie par l'expérience et non par la seule spéculation métaphysique.
Absolument pas. Si nous avions une "preuve objective", nous ne serions plus dans la croyance, nous ne serions plus dans le domaine de la foi et, surtout, nous n'aurions plus la liberté de faire confiance en Dieu puisque cela coulerait de source. Dieu s'imposerait à nous. Or, la foi procède de l'amour, par le truchement de la confiance (sens premier du mot "fides" dont découle "foi").
Les croyants ne veulent pas de cette preuve, car elle saperait leur foi. Seuls les athées désirent ardemment une preuve à cause de leur doute.
L'existence des athées ne prouve rien, ni dans un sens, ni dans l'autre.
J'ai parlé de "vraisemblance", pas de "certitude" (ce qui va davantage avec la notion de preuve). Je n'ai donc jamais stipulé que l'existence des athées était la preuve de quoi que ce soit. Je t'ai dit que l'inexistence de Dieu m'est invraisemblable. Tu m'as demandé ce qui me fait dire ça. Je t'ai répondu : "l'existence des athées". Rien d'autre. Pas d'affirmation péremptoire, juste une idée personnelle. Tu crois que je mérite la prison ou, à tout le moins, une forte amende pour apprendre à me taire, et laisser la place libre aux seuls athées ?
Il en est de même pour celle des croyants où de n'importe quoi d'autre. -----> C'est pourquoi j'insiste sur ce qui fait sens dans le langage. Car c'est dans la cohérence et l'à propos ce que les uns et les autres disent, que se mesure la vraisemblance ou non d'un "Dieu".
Tu éprouves justement de grossières lacunes en matière de langage, de sorte que tu es parfois contrarié par ce que tu exprimes au sujet de tes pensées.
Mon point, c'est qu'il ne suffit pas de dire que "Zmorglügkstruc" existe, pour que ce soit vrai. Il faut étayer. Or, comme ma connaissance du monde et de la vie n'implique pas un "Zmorglügkstruc", je laisse à ceux qui en parlent, le soin de me montrer en quoi ce "Zmorglügkstruc" peut m'apporter une meilleure compréhension du monde et de la vie.
C'est un débat que les croyants ne peuvent pas mener pour la simple et bonne raison qu'elle va à l'encontre du principe de la foi/confiance/amour. Si Monsieur A fait confiance à sa femme, il ne lui demandera jamais de preuves de sa fidélité. Si Monsieur X, qui est gardien du Magasin GB, fait confiance à Madame Z, il ne lui demandera pas d'ouvrir son sac. C'est en cas de doute qu'il exigera que celle-ci l'ouvre. Tu doutes ; je ne doute pas.
Pour l'instant, je me cantonne donc à n'accepter comme évidence, que le fait qu'il existe de très nombreuses personnes à CROIRE en ce "Zmorglügkstruc", sans quelles sachent vraiment pourquoi, car elles ne m'en donnent jamais de raison valable.
Tu te trompes : les croyants savent pourquoi ils croient. Ils croient parce que cela fait sens pour eux, que cela apporte des réponses aux questions existentielles qu'ils se posent.
Je peux te dire que j'aime la confiture aux myrtilles sans pouvoir t'expliquer pourquoi. "J'aime son goût" n'est en effet pas une explication rationnelle mais subjective. Alors quoi ? Tu vas déconstruire aussi les goûts et les couleurs de chacun en toute matière ? Tu as du boulot...
Amicalement.