
-Le Dieu des monothéistes est étouffant, triste, stressant, oppressant. Il te harcèle et ne te laisse pas une seconde pour souffler. Tu nais à peine et tu apprends que tu es déjà coupable et déjà endetté jusqu’au cou, une lourde facture t'attend dans ton berceau, des dettes à apurer, soit pour des raisons historiques, soit pour prix de ta venue au monde, auxquelles il faudra ajouter les autres dettes qui s’accumuleront entre-temps pendant que tu es afféré à régler les anciennes. Une galère! C’est un Dieu qui te fait un don, mais fait tout pour l’empoisonner, t’oblige à tout lui sacrifier, à consacrer ton temps aux rites, obligations et devoirs. Il ne te laisse aucun répit et aucun loisir de profiter de la vie. Tu admires une belle femme et tu es immédiatement et lourdement verbalisé. Tu es tout le temps angoissé et tu te dis, à raison, qu’il est impossible de t’en sortir. Son ciel est courroucé, son horizon sombre. A la fin, désespéré, tu finis par lâcher comme je ne sais plus qui : « sans Dieu, on est fichus ; avec Dieu on est fichus ».

-L’athéisme, c’est moins grave. Quand tu écoutes parler un athée, tu n’es ni tenaillé, ni tiraillé, ni torturé. C’est clair, net, définitif. Tu souffres moins, et ça te laisse le loisir de profiter de la vie. Dans le pire des cas, ça peut te donner envie d’aller te pendre tout de suite pour en finir au plus vite. Mais tu souffres moins.
