Je vais ici exposé les principaux points de désaccord que nous, sunnites, entretenons avec les chiites ( Duodécimain ou Imamites ).
Si les chiites sont prêt à faire des concessions sur ces points alors un rapprochement sera possible, sinon la situation restera tel que maintenant puisque ces points sont trop grand pour que nous fassions des concessions.
Partie 1
Au nom d’Allah le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux
Voir : el Khutût el ‘Arîdha de muhibb e-Dîn el Khatîb.
Rapprocher les musulmans au niveau des idées, des convictions, des orientations, et des ambitions, est l’un des plus grands objectifs de l’Islam. C’est l’un des moyens les plus efficaces pour renforcer les rangs, se remettre debout et entamer la réforme. Les bénéfices récoltés reviennent à leurs peuples respectifs et à leurs sociétés quelque soit l’endroit et l’époque où ils se trouvent. Il est un devoir pour chaque fidèle d’adhérer à cette cause, dans la mesure où aucune arrière-pensée ne se cache derrière et où les inconvénients ne l’emportent pas sur les avantages. Il convient également à tous les membres de la religion de s’entraider afin de mener cette mission à bien.(1)
Cette action a fait beaucoup de bruit ces dernières années. Elle prit de l’ampleur pour atteindre les murs du plus grand centre religieux sunnite affilié aux quatre écoles de figh de référence. L’Azhar a fait sien du taqrîb (du rapprochement entre les confessions). Il lui a élargi le concept qui pourtant resta fidèle à lui-même depuis l’époque de Salâh e-Dîn el Ayûbî. L’université du Caire s’engagea au-delà de ses prétentions de départ, en comptant le shiisme duodécimain au programme des tendances avec lesquelles il incombait de partager les vues en vue d’un rapprochement futur. Encore à l’étape de balbutiement, il incombe de se pencher sur un sujet aussi sensible afin d’en pénétrer les contours et de mieux en entrevoir les conséquences éventuelles.
Les questions liées au domaine de la religion prennent naturellement une tournure épineuse. C’est pourquoi, il incombe de les soulever avec sagesse, perspicacité, et justesse. Tout chercheur qui veut se familiariser avec l’une d’entre elle, doit être guidé, à travers une lumière venant d’Allah, par l’objectivité dans ses analyses et ses jugements. Une telle démarche est plus à même de répondre aux objectifs souhaités et d’apporter des conclusions fructueuses in shâ Allah ! Il incombe de constater dans un premier temps, - et cela concerne tout problème dans lequel au moins deux parties sont impliquées – que le moyen le plus efficace pour résoudre ce problème, c’est de faire participer à sa résolution toutes les parties concernées.
Prenons un exemple avec le rapprochement entre le shiisme et le sunnisme. On s’est aperçu qu’il existe une structure en Égypte prévue à cette fonction et dont les fonds proviennent du budget national d’un État shiite. Cet État ô combien généreux, dépensent sans compter quand il s’agit de nous honorer, au prix de se sacrifier et de sacrifier les siens. Il n’est pas aussi généreux en effet pour financer une telle structure (Dar e-Taqrîb) à Téhéran, à Qum, à Nadjaf ou à Jabal ‘Âmil où il existe de grands centres de propagandes shiites.(2)
Ces dernières années, ces fameux centres se sont donnés la vocation d’imprimer des ouvrages qui détruisent de façon abominable l’initiative d’entente et de rapprochement entre les deux grandes tendances opposées de l’Islam. L’un de ses livres porte le nom de e-Zahrâ. Épais de trois volumes, il est publié par les savants de Nadjaf. Ses derniers assument notamment que ‘Omar ibn el Khattâb (radhy Allah anhou) était atteint d’une maladie contre laquelle la semence masculine (le sperme ndt.) était le seule remède. L’Ustâdh el Bashîr el Ibrâhîmî qui est le doyen des savants algériens l’a lu de ses propres yeux, lors de sa première visite en Iraq. L’esprit impur à l’origine des idées aussi perverses, est plus dans le besoin que les sunnites de suivre des cours de Taqrîb.
La différence fondamentale qu’ils ont avec nous repose d’une part sur leur prétention d’être plus fidèle que nous à la famille du Prophète (salla Allahu alayhi wa salam) (Ahl el Baït). D’autre part, ils ressentent au fond d’eux-mêmes –pour ne pas dire qu’ils extériorisent – une haine viscérale à l’encontre des Compagnons du Messager d’Allah (salla Allahu alayhi wa salam), eux qui portèrent le prêche de l’Islam sur leur dos. Ce ressentiment les a poussés à prononcer des paroles aussi hideuses à l’encontre du deuxième Khalife (t). L’équité réclame cependant qu’ils fassent d’abord l’effort d’être moins virulent vis-à-vis des premières références de l’Islam. En outre, ils doivent remercier les sunnites d’avoir une position aussi honorable vis-à-vis d’Ahl el Baït, et de ne pas manquer à leurs devoirs dans ce domaine. Sauf bien sûr, si manquer à ses devoirs consiste à ne pas leur vouer le culte. Les pratiques qui ont lieu dans leurs mausolées, comptent parmi les points à régler en vue d’un rapprochement.
L’effort doit donc provenir des deux côtés. Cette interaction est possible dans la mesure où les pôles positif et négatif se rencontrent. Aucun résultat n’est à escompter si la bonne volonté provient d’un seul côté, comme nous pouvons malheureusement le constater aujourd’hui. Le discours concernant l’effort de la capitale du sunnisme en Égypte d’introduire une structure sur ces terres pour faire preuve de sa bonne volonté ; contrairement aux capitales shiites qui non seulement ne permettent pas une telle initiative mais qui multiplient un peu partout des centres de propagande, impitoyable envers les sunnites ; est valable également concernant l’introduction de la matière du Taqrîb dans les programmes d’Azhar. Il faudrait solliciter une telle initiative de la part des facultés shiites. Ainsi, à faire deux poids deux mesures, le problème ne pourra jamais avancer. Sans compter les mauvaises conséquences que cela peut engendrer.
Par ailleurs, il est futile d’entamer cette action de rapprochement en se concentrant sur des points subsidiaires (Furû’) et de fermer les yeux sur les points fondamentaux (Usûl). Le Figh (la Loi) sunnite auquel se réclament les quatre grandes écoles de référence, ne repose pas sur les mêmes principes que leFigh shiite ; chacune des parties remet en question les principes de l’autre. Il incombe pour les deux parties en présence de s’entendre sur ces fondements, avant de se lancer sur les points subsidiaires. Les centres religieux et scientifiques des deux côtés doivent concentrés leurs efforts dans ce sens, sinon ils risquent de perdre leur temps. Toute initiative qui consiste à faire passer les Furû’ avant les Usûl est vouée d’avance à l’échec. Nous ne parlons pas ici d’Usûl el Figh (les bases du Figh), mais nous faisons allusion aux fondements même de la religion, du point de vue des deux parties, afin de prendre le problème à la racine.
La Taqiyya
Le premier obstacle à une relation sincère entre eux et nous repose sur le principe de la Taqiyya(l’arcane).
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Article pour Islam.house
Traduit par : Karim ZENTICI
(1) La seule façon pour les différentes sectes de l’Islam de se rapprocher entre elles, c’est d’adhérer tous ensembles à la tendance traditionnaliste car aucune concession n’est possible avec la religion d’Allah. Il leur incombe donc pour parvenir à une union possible de s’accrocher tous ensembles à la Corde d’ Allah. Voir : Kun Salafiyan ‘ala el Jadda deSheïkh ‘Abd e-Salâm e-Suhaïmî. (N. du T.).
(2) Ce genre de sacrifice n’est pas nouveau. Les shiites ont toujours eu sous la main des prêcheurs chargés de cette mission. Ils parvinrent à changer le sud sunnite de l’Iraq à minorité shiite, en un bastion shiite à minorité sunnite. À l’époque de Jalâl e-Suyûtî, un prêcheur iranien est venu en Égypte. e-Suyûtî y fait allusion dans son livre el Hâwî li el Fatâwa (e-Tabara el Muniriya v. 1 p. 330). C’est en vue de réfuter ses idées qu’il rédigea son fameux épître Miftâh el Janna fî el I’tisâm bi e-Sunna.
(3) La Taqiyya consiste a donné une apparence contraire à ses idées en cachant ainsi ses vraies intentions. Les shiites se réfèrent pour conforter ce principe à des Hadiths, dont notamment celui qu’ils font remonter à ‘Ali (t), et selon lequel ce dernier aurait dit : « L’arcane est l’une des œuvres les plus pieuses du croyant lui permettant de se mettre à l’abri lui et ses frères contre les pervers. » Voir Tafsîr el ‘Askari (p.162) édition Ja’farî en Inde. Ils s’inspirent également d’une autre annale qu’ils imputent à leur cinquième Imâm Mohammed el Bâkir, et disant : « l’arcane fait partie de ma religion et de la religion de mes pères. Quiconque ne s’en dote pas ne peut prétendre à la foi. » Voir : el Usûl min el Kâfî ; chapitre : e-Taqiyya v. 2 p. 219. Leur doyen des spécialistes en Hadith Mohammed ibn ‘Ali ibn el Husaïn ibn Bâbawaïh el Qummî déclare dans son épître el I’tiqâdât : « L’arcane est une obligation ; la délaisser est aussi grave que délaisser la prière. » Il affirme également : « L’arcane est obligatoire ; il n’est pas permis de l’abolir jusqu’au jour où sortira l’Imam caché. Quiconque la délaisse avant sa venue, sort ainsi de la religion d’Allah et de la religion Imâmite. Il s’oppose ainsi à Allah, à Son Messager, et à tous les Imâms. » Voir : el I’tiqâdât ; section e-Taqiyya, imprimé en Iran en 1374 h.