Les croyants et les gouverneurs

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La religion musulmane l'Islam, se veut une révélation en langue arabe de la religion originelle d'Adam, de Noé, et de tous les prophètes parmi lesquels elle place aussi Jésus. Ainsi, elle se présente comme un retour à la religion d'Abraham (appelé, en arabe, Ibrahim par les musulmans) du point de vue de la croyance, le Coran le définissant comme étant la voie d'Ibrahim (millata Ibrahim) c'est-à-dire une soumission exclusive à Allah.
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'Abd asSalam

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Les croyants et les gouverneurs

Ecrit le 17 juil.15, 16:49

Message par 'Abd asSalam »

L'imam Mohammed ibn 'Abdil Wahhâb At Taymimy a dit dans "Les six fondements" :
« L’une des conditions de l’union parfaite consiste à écouter et obéir ceux qui détiennent l’autorité, fut-ce un esclave abyssin. Le Prophète expliqua clairement ce principe sur les divers plans de la législation. Par la suite, ce principe devint étrange pour la plupart des pseudo savants, que dire de la mise en application de ce principe. »

L'imam Mohammed ibn Sâlih el ‘Utheymîn a dit :
" Les ordres du gouverneur (envers les gouvernés) sont de trois sortes :
- Lorsqu’ils nous ordonnent ce qu’Allah nous a ordonné, à ce moment là leur obéir est obligatoire, et ce pour deux raisons, l’ordre provient d’Allah et du gouvernement qui met en application le fait d’ordonner le convenable et d’interdire la blâmable.
- Lorsqu’ils nous ordonnent de désobéir à Allah, à ce moment là, il n’y a pas d’obéissance envers le gouverneur, quel qu’il soit.
- Lorsqu’ils nous ordonnent un point ne contredisant pas la religion d’Allah, leur obéissance devient obligatoire, leur désobéir est interdit car leur obéissance découle de l’obéissance d’Allah tant qu’ils n’ordonnent pas un péché. " 1

L’obligation d’obéir aux gouverneurs dans le Coran :
Allah a dit (TRSV) : { Ô vous qui croyez ! Obéissez à Allah, obéissez au Messager et à ceux qui détiennent le commandement. } 2

L’imam Abou Dja’far Muhammed ibn Djarîr Tabary (m.310) a donné quatre interprétations sur ceux qui détiennent le commandement :
Première interprétation : Les émirs, gouverneurs.
Cette interprétation a été donnée par Abou Houreyra.

Deuxième interprétation : Les gens de science.
Cette interprétation a été donnée par ibn ‘Abbâs, Mudjâhid, ‘Atâ ibn Abi Rabâh, el Hassan, Abou el ‘Âliya et ibn Abi Nadjîh.

Troisième interprétation : Les compagnons de Mohammed.
Cette interprétation est un autre avis de Mudjâhid.

Quatrième interprétation : Abou Bakr et ‘Omar.
Cette interprétation a été donnée par ‘Ikrama. 3

L’imam Ismâ’îl ibn Mohammed Taymy (m.535) a dit : « Obéir aux dirigeants est une obligation, cela fait partie des traditions les plus exigées dans le Coran et la Sounna. » [4]

L’obligation d’obéir aux gouverneurs dans la Sounna :
Abû Hureyra rapporte que le Messager d’Allah a dit : « Celui qui m’obéit, obéit à Allah ; et celui qui me désobéit, désobéit à Allah. Celui qui obéit à son émir, m’obéit ; et celui qui désobéit à son émir, me désobéit. » [5]

Ibn ‘Umar rapporte que le Messager d’Allah a dit : « Tout musulman doit écouter et obéir, bon gré mal gré, sauf si on lui ordonne de désobéir (à Allah), auquel cas, il ne doit pas écouter ni obéir. » [6]

Anas ibn Mâlik rapporte que le Messager d’Allah a dit : « Ecoutez et obéissez, même si on désigne pour vous commander un esclave abyssin dont la tête ressemble à un raisin sec. » [7]

L’interdiction d’obéir aux gouverneurs ou autres dans la désobéissance :
‘Ali rapporte que le Messager d’Allah a dit : « L’obéissance ne se fait que dans le convenable. » [8]

‘Imrân ibn Huseyn rapporte que le Messager d’Allah a dit : « Pas d’obéissance à la créature dans la désobéissance au Créateur. » [9]

Définition de « mécréance manifeste » :
‘Ubâda ibn Sâmit a dit : « Nous avons fait allégeance au Messager d’Allah pour écouter et obéir, dans l’aisance comme dans la gêne, qu’il s’agisse d’un acte contraignant ou facile, y compris en sacrifiant notre propre intérêt. En outre, nous avons fait allégeance pour ne pas nous soulever contre ceux qui exercent le commandement sauf si nous voyons de leur part une mécréance manifeste à propos de laquelle nous tenons un argument d’Allah ; dire la vérité où que nous soyons, sans craindre les reproches des censeurs. » [10]

L'imam El ‘Utheymîn a dit qu’il y a quatre conditions dans la parole « sauf si nous voyons de leur part une mécréance manifeste à propos de laquelle nous tenons un argument d’Allah » :

« La première est la science, il faut obligatoirement avoir la science, la suspicion à elle seule ne suffit pas et ne permet pas de se révolter contre eux. La deuxième condition est que le péché atteint le degré de la mécréance, et pas celui de la perversité.
Quel que soit le degré de perversité qu’aient atteint les gouverneurs, il ne nous est pas permis de se révolter contre eux, même s’ils boivent de l’alcool, pratiquent la fornication, et oppressent les gens, se révolter contre eux n’est pas permis,sauf si nous voyons en eux une mécréance évidente.

La troisième condition est que la mécréance doit être évidente, c’est-à-dire claire, apparente. Ce qui prête à interprétation ne permet pas la révolte contre les gouverneurs. Supposons que nous considérons leur acte comme de la mécréance alors qu’il se peut que ce ne soit pas le cas, ceci ne nous permet pas de nous révolter contre eux. En revanche, si leur acte de mécréance est clair comme si l’un d’entre eux autorisait son peuple la consommation de l’alcool, l’homosexualité, la fornication, ceci est de la mécréance évidente sans équivoque, il convient donc au peuple gouverné de l’écarter de ses fonctions par n’importe quel moyen, même le meurtre car il a commis une mécréance évidente.

La quatrième condition est la certitude avec preuves (du Coran et de la Sounna) que son acte est de la mécréance, car si la preuve n’est pas authentique, ou bien qu’elle ne conduit pas à notre déduction, dans ce cas-là se révolter contre eux n’est pas permis, car dans la révolte il y a un très grand mal.

Donc, lorsque nous voyons une mécréance évidente, il ne nous est pas permis de nous révolter contre eux tant que nous n’ avons pas les moyens de le déloger de ses fonctions, si nous n’avons pas les capacités, la révolte ne nous est pas permise, car il se peut qu’en se révoltant sous cette forme qu’il en termine avec les bons et que sa domination (avec son mal) arrive à son apogée.

Les conditions mentionnées doivent être réunies lors de la révolte, dans le cas contraire ce n’est que précipitation de l’âme vers sa destruction. Où est le bienfait de se révolter contre un tel gouverneur - Ayant commis une mécréance évidente – avec des couteaux de cuisine, alors que lui a des chars d’assauts, des machines de guerre, etc, où est le bienfait? Il n’y a aucun bienfait dans cet acte, le sens de cet acte est de mener nos âmes à leurs pertes… » [11]

L'imam ‘Abdel ’Azîz ibn Bâz a dit :
« Ainsi la tentative de révolte contre le dirigeant est la cause de grande corruption et de mal, sauf si les musulmans voient d'eux une preuve claire dont ils ont une preuve d'Allah, alors il n'y a aucun problème s'ils se révoltent contre ce dirigeant pour le renverser, s'ils ont le pouvoir (capacité) de faire ainsi. Et s’ils n'ont pas le pouvoir de faire ainsi, alors ils ne doivent pas se révolter, ou leur révolte sera la cause d’un mal plus grand. Donc ils ne doivent pas révolter par égard pour la sécurité des gens communs.

Et le principe de Chari'a sur lequel il y a ijma' (le consensus) est : qu'il n’est pas permis d'enlever un mal avec ce qui est un mal plus grand. [6] Plutôt il est obligatoire de prévenir le mal en l'enlevant. Quant à la prévention du mal avec un mal plus grand, alors il n'est pas permis selon le consensus des musulmans. Ainsi, si ce groupe qui veut renverser le dirigeant qui a commis une incrédulité claire, a le pouvoir de le renverser et de le remplacer par un gouverneur juste, sans provoquer ce qui est un mal plus grand, la corruption sur les musulmans et un mal plus grand que ce dirigeant, alors il n'y a aucun problème. Et si cette révolte provoque une corruption plus grande, la trahison de la confiance, l'oppression des gens, l'assassinat de ceux qui ne le méritent pas et de grands maux autres que cela, alors ce n'est pas permis. » [12]

Ibn Taymiyya (m.728) a dit : « Ordonner le bien ne doit pas aboutir à la perte d'un plus grand bien, ni causer un mal plus grand (qu'auparavant). De même, interdire le mal ne doit pas aboutir à un mal plus grand, ni la perte d'un plus grand bien. » [13]

L’obligation d’obéir aux gouverneurs même s’ils sont injustes et de patienter face à leurs méfaits :
Abû Hureyra rapporte que le Messager d’Allah a dit : « Tu es tenu d’écouter et d’obéir dans l’aisance comme dans l’adversité, bon gré mal gré, et même si on te lèse dans tes droits. » [14]

Houdheyfa ibn el Yaman rapporte que le Messager d’Allah a dit : « Ecoute et obéis même si on te frappe et qu’on te prend tes biens. » [15]

Abû Huneyda Wâïl ibn Hudjr rapporte que Salama ibn Yâzid el Djou’fy interrogea le Prophète en ces termes : Ô Prophète d’Allah, si nous sommes gouvernés par des émirs, qui nous demandent ce qui leur revient de droit, et nous privent du nôtre, que nous recommandes-tu de faire ? Il se détourna de lui, mais Salama l’interrogea de nouveau. Le Messager d’Allah dit alors : « Ecoutez et obéissez, car ils répondront de leurs péchés et vous des vôtres. » [16]

‘Umar ibn el Khattâb a dit : « S’il est injuste envers toi, patiente ; et s’il te prive patiente également. » [17]

Ibn Taymiyya a dit : « La patience face aux gouverneurs injustes est un fondement parmi les fondements d’ahl sounna wal djamâ’a. » [18]

L’interdiction de s’écarter de l’obéissance des gouverneurs :
Ibn ‘Umar rapporte que le Messager d’Allah a dit : « Celui qui rompt son acte d’allégeance rencontrera Allah, le jour de la Résurrection, sans avoir une excuse, et celui qui meurt sans avoir prêté acte d’allégeance, meurt comme au temps de la Djâhiliyyah. » [19]

L’imam Ahmed ibn Hambal (m.241) a dit que fait partie de la Sounna :
« L’écoute et l’obéissance envers les dirigeants ainsi que le commandeur des croyants, qu’il soit bon ou pervers. (…) Celui qui se révolte contre le guide des musulmans alors que les gens l’ont accepté et reconnu comme calife, de quelque manière que ce soit, par consentement ou par force, aura certainement fait scission avec les musulmans et aura été à l’encontre de ce qui est rapporté du Messager d’Allah. S’il meurt dans cet état, il connaîtra une mort païenne (el Djâhiliyyah). En outre, personne ne peut combattre le gouverneur ni se révolter contre lui. Celui qui fait cela est un innovateur qui ne suit ni la Sounna, ni le droit chemin. » [20]

L’imam Hassan ibn ‘Ali el Barbahâry (m.329) a dit : « Sache que l’injustice du gouverneur ne dispense d’aucune des obligations qu’Allah a imposées par l’intermédiaire de Son Prophète. Son injustice se retourne contre lui-même. Ton engagement et ta bonté envers lui sont complets. » [21]

L’imam ibn Batta (m.387) a mentionné que fait partie de la sunna le fait de ne pas se révolter par les armes contre les dirigeants, même s’ils commettent des injustices.

Abû Mansûr Ma’mar ibn Ahmed el Asbahâny a dit : « Il fait partie de la Sounna de se soumettre aux dirigeants et gouverneurs, en ne se révoltant pas contre eux par les armes, même s’ils commettent de l’oppression. Les musulmans doivent écouter et obéir même s’il s’agit d’un esclave abyssin mutilé. » [22]

L’imam Abû ‘Uthmân Ismâ’îl ibn Mohammed es-Sâbûny (m.449) a dit : « Ils (les gens du hadîth) considèrent obligatoire le fait de combattre les mécréants à leurs côtés, même s’ils sont injustes et oppresseurs, d’invoquer le bien et la réussite en leur faveur, et qu’ils répandent la justice parmi les musulmans. En revanche, ils désapprouvent la révolte armée contre eux, même si ces derniers passent de la justice à l’oppression, au contraire, ils incitent à combattre le groupe rebelle jusqu’à ce qu’ils acceptent à nouveau d’obéir au gouverneur. » [23]

L’imam Abû Dja’far Tahâwy a dit : « Nous condamnons tout soulèvement contre nos dirigeants et ceux qui sont à notre tête, fussent-ils oppresseurs. Nous ne faisons pas d’invocations contre eux et ne leur désobéissons pas. Pour nous, leur obéir découle de l’obéissance d’Allah tant qu’il n’ordonne pas de péché. Enfin, nous implorons pour eux le pardon et le salut. » [24]

Les Invocations en faveur des gouverneurs fait parti de la voie des salafs :
El Fudayl ibn ‘Iyâd a dit : « Si j’avais une invocation exaucée, je ne l’accorderais qu’à un dirigeant (imam), car s’il est bon, le pays et les habitants seront en sécurité. » [25]

L’imam el Barbahâry a dit : « Si tu vois qu’un homme invoque contre le gouverneur, sache qu’il agit avec passion. En revanche, si tu vois qu’il invoque pour lui la bonne condition, sache que c’est un partisan de la sunna, si Allah le veut. » [26]

L’imam Tahâwy a dit : « Enfin, nous implorons pour eux le pardon et le salut. » [27]

Les méfaits de se révolter contre les gouverneurs :
Hambal ibn Ishâq ibn Hambal raconte : « Lorsque el Wâthiq proclama cette opinion, frappa et emprisonna à cause de celle-ci, un groupe de Bagdad vint trouver Abû ‘Abdillah. Il y avait parmi eux Bakr ibn ‘Abdillah, Ibrâhîm ibn ‘Ali el Matbakhy, Fadl ibn ‘Âsim et d’autres. Ils demandèrent à le voir et entrèrent chez lui après que j’eusse demandé la permission. Ils dirent alors : « Ô Abû ‘Abdillah ! L’affaire s’est répandue et s’est accentuée. Cet homme fait telle et telle chose, et a proclamé ce qu’il a proclamé. Nous le craignons en outre pour plus que cela.
Ils lui rapportèrent qu’ibn Abi Du’âd avait décidé d’ordonner aux enseignants d’apprendre que le Coran est ainsi et ainsi.
Il leur demanda : « Que voulez vous ? »
_ Nous sommes venus te consulter dans ce que nous convoitons.
_ Et que convoitez vous donc ?
_ Nous n’acceptons plus son autorité ni sa souveraineté.
Abû ’Abdillah débattit avec eux un certain temps puis leur dit, alors que j’étais présent : « Voyez vous si cette affaire ne dure pas, ne va-t-il pas en résulter quelque chose de répréhensible à cause de vous ? Désavouer cela de vos cœurs, mais ne rejetez pas l’obédience. Ne divisez pas les musulmans et ne faites pas couler votre sang ni celui des musulmans. Réfléchissez aux conséquences de vos actes et ne vous empressez pas. Patientez plutôt jusqu'à ce que vienne un gouverneur bon et disparaisse l’oppresseur. »

Leur discussion fut plus longue mais je ne pus hélas tout retenir. Abû ‘Abdillah argumenta ainsi, jusqu'à ce que certains d’entre eux dirent : « Nous avons fait peur à nos enfants .Si cette croyance se propage, ils ne connaîtront rien d’autre et le véritable islam s’effacera et disparaîtra. »
Abû ’Abdillah leur répondit : « Que non ! Allah fera triompher Sa religion et cette affaire a un Seigneur qui la secourra. L’islam est du reste puissant et invincible. »

Ils sortirent donc de chez Abû ’Abdillah, sans qu’il ne donne son accord à quoi que ce soit de ce qu’ils projetaient. Il affirma juste l’interdiction de se révolter et l’obligation d’écouter et d’obéir, jusqu'à ce qu’Allah délivre la communauté. Mais ils n’acceptèrent pas cela de sa part. A leur sortie, l’un d’entre eux me dit : « Viens avec moi chez untel (Ils citèrent son nom) pour lui rendre visite au sujet d’une affaire ».
Je mentionnai cela alors à mon père qui me dit : « N’y vas pas et trouve un prétexte, car je crains qu’ils t’impliquent avec eux, et le nom d’Abû ’Abdillah sera ainsi mentionné. »
Je m’excusai donc auprès d’eux et ne les accompagnai pas. Après leur départ, je rentrai moi ainsi que mon père chez Abû ’Abdillah. Il dit à mon père :
« O Abû Yûsuf ! Je crois que ces gens ont le cœur noyé dans leurs opinions. Nous demandons à Allah qu’Il nous accorde la paix. Nous n’avons rien à voir avec ce mal et je veux que personne ne fasse cela. »
J’interrogeai Abû ’Abdillah : « Est-ce une bonne façon d’agir d’après toi ? »
Il répondit : « Non, cela contredit les textes traditionnels qui nous ordonnent la patience. »
Puis il continua : « Le Prophète a dit : « S’il te frappe, patiente, s’il te prive, patiente, et s’il te confie ton affaire, patiente. »
‘Abd Allah Ibn Mas’ûd rapporta la même chose, et Abû ‘Abdillah cita d’autres paroles que je ne retins pas. » [28]

Ibn Taymiyya a dit : « Ce qui est connu dans la voie des gens de la sunna est qu’ils n’autorisent pas la révolte et le combat contre les dirigeants, même s’ils commettent des injustices, comme le montrent les ahâdîth authentiques répandus du Prophète. Car le désordre qui découle du combat et du trouble est plus grave que celui qui provient de l’injustice du gouverneur qui n’entraîne ni tuerie ni trouble. Ainsi il convient de repousser le plus grand des deux torts en faisant le moins grave des deux. D’ailleurs, on ne connaît pratiquement aucun groupe qui se soit rebellé contre une autorité sans que les conséquences de sa révolte soient plus graves que le désordre qu’elle a fait disparaître. » [29]

Se révolter ou appeler à la révolte contre les gouverneurs est la voie des khawâridj :
L'imam Sâlih el Fawzân, membre du comité permanent pour la recherche scientifique et l’iftâ d’Arabie Saoudite, a été questionné de la façon suivante :

Q : Quelle doit être notre position face à ceux qui, de nos jours, rendent mécréants les gouverneurs musulmans ? Font-ils partie des khawâridj ?

R : « Ceux qui rendent mécréants tous les gouverneurs musulmans sont pires que les khawâridj, car ils ne font aucune exception, ils ont jugé tous les gouverneurs de mécréants, cette voie est encore plus grave que celle qu’ont empruntée les khawâridj. » [30]

Le jugement des manifestations :
Fatwa de l’éminent savant ‘Abd Al-‘Aziz Ibn Baz [31]

« Le bon comportement est parmi les meilleurs moyens pour que la vérité soit acceptée et le mauvais comportement est parmi les voies les plus dramatiques qui conduisent au refus de la vérité, au désordre, à l’injustice, à l’inimitié et aux bagarres. De même, ce que font certaines personnes comme manifestations qui amènent un grand mal pour la da’wa. Les marches dans les rues et les slogans ne sont pas une voie pour réformer la situation et la da’wa. La voie authentique passe par les visites (aux responsables), les correspondances écrites, et ceci de la meilleure manière. Il faut conseiller le président, l’émir, le chef de la tribu de cette manière, sans brutalité ni manifestation.

Le prophète est resté 13 ans à la Mecque, et il n’a pas fait de manifestation, ni de marche et n’a pas menacé les gens de piller leurs biens ou de les tuer. Et il n’y a aucun doute que ceci est la cause d’un grand mal pour la prêche et les prêcheurs, et empêche la da’wa de se propager, ce qui conduit les présidents et les leaders à empêcher et interdire (ces manifestations) par tous les moyens. Et ceux qui manifestent veulent le bien, mais cela conduit au contraire. Le fait que le prêcheur emprunte la voie des prophètes et de ceux qui les ont suivis, même si cela prend du temps est meilleur qu’un acte qui nuit et gêne la da’wa et peut même la détruire. Et il n’y a de force et de puissance qu’en Allah. »

Fatwa du grand savant Ahmed An-Najmi

Dans ses observations sur le groupe des frères musulmans, remarques n°23 : l’organisation de marches et de manifestations, alors que l’islam ne reconnaît pas ces choses et ne l’admet pas. Au contraire c’est quelque chose d’inventé, qui nous vient des mécréants. Faut-il qu’à chaque fois que les mécréants font une chose nous les suivions en cela ?

L’islam ne sera pas secouru par les marches et les manifestations, mais par le jihad bâti sur une croyance authentique, et sur la voie tracée par Mohammad ibn ‘Abdillah. Certes les messagers et ceux qui les ont suivis ont été éprouvés de plusieurs façons, et on ne leur a ordonné que la patience. Regardez Mussa qui dit aux fils d’Israël, alors que Pharaon tue les nouveaux-nés garçons et épargne les filles, : « Mussa dit à son peuple : cherchez secours auprès d’Allah et patientez. La terre appartient à Allah, Il la fera hériter à qui Il veut parmi Ses serviteurs, et la bonne fin appartient aux pieux. » [32]

Et regardez le messager d’Allah, qui dit à certains compagnons venus se plaindre du mal que leur font les polythéistes : « Parmi ceux qui sont venus avant vous, on faisait venir un homme, on plaçait une scie au milieu de sa tête jusqu’à la couper en deux, et cela ne le faisait pas renier sa religion. Certes, Allah complètera cette religion jusqu’à ce qu’un homme puisse voyager de San’a à Hadramaout (deux endroits éloignés au Yémen) en ne craignant qu’Allah et le loup pour son troupeau, mais vous vous hâtez. »
Et il n’a pas ordonné à ses compagnons de faire des manifestations ou des assassinats. [33]

Conseiller les gouverneurs : Le Prophète a dit : « Que celui qui souhaite conseiller quelqu’un ayant un certain pouvoir ne le fasse pas en public, mais qu’il le prenne par la main et s’isole avec lui ; s’il accepte tant mieux, et s’il refuse il aura alors accompli son devoir. » [34]

Les gouverneurs ne sont que les reflets du peuple :
L'imam El ‘Utheymîn a dit [35] : « On rapporte qu’un homme parmi les khawarijs est venu voir ‘Ali et lui a dit : « ô ‘Ali, comment se fait-il qu’avec toi, les gens font ceci et cela (comme péchés) alors qu’ils ne le faisaient pas avec Abou Bakr et ‘Omar ?
Il lui dit : car les gens à l’époque d’Abou Bakr et de ‘Umar étaient comme moi, et les gens à mon époque sont comme toi ».

Et cela est vrai, on rapporte que ‘Abdullah ibn Marwan entendit des gens parler sur lui et sa façon de gouverner.
Il rassembla alors les gens les plus honorables et les nobles du royaume et leur dit : « Vous voulez que je sois comme Abou bakr et ‘Umar, alors soyez, vous, comme les gens à l’époque d’Abou Bakr et ‘Umar afin que nous soyons comme Abou Bakr et ‘Umar ».

Nous demandons à Allah qu’Il rectifie les gouverneurs et les gouvernés, et qu’Il nous préserve du mal des épreuves.

L’imam ibn Abi el ‘Izz el Hanafy a dit : « Allah nous a mis ces gouverneurs qu’à cause de nos mauvais actes, et nous n’avons que ce que nous méritons, nous devons donc faire beaucoup d’efforts dans la demande de pardon, le repentir ainsi que dans l’amélioration de nos œuvres. » [36]

Allah a dit (TRSV) : { Et ainsi accordons-Nous à certains injustes l’autorité sur d’autres (injustes) à cause de ce qu’ils ont acquis. } [37]

Allah a dit (TRSV) : { Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis. } [38]

Voir aussi : http://www.forum-religion.org/islam/les ... 33541.html
__________________
1 Sharh ryâd sâlihîn, 3/655 (résumé de ses propos)
2 Les femmes, v.59
3 Djâmi’ el bayân, 4/150
4 El Hudja fî bayân el mahadja, 1/466
5 Authentique : el Bukhâry (7137), Muslim (1935), el irwâ (2/160)
6 Authentique : el Bukhâry (7144), Muslim (1839)
7 Authentique : el Bukhâry (7142), el irwâ (2455)
8 Authentique : el Bukhâry (7145), Muslim (1840)
9 Authentique : el Hâkim (5528), Ahmed (5/66), el Baghawy dans sharh sunna (2455) selon Nawâs et autres, sahîha (179), el miskha (3696)
10 Authentique : el Bukhâry (7056), Muslim (1809)
11 Sharh ryâd sâlihîn (2/422)
12 La chose suivante a été prise d'Ash-Sharqul-Awsat (No 5289), comme est trouvée dans Muraji'at Fiqhil-Waqi'is-Siyaasi wal-Fikri de docteur ' Abdullah ar-Rifa'i. (traduit par les salafis de l’est)
13 Al-Hisbah fil-Islam (p. 124)
14 Authentique : Muslim (1836)
15 Authentique : Muslim (), Abou Dawoud ()
16 Authentique : Muslim (1846)
17 Authentique : Shari’a (70)
18 El madjmu’ (28/179)
19 Authentique : Muslim (1851)
20 Usûl sunna de l’imam Ahmed
21 Sharh sunna
22 L’obéissance à Allah, au Messager et aux dirigeants (traduction française, ed. el hadîth, p.18)
23 ‘Aqidatu-salaf ashâbi-l-hadîth, p.294
24 ‘El ‘Aqîda tahâwiyya
25 Sharh sunna de l’imam el Barbahâry
26 Sharh Sunna
27 El ‘Aqîda tahâwiyya
28 El Khallâl dans sunna (90)
29 Minhâdj sunna (3/391)
30 el idjâbatul muhimma, q.4
31 Source : Majala al-buhuth al-islamya n°38
32 El a’raf, v.128
33 Al-Mawrid Al-‘Adhab Az-Zulal, p .228
34 Authentique : ibn Abi ‘Âsim (1096)
35 Source : Liqa’at al-bab al-maftuh 2/282-283
36 Sharh el ‘aqîda tahâwiyya (2/177)
37 Les bestiaux, v.129
38 La concertation, v.30

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