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Jusqu’à présent l’apôtre avait présenté les trois premiers contrastes d’une manière plutôt générale en faisant précéder l’état du corps par la préposition « en » : « Il est semé en…, il est semé en… ». Maintenant il se met à parler directement du corps humain et à le décrire avec plus de précision. Il se sert pour cela de deux adjectifs importants que nous allons voir de plus près :
« Il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel » (15:44a).
Avec cette déclaration qui forme le quatrième contraste, l’apôtre ne fait pas simplement le résumé des trois premiers parallèles, mais, comme déjà mentionné, il introduit dans son argumentation une nouvelle expression : « corps animal - corps spirituel ». Le même « corps » qui, pour un temps, a été dans un état justement qualifié de « naturel » ou « animal », sera dans un autre temps, celui de la résurrection, dans un état tout à fait contraire, l’état « spirituel ». Dans la résurrection ce « corps naturel » sera effectivement entièrement changé et resurgira comme « corps spirituel ». Ce qui est « semé » ne reprendra jamais son état d’origine. Cependant son identité sera conservée. Il s’agira toujours du corps de celui qui le possédait auparavant, sauf qu’il sera désormais un « corps spirituel ».
Au v. 35 la question avait été posée : « avec quel corps viennent-ils ? », autrement dit : « avec quel genre de corps les morts ressuscitent-ils ? » ; la réponse à cette question se trouve dans la déclaration importante : « il ressuscite [un] corps spirituel » (15:44a). L’écrivain inspiré fonde là-dessus ses enseignements ultérieurs. Or le fait que nous ressusciterons avec un « corps spirituel » est à tout point de vue si élevé et si grandiose qu’une simple mention ne suffirait pas. Il continue donc en renforçant ce qui précède :
« S’il y a un corps animal, il y en a aussi un spirituel » (15:44b).
La déclaration de la première proposition [il y a un corps animal] concerne un fait connu ne nécessitant aucune foi spéciale pour le saisir. Il y a un corps naturel ou animal, qui est le vase pour l’âme, pour la vie naturelle. Nous allons revenir tout de suite à cette pensée du corps animal (*).
(*) Note Bibliquest : le terme allemand « seelisch » utilisé ici par l’auteur signifie « psychique » d’après les dictionnaires, mais aussi « relatif à l’âme » car il dérive du mot allemand « Seele » qui signifie « âme ». —
En français, le mot « animal » a une racine latine « anima » qui signifie également « âme », « souffle » ; l’adjectif « animé » a la même origine.
Note de l’auteur : Le mot grec « psychikos » utilisé ici signifie « relatif à l’âme ». Le substantif correspondant « âme » (en grec : psyché) désigne, conjointement au mot « esprit » (en grec : pneuma), la partie invisible, immatérielle de l’homme. Cependant le mot « âme » est souvent utilisé simplement à la place du mot « vie », pour désigner la vie naturelle. Par exemple, quand il est dit que le « bon berger » donne Sa « vie » pour Ses brebis, on retrouve là le mot « psyché » (Jean 10:11, 15, 17). Par contre, pour la vie divine, un autre mot est constamment utilisé : « zoé » (comp. Jean 10:10).
Nous avons vu plus haut que le corps naturel ne subsiste pas tel quel, mais qu’il est semé, c’est-à-dire enseveli : cela montre toute l’étendue de la victoire remportée par le péché. On pourrait condenser l’histoire d’Adam en quelques mots : de la poussière à la poussière. Il fut tiré de la poussière, et il dut redevenir poussière. Ni la corruption, ni le déshonneur ni la faiblesse ne sont dues au hasard, mais elles sont la triste conséquence du péché de l’homme. La mort est venue par le péché (Rom. 5:12).
La dernière proposition du v. 44 (« …il y en a aussi un spirituel ») est tout à fait en contraste avec la proposition précédente (« s’il y a un corps animal ») ; c’est une révélation contredite par toute l’expérience humaine, et elle ne peut donc être saisie que par la foi. Selon Rom. 8:11 nos corps mortels doivent être vivifiés. Ici nous apprenons quelque chose de plus, à savoir comment cela se passera : il y aura un corps spirituel, et justement nous posséderons un tel corps.
Sur le corps spirituel lui-même, nous ne pouvons pas dire grand-chose d’après la nature. Notre capacité de compréhension est limitée, et nous ne sommes donc pas en état de nous représenter un corps et une existence spirituels. Néanmoins nous pouvons être convaincus que Dieu adaptera le corps spirituel à l’état de gloire aussi parfaitement qu’Il l’a fait avec le corps naturel en vue de la vie sur terre.
En tous cas, ce sera un corps, un corps réel, — non pas du vent, ni un esprit.
Nous le voyons très clairement avec le Seigneur Jésus Lui-même. Après Sa résurrection, Il est apparu plusieurs fois aux Siens, de sorte qu’ils ont pu Le voir et Le toucher. Il n’était pas un esprit, ni un fantôme ni un mirage. Il possédait un corps, non pas un « corps éthéré », mais un vrai corps humain, un corps « en chair et en os » comme Il le dit Lui-même. Il pouvait manger quelque chose en présence de Ses disciples, sans pour autant que ce soit une nécessité. Il n’éprouvait aucune difficulté à franchir des portes fermées. Son corps de résurrection ne l’a pas lié ni restreint aux conditions terrestres telles que le temps et l’espace (Luc 24:36-43 ; Jean 20:19-29).
Source :
http://www.bibliquest.net/BriemC/BriemC ... vaincu.htm