Voir 50 messages Voir 100 messages Voir tout le sujet

Inexistence de dieu : approche épistémologique

Forum Athée / croyant
Règles du forum
L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
Répondre
tguiot

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 1091
Enregistré le : 14 janv.09, 14:20
Réponses : 0
Localisation : Belgique

Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 07 août09, 12:35

Message par tguiot »

pauline.px a écrit :Bonjour Tguiot,

Merci pour votre collaboration.

AU sujet de <<< Je ne suis pas sûr de comprendre les "limites" de la production d'inférences. Mais si je le perçois comme vous, la limite ne dépend pas de la véracité des propos de départ.>>>

Je vais prendre une analogie.
Même si comparaison n’est pas raison…

À partir de 1979, suite à mes études universitaires, j’ai été presque obligée de m’intéresser à la microinformatique naissante et je me souviens d’un article sur une recherche de l’IRCAM pour un logiciel de création musicale datant de cette glorieuse époque.
AU temps ou l’on ne parlait que d’octet, l’auteur soulignait la nécessité de coder sur une dizaine d’octets la hauteur des notes (seulement la hauteur, pas le timbre, ni tout autre caractéristique).En effet le logiciel manipulant les notes sur des chaines de calcul, moins de précision rendait le résultat inaudible pour une oreille exercée.
J’imagine que tout ça est de l’histoire ancienne, mais ce que je veux dire c’est qu’à manipuler du flou on engendre le chaos, ce chaos a-t-il été étudié ?

Dans beaucoup de cas, ce n’est pas très grave puisque l’expérience est là pour corriger les approximations, mais dans des domaines marginaux où l’expérience est difficile, que doit-on espérer d’un usage « pur et dur » de la logique sans les garde-fous de l’empirisme ?

À vous lire, s’il vous plaît

Je suis bien désolé, pauline, mais non seulement n'ai-je pas compris votre exemple, mais en plus je n'ai pas compris le lien qu'il faisait avec la question des limites à la production d'inférences...

Sinon, j'aurais répondu volontiers. Soyez libres de reformuler, ou non...

pauline.px

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 2478
Enregistré le : 11 juil.09, 08:30
Réponses : 1
Localisation : France

Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 08 août09, 01:39

Message par pauline.px »

Bonjour Tguiot,

Pardon pour cet exemple d'un autre âge.

Ma question pourrait s'exprimer de la façon suivante :
Quand on remplace "Vrai" par "vrai avec une probabilité de 99 %" et "faux" par "faux avec une probabilité de 99 %" on est certain d'aboutir à une logique floue, c'est à dire encore un peu maîtrisable.

Si on remplace "Vrai" par "vrai avec une probabilité inconnue" et "faux" par "faux avec une probabilité inconnue" à quelle logique aboutit-on ?

Quand on accumule les axiomes implicites comme "l'univers est séparable", "le principe de causalité est irréversible", "le psychisme de l'expérimentateur n'interfère pas" puis les théories non démontrées comme la Relativité Générale...

je ne pense pas que l'on aboutisse à des énoncés scientifiques mais plutôt à des énoncés de foi.

Voilà pourquoi j'aurais voulu savoir si ceux qui sont opposés à toute foi et qui prônent la rigueur scientifique avaient approfondi cette question.

Mais ce faisant je démontre peut-être encore une fois mon manque d'esprit scientifique...

à vous lire, s'il vous plaît

glub0x

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 1092
Enregistré le : 15 juil.09, 14:25
Réponses : 0

Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 08 août09, 08:32

Message par glub0x »

cela n'à rien à voir.
La science ne dit jamais : ceci est vrai à 99%.
La science tente d'expliquer des phénomenes.
Une theorie prédictive est une bonne théorie.
Elle prédit le comportement du monde.
En un sens d'ailleurs la théorie de newton sur la chute des corps est toujours bonne.
Une théorie n'est valable que dans un certain cadre et ne sert que à expliquer des phénomene.
Souvent on est amenné à repenser la théorie lorsque les experimentation dépassent ce cadre.
Par exemple la découverte du fait que l'univers est en expension acceleré nous pousse à repenser la relativité générale.
Mais jamais on ne dira que cette theorie est "vrai à 99%"
It takes all the running you can do, to keep in the same place.
Through the Looking-Glass, Lewis Caroll

marcel

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 754
Enregistré le : 07 févr.06, 12:37
Réponses : 0

Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 08 août09, 10:03

Message par marcel »

pauline.px a écrit :Bonjour Tguiot,

Pardon pour cet exemple d'un autre âge.

Ma question pourrait s'exprimer de la façon suivante :
Quand on remplace "Vrai" par "vrai avec une probabilité de 99 %" et "faux" par "faux avec une probabilité de 99 %" on est certain d'aboutir à une logique floue, c'est à dire encore un peu maîtrisable.

Si on remplace "Vrai" par "vrai avec une probabilité inconnue" et "faux" par "faux avec une probabilité inconnue" à quelle logique aboutit-on ?

Quand on accumule les axiomes implicites comme "l'univers est séparable", "le principe de causalité est irréversible", "le psychisme de l'expérimentateur n'interfère pas" puis les théories non démontrées comme la Relativité Générale...

je ne pense pas que l'on aboutisse à des énoncés scientifiques mais plutôt à des énoncés de foi.

Voilà pourquoi j'aurais voulu savoir si ceux qui sont opposés à toute foi et qui prônent la rigueur scientifique avaient approfondi cette question.
Tu as dit le mot: La rigueur scientifique...
C'est, je pense, la grande différence avec la foi.
La méthode scientifique est extrêmement contraignante et codifiée, si on décide de lui faire confiance, on pourrait plutôt dire : " Cette théorie est reproductible, prédictive avec une marge d'erreur non mesurable avec les instruments actuels, et n'a jamais été mise en défaut : Elle est pour l'instant vraie à 100% "
Sans préjuger du futur , ou elle sera peut être englobée par une autre. ( Car n'oublions pas que le scientifique aura toujours présent à l'esprit ce dont nous avons parlé plus haut au sujet de l'acquisition des connaissances sur le réel ( contrairement au croyant qui croit posséder La ( sa ! ) Vérité absolue ))

L'hypothèse "dieu" n'étant utilisée dans aucune théorie scientifique, et étant du domaine de l'inconnaissable, on peut donc la supprimer, et je le fais sans problème, ce qui fait de moi un incroyant, un incrédule.
Mais il n'est pas question d'être "opposé à toute foi", j'admets volontiers la foi des autres.
La problème viendrait plutôt des religions, qui pervertissent la morale et n'admettent pas l'incroyance.

tguiot

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 1091
Enregistré le : 14 janv.09, 14:20
Réponses : 0
Localisation : Belgique

Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 08 août09, 12:23

Message par tguiot »

pauline.px a écrit :Bonjour Tguiot,

Pardon pour cet exemple d'un autre âge.

Ma question pourrait s'exprimer de la façon suivante :
Quand on remplace "Vrai" par "vrai avec une probabilité de 99 %" et "faux" par "faux avec une probabilité de 99 %" on est certain d'aboutir à une logique floue, c'est à dire encore un peu maîtrisable.

Si on remplace "Vrai" par "vrai avec une probabilité inconnue" et "faux" par "faux avec une probabilité inconnue" à quelle logique aboutit-on ?

Quand on accumule les axiomes implicites comme "l'univers est séparable", "le principe de causalité est irréversible", "le psychisme de l'expérimentateur n'interfère pas" puis les théories non démontrées comme la Relativité Générale...

je ne pense pas que l'on aboutisse à des énoncés scientifiques mais plutôt à des énoncés de foi.

Voilà pourquoi j'aurais voulu savoir si ceux qui sont opposés à toute foi et qui prônent la rigueur scientifique avaient approfondi cette question.

Mais ce faisant je démontre peut-être encore une fois mon manque d'esprit scientifique...

à vous lire, s'il vous plaît
Votre problème dans cette discussion, c'est que vous semblez "bloquer" sur les concepts de "vrai" et "faux".

Mais avant d'y venir, vous l'avez dit très bien en citant Wittgenstein: "la logique ne dit rien" (je raccourcis). Autrement dit, la logique ne permet pas de faire un examen sur la véracité des propos qu'elle utilise. Quand vous parlez de logique floue, je comprends bien le principe, mais c'est un abus de langage. La logique en elle-même n'a rien de flou. Tout ce que veut dire cette expression c'est que, si la logique a fait son boulot correctement, on sait que la "conclusion" logique est "correcte". Cela veut dire que si la (les) proposition(s) de départ sont "vraies", alors la conclusion l'est également (et vice-versa avec le "faux").
Dans ce contexte, "vrai" veut simplement dire "en adéquation avec les observations", ce qui est une paraphrase de "vrai jusqu'à preuve du contraire" puisqu'il faut une observation nouvelle pour éventuellement remettre en question les propos dont on étudiait la véracité.

Tout ça, c'est un peu mal expliqué, et un peu inintéressant quand on se limite au point de vue théorie. J'en viens donc à votre exemple sur la Relativité générale... quel étonnement!!
Un énoncé de foi??
Je crains que cette mauvaise conception ne provienne de cette obsession à vouloir chercher la Vérité, au sens presque absolu.
Comme toute autre théorie, la théorie de la relativité est une explication des phénomènes que l'on observe. Cette explication ne veut pas dire "il existe un champ déformable appelé espace-temps, affecté par la masse et l'énergie, et cela est vrai". Elle dit "les choses se déroulent comme s'il existait un champ déformable appelé espace-temps, affecté par la masse et l'énergie". Cela ne va pas plus loin. Et bien entendu, il ne faut pas oublier que cette théorie explique tous les phénomènes de son champ de description, et a permis de nombreuses prédictions qui se sont effectivement réalisées.
S'il devait arriver un jour un phénomène non explicable par la théorie de la relativité dans son état actuel, elle serait modifiée pour tenir compte de nouveaux faits. Rien n'est figé dans l'absolu parce qu'une théorie scientifique est "vraie" (pour l'homme du peuple). Il est arrivé que des scientifiques arrivent avec une toute nouvelle théorie, qui explique tout ce que l'ancienne expliquait, et en plus améliore sa précision, permet des prédictions plus fines, ou explique des phénomènes jusque là inexpliqués.

Comme on peut le voir, il n'y a aucune question de foi, parce qu'il n'y a aucune question de Vérité. Si la théorie de la relativité possède une telle puissance, explicative et prédictive, alors elle est tenue pour "vraie" (et ce mot a un sens bien différent dans le domaine de la science, par rapport au sens de l'homme de la rue).

Et oui, la question a été approfondie, bien que je ne peux pas vraiment parler à la place des gens que vous questionnez. Mais il semble que cela fait partie de toute démarche scientifique. Tout simplement parce que dans cette même démarche, il ne peut y avoir de parti pris a priori, pas de préjugés, pas de considération que quelque chose est vrai dans l'absolu et que tout ce qui viendrait le contredire est faux dans l'absolu. Pas de foi tout simplement. (à moins que vous ayez une proposition pour une définition différente du mot "foi"). La foi est tout simplement contraire à la démarche et rigueur scientifiques.

Quant aux axiomes dont vous remettez la véracité en question, il faut bien être prudent par rapport au contexte dans lequel ils ont été placés. Je lis notamment dans vos exemples: "le psychisme de l'expérimentateur n'interfère pas". Déjà, l'emploi du mot "psychisme" réveille en moi des soupçons de pseudos-sciences. Mais cela pourrait également faire référence au principe du test en double aveugle, qui est indispensable à la bonne conduite, scientifique, des tests sur sujets dans un contexte social, psychologique... Si cette méthode est effectivement rigoureuse, restons prudents sur l'appartenance de ces champs dans le corpus scientifique, et je parle ici des sciences dures. Cette distinction est importante.
D'autres axiomes sont simplement issus de l'observation, en sont parfois une extrapolation (prudente). Ainsi, si "l'entropie d'un système isolé ne peut que croître", c'est qu'il n'y a jamais eu d'observations contraires. Il a paru naturel de poser cela comme principe "inviolable" (je serais tenté d'ajouter "jusqu'à preuve du contraire"... vous comprendrez que la rigueur scientifique s'accompagne nécessairement d'une grande prudence également). Et si toute la thermodynamique est basée là-dessus (entre autres) et "fonctionne", c'est que ce principe est pas tout à fait faux quand même, vous avouerez. Et la thermodynamique fonctionne effectivement, fonctionne très bien même; je ne vous citerai pas le nombre d'applications où on observe son fonctionnement.

Il en va ainsi de toute théorie scientifique, de la relativité à l'évolution. Elles ont toutes subi les mêmes critères, la même rigueur, la même absence de foi, et fonctionnent toutes aussi bien les unes que les autres.

Mais s'il venait à l'une ou l'autre d'être mise en échec un jour, eh bien elle serait modifiée et remise en question tout simplement...


Bon, bon, je m'emballe un peu, là...

Aurais-je permis de rectifier quelques "méconceptions"? Je l'espère bien.

à vous lire.

erwan

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 2105
Enregistré le : 13 avr.09, 05:58
Réponses : 0
Localisation : france

Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 08 août09, 19:45

Message par erwan »

je dirai alors que la foi c'est de tenir l'existence de Dieu pour vrai jusqu'à preuve mathématique du contraire. c'est un petit peu l'exception qui confirme la règle.
c'est le fameux cas du verre à moitié plein ou à moitié vide c'est psychologique.
[3:186]
Certes vous serez éprouvés dans vos biens et vos personnes; et certes vous entendrez de la part de ceux à qui le Livre a été donné avant vous, et de la part des Associateurs, beaucoup de propos désagréables. Mais si vous êtes endurants et pieux... voilà bien la meilleure résolution à prendre.

Macgregor

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 391
Enregistré le : 10 août08, 10:34
Réponses : 0
Localisation : UE - Union Européenne

Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 09 août09, 01:49

Message par Macgregor »

erwan a écrit :je dirai alors que la foi c'est de tenir l'existence de Dieu pour vrai jusqu'à preuve mathématique du contraire. c'est un petit peu l'exception qui confirme la règle.
c'est le fameux cas du verre à moitié plein ou à moitié vide c'est psychologique.
Ouais fin c'est quand même vachement bateau, ça revient à tenir n'importe quoi pour vrai jusqu'à preuve du contraire, sans aucune limite à ce n'importe quoi.

pauline.px

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 2478
Enregistré le : 11 juil.09, 08:30
Réponses : 1
Localisation : France

Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 09 août09, 09:14

Message par pauline.px »

Bonjour Tguiot

Merci pour votre collaboration.

Au sujet de votre
<<<< la rigueur scientifique s'accompagne nécessairement d'une grande prudence également>>>>

Au fil de nos échanges, j’ai le sentiment que nos façons de percevoir l’activité scientifique, la démarche scientifique, le Corpus de tous les résultats scientifiques… ne diffèrent pas considérablement.
Sans doute suis-je plus prudente et moins enthousiaste que vous vis-à-vis de certaines théories mais ce n’est guère qu’un détail.
Sûrement vous embrassez un plus large horizon que le mien, et avec davantage d’acuité mais je ne crois pas que cela soit qualitativement déterminant.

Bref, à mon avis, nous voyons de façon très voisine l’activité scientifique, la démarche scientifique et le Corpus de tous les résultats scientifiques.

Et pourtant nous n’en tirons pas les mêmes conséquences.

Si je suis très attentive au progrès scientifique jusqu’à présent je n’ai trouvé dans le Corpus de tous les résultats scientifiques que de bonnes raisons faire confiance en une religion révélée.
Mais au fond, je reconnais tout à fait que c’est une conséquence plus « esthétique » que « logique ».

Quoi qu’il en soit, rien dans la Science ne vient infirmer à mes yeux l’appel que je crois avoir reçu.
Voilà d’ailleurs pourquoi je suis intervenue sur ce topique.


Au sujet de votre
<<<<dans cette même démarche, il ne peut y avoir de parti pris a priori, pas de préjugés, pas de considération que quelque chose est vrai dans l'absolu et que tout ce qui viendrait le contredire est faux dans l'absolu. Pas de foi tout simplement. (À moins que vous ayez une proposition pour une définition différente du mot "foi"). >>>>

Forte de cette lecture de la Science, je m’attendrais de la part de celles et ceux qui n’ont reçu aucun appel plutôt à ce qu’ils refusent les aprioris, les préjugés, l’extension à l’absolu d’un savoir scientifique…
Bref !
N’ayant pas l’impression de jeter un regard myope sur la Science, je m’attendrais plutôt à ce que la rigueur scientifique pousse certains soit à l’agnosticisme soit à l’indifférence religieuse soit à une conviction n’ayant totalement aucun rapport avec la Science mais avec la politique, l’esthétique, le pragmatisme, les rencontres, les expériences…

Enfin, au sujet de votre <<<< La foi est tout simplement contraire à la démarche et rigueur scientifiques>>>>>

Je suis prête à être d’accord avec vous mais à présent la foi s’intéresse aux domaines où la Science par nature se tait. Les deux démarches seraient contradictoires, antagoniques, inconciliables si elles opéraient sur le même terrain, mais ce n’est plus le cas ou bien pas encore le cas.
Aujourd’hui, la Foi et la Science sont davantage complémentaires que concurrentes.

Il en serait autrement si la Science démontrait que telle métaphysique ou telle foi est contredite par l’expérience ou les découvertes scientifiques.
Comme je vous l’ai dit, j’espère que j’aurais assez de lucidité pour admettre que j’ai eu tort si la Science démontre des éléments « destructeurs » de ma foi.

En définitive, je n’arrive pas du tout à vois le lien entre la Science et votre athéisme revendiqué.

À vous lire, s’il vous plaît

tguiot

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 1091
Enregistré le : 14 janv.09, 14:20
Réponses : 0
Localisation : Belgique

Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 09 août09, 11:50

Message par tguiot »

pauline.px a écrit :[...] Bref, à mon avis, nous voyons de façon très voisine l’activité scientifique, la démarche scientifique et le Corpus de tous les résultats scientifiques.
Peut-être... je ne pourrais me prononcer là-dessus.
pauline.px a écrit :Et pourtant nous n’en tirons pas les mêmes conséquences.

Si je suis très attentive au progrès scientifique jusqu’à présent je n’ai trouvé dans le Corpus de tous les résultats scientifiques que de bonnes raisons faire confiance en une religion révélée.
Mais au fond, je reconnais tout à fait que c’est une conséquence plus « esthétique » que « logique ».
J'apprécie que vous le reconnaissiez.
Mais je suis étonné toutefois. Vous invoquez allègrement le NOMA de Gould plus bas (j'y reviendrai) mais vous trouvez pourtant "de bonnes raisons", dans la science, de faire confiance à une religion révélée. Cela sonne comme une contradiction à mes oreilles.
pauline.px a écrit :Quoi qu’il en soit, rien dans la Science ne vient infirmer à mes yeux l’appel que je crois avoir reçu.
Voilà d’ailleurs pourquoi je suis intervenue sur ce topique.
Disons qu'il n'existe aucune preuve (et quand on parle de preuve, c'est qu'on est dans le domaine scientifique, implicitement) qui démontre absolument l'inexistence de Dieu. C'est un non-sens d'ailleurs que de vouloir prouver l'inexistence de quelque chose. Sinon, je vous prierais de bien vouloir me démontrer l'inexistence de la théière de Russell, car j'y crois fermement.
Par ailleurs, s'il n'existe aucune preuve définitive à propos de Dieu lui-même, il y a tout de même certaines choses liées au sujet qui, d'une certaine façon, semblent être à côté de la plaque... Et pour ne prendre qu'un exemple facile: la question des miracles.

pauline.px a écrit :Forte de cette lecture de la Science, je m’attendrais de la part de celles et ceux qui n’ont reçu aucun appel plutôt à ce qu’ils refusent les aprioris, les préjugés, l’extension à l’absolu d’un savoir scientifique…
Bien sûr, tout adepte de la démarche scientifique, quand il l'emploie, refuse les aprioris, préjugés, etc. N'aviez-vous pas compris cela? Ou ai-je mal compris votre phrase?
pauline.px a écrit :Bref !
N’ayant pas l’impression de jeter un regard myope sur la Science, je m’attendrais plutôt à ce que la rigueur scientifique pousse certains soit à l’agnosticisme soit à l’indifférence religieuse soit à une conviction n’ayant totalement aucun rapport avec la Science mais avec la politique, l’esthétique, le pragmatisme, les rencontres, les expériences…
C'est le cas en réalité. Il y a eu un débat qui a pris pas mal d'ampleur sur ce forum, vis-à-vis de la position agnostique par rapport à la position athée. Personnellement, j'y vois désormais deux facettes d'une même position. Aucun athée dûment réfléchi ne proclamera purement et simplement l'inexistence absolue de Dieu. Et surtout pas au nom de la Science. C'est une question d'opinion, comme dans les domaines de la politique, de l'art, etc. Mais ce n'est pas parce que c'est une question d'opinion que toutes les opinions se valent. Ou qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une argumentaire solide si on souhaite voir sa position prise au sérieux.
Je ne peux honnêtement pas prendre au sérieux la position croyante sur la question de Dieu, tout simplement parce que leur argumentaire ne tient pas la route, de A à Z.

pauline.px a écrit :Enfin, au sujet de votre <<<< La foi est tout simplement contraire à la démarche et rigueur scientifiques>>>>>

Je suis prête à être d’accord avec vous mais à présent la foi s’intéresse aux domaines où la Science par nature se tait. Les deux démarches seraient contradictoires, antagoniques, inconciliables si elles opéraient sur le même terrain, mais ce n’est plus le cas ou bien pas encore le cas.
Aujourd’hui, la Foi et la Science sont davantage complémentaires que concurrentes.
Le voici donc le fameux NOMA de Gould...
En fait, ce qui me dérange dans cette idée, c'est que j'ai du mal à comprendre qu'on puisse trouver un domaine d'expertise de la foi. Qu'il existe un champ d'application de la croyance. J'ai du mal à concevoir qu'il puisse exister des questions auxquelles seule la religion aurait une réponse.
Et même s'il existait un domaine à part pour la foi, je n'ose imaginer sa taille, surtout comparée à celle du champ d'investigation de la Science.

C'est en plus, souvent, un peu malhonnête intellectuellement pour des croyants d'invoquer le NOMA. Car, dès qu'il se présente un fait scientifique qui colle avec la religion, ne croyez pas que les tenants de la foi diront "et alors? cela n'a rien à voir avec la foi. Laissez la science de son côté et la foi du sien." Ils récupéreront rapidement ce genre de faits pour crédibiliser leur position.
Mais si le NOMA est populaire chez les croyants, c'est justement parce qu'il n'existe aucun fait scientifique qui va dans le sens de la religion, au contraire même.
Vous trouverez un avis plus détaillé dans "Pour en finir avec Dieu" de Richard Dawkins.

Ceci dit, si les gens emploient leur foi dans son domaine propre, et pas ailleurs (surtout en science), eh bien je n'ai aucun problème avec cela. Pour moi, c'est de la masturbation théologique, mais ce n'est qu'un avis personnel.
pauline.px a écrit :En définitive, je n’arrive pas du tout à vois le lien entre la Science et votre athéisme revendiqué.
Il n'y en a pas. Puis il ne faut pas confondre la science et la démarche scientifique. Je peux très bien appliquer la démarche scientifique dans un domaine non scientifique. Il n'est pas dit qu'elle donne des résultats pertinents à tous les coups, mais certains de ses outils sont précieux.

Et pour résumer rapidement ma position: je considère que la charge de la preuve revient à celui qui affirme. Et affirmations extraordinaires requièrent des preuves extraordinaires. Je n'ai rien vu, d'extraordinaire ou d'ordinaire, dans l'argumentation croyante, le plus souvent un tas d'inepties, de sophismes, tautologies et autres non-sens (surtout au sens de Wittgenstein). Rien de tout cela n'est convaincant à mes yeux. Si cela l'est pour vous, ou pour quelqu'un d'autre, grand bien leur fasse. Tant qu'ils n'essaient pas d'imposer cette conception à d'autres, ou de la faire passer comme logiquement, ou épistémologiquement, ou scientifiquement valide. Là, ils auront des bâtons dans les roues.
La foi individuelle ne m'a jamais posé problème, mais la religion est pour moi synonyme de fléau.

Wooden Ali

[ Incroyant ] [ Athée ]
[ Incroyant ] [ Athée ]
Messages : 1482
Enregistré le : 19 nov.06, 12:48
Réponses : 0

Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 09 août09, 13:10

Message par Wooden Ali »

Le voici donc le fameux NOMA de Gould...
Je partage ton avis sur le NOMA, tguiot. J'aime beaucoup Gould, c'est un vulgarisateur hors pair et très compétent dans son domaine. J'ai lu presque tout son abondante littérature et il m'a beaucoup appris sur l'évolution. Mais je n'ai pas du tout adhéré à sa théorie du Non Overlapping Magistera.
D'accorder sans contrepartie la Morale à la religion est une contre-vérité manifeste. La Morale n'a pas besoin ni de de religion ni de transcendance. La vie commune impose des règles qu'on ne peut distinguer des valeurs morales si habilement récupérées par les religions. Ces règles sont, amha, plus solides et mieux fondées que celles résultantes de la carotte et du bâton divins.
Que certains ne veuillent pas de la rigueur de la démarche scientifique et préfèrent avoir recours aux délices et au confort de l'imagination pour qui rien n'est impossible car non soumis à l'épreuve de la réalité, grand bien leur fasse. Le réel, est trop dur, le monde trop injuste : pas de problème, ça sera corrigé plus tard dans un monde qu'on ne saura jamais si il existe ! C'est une démarche puérile et régressive où l'on veut retrouver les jupes de sa mère qui vous mettent à l'abri de tout.
J'ai été déçu que le grand Gould ait négligé cet aspect pas très propre des religions. Confier la Morale à la religion, c'est confier son gamin à un prêtre catholique : très imprudent ! Il l'a fait probablement dans un esprit de conciliation, estimable certes, mais inadéquat. Il a négligé aussi un autre point fondamental : les religions n'acceptent pas dans leur dogmes mêmes d'être écarté de quelque domaine que se soit. Aucune d'entre elle n'accepte que leur Dieu n'intervienne pas dans le monde réel, celui de la Science. Pour elles le NOMA est impensable.
A mon avis, le NOMA est à oublier. Trop de faits le discréditent pour qu'on y accorde plus la moindre attention.
L'état de non-pensée est certainement le prochain stade de l'évolution humaine. Tan

XYZ

[ Aucun rang ]
XYZ
[ Aucun rang ]
Messages : 1978
Enregistré le : 24 mars08, 19:36
Réponses : 0

Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 10 août09, 04:11

Message par XYZ »

marcel a écrit : Tu as dit le mot: La rigueur scientifique...
C'est, je pense, la grande différence avec la foi.
La méthode scientifique est extrêmement contraignante et codifiée, si on décide de lui faire confiance, on pourrait plutôt dire : " Cette théorie est reproductible, prédictive avec une marge d'erreur non mesurable avec les instruments actuels, et n'a jamais été mise en défaut : Elle est pour l'instant vraie à 100% "
Sans préjuger du futur , ou elle sera peut être englobée par une autre. ( Car n'oublions pas que le scientifique aura toujours présent à l'esprit ce dont nous avons parlé plus haut au sujet de l'acquisition des connaissances sur le réel ( contrairement au croyant qui croit posséder La ( sa ! ) Vérité absolue ))

L'hypothèse "dieu" n'étant utilisée dans aucune théorie scientifique, et étant du domaine de l'inconnaissable, on peut donc la supprimer, et je le fais sans problème, ce qui fait de moi un incroyant, un incrédule.
Mais il n'est pas question d'être "opposé à toute foi", j'admets volontiers la foi des autres.
La problème viendrait plutôt des religions, qui pervertissent la morale et n'admettent pas l'incroyance.
Salut Marcel.
La science fait sans Dieu mais a quel prix ? En sacrifiant la logique.
Tu dis, on peut supprimer l'hypothèse Dieu.
Dans ce cas il faut le dire vite peut être à la vitesse de la lumière parce que jusqu'à maintenant on ne sait pas
Comment faire pour obtenir une intelligence sans une au préalable.
Comment la science peut nous faire croire à une telle chose jamais vérifié.
Je me le demande !
Dire que la science est contraignante et codifiée, on ne peut pas trop dire que ce soit le cas là.

Macgregor

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 391
Enregistré le : 10 août08, 10:34
Réponses : 0
Localisation : UE - Union Européenne

Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 10 août09, 04:46

Message par Macgregor »

Tu dis, on peut supprimer l'hypothèse Dieu.
Dans ce cas il faut le dire vite peut être à la vitesse de la lumière parce que jusqu'à maintenant on ne sait pas
Comment faire pour obtenir une intelligence sans une au préalable.
Et Dieu ?

XYZ

[ Aucun rang ]
XYZ
[ Aucun rang ]
Messages : 1978
Enregistré le : 24 mars08, 19:36
Réponses : 0

Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 10 août09, 04:55

Message par XYZ »

Macgregor a écrit : Et Dieu ?
J'ai dit pour obtenir.
Dieu ne s'obtient pas.

Pakete

[ Aucun rang ]
Avatar du membre
[ Aucun rang ]
Messages : 706
Enregistré le : 26 juil.09, 07:12
Réponses : 0

Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 10 août09, 05:16

Message par Pakete »

La remarque est interessante.

Vu que Dieu nous a fait à son image (donc avec un potentiel intellectuel) c'est qu'il doit posséder ce potentiel intellectuel (qui devrait être d'ailleurs équivalent pour tous, ce qui n'est pas le cas).

Il faut donc bien que Dieu ai obtenu ce potentiel de quelqu'un... Ou de quelque chose...

D'un "avant-Dieu".

Hors, si il y a quelque chose avant, Dieu ne peut être que "recycleur", voire copieur...

Comme disait "Heureux" dans un autre topic, rien ne se perd, tout se transforme... Diable, j'ai utilisé un "argument" d'un croyant pour contrer l'"argument" d'un autre :lol:

XYZ

[ Aucun rang ]
XYZ
[ Aucun rang ]
Messages : 1978
Enregistré le : 24 mars08, 19:36
Réponses : 0

Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 10 août09, 05:18

Message par XYZ »

Pakete a écrit :La remarque est interessante.

Vu que Dieu nous a fait à son image (donc avec un potentiel intellectuel) c'est qu'il doit posséder ce potentiel intellectuel (qui devrait être d'ailleurs équivalent pour tous, ce qui n'est pas le cas).

Il faut donc bien que Dieu ai obtenu ce potentiel de quelqu'un... Ou de quelque chose...

D'un "avant-Dieu".

Hors, si il y a quelque chose avant, Dieu ne peut être que "recycleur", voire copieur...

Comme disait "Heureux" dans un autre topic, rien ne se perd, tout se transforme... Diable, j'ai utilisé un "argument" d'un croyant pour contrer l'"argument" d'un autre :lol:
Non car Dieu est le premier.
Le premier est toujours un cas particulier.

Répondre
  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Retourner vers « Athéisme et Religions »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 5 invités