shaena1 a écrit :
Ce n'est pas normal, mais nous ne pouvons rien y faire.
Là, tu parles de pays musulmans où le blasphème est condamnable. Si tu veux que tous les pays deviennent laïque, faut le dire clairement, mais je suis désolé pour toi tes rêves sont trop grand à l'heure actuel.
Que Salman se cache en Europe n'est pas normal, mais il est clair qu'un pied en Iran lui aurait valu la pendaison. Et bien écris à ton président qu'il intervienne, car là ce n'est pas à notre niveau que nous allons changer les choses.
Remettons le débat dans son contexte : le débat sur les fatwas est arrivé non pas pour dire "il faut que ça change"(1) mais en contre-argument de Léonard (page 2) et que je remets ici :
Léonard a écrit :« Le religion qui met les femmes au second rang jusqu'à les mettre dans des cages ne se comporte pas mieux qu'une secte.
La religion qui impose à la jeune fille un mari est à rejeter.D'ailleurs, il n'y a aucune preuve de l'existence des "anges", encore moins celle de Djibrill (Gabriel).. La religion de la fatwah qui demande qu'on tue une personne est inspirée par ce que l'homme a le pire dans son cœur : la haine de ceux qui "dévient".
Je suis en marche vers l'athéisme, ayant déjà rejeté la religion de mon enfance. Dieu existe peut-être mais il n'a rien à voir avec toutes ces religions de faux prophètes. »
Ce à quoi Erwan a réagi en disant que Léonard n'avait rien compris.
Nous nous sommes donc intéressés à la fatwa en particulier pour interroger le rôle qu'elle a dans la pratique de l'islam, dans la foi du musulman, dans ses bienfaits et méfaits objectifs.
Et là il semble établi de manière consensuelle (si j'ai bien compris) que certaines fatwas faisaient plus de mal à l'islam qu'elles ne le servaient. Et que
la pratique actuelle de l'islam pour certains croyants dans certains pays (au moins) ne fait pas honneur à l'
esprit de l'islam (ce qui a fait dire à Léonard qu'il ne voulait pas de cette religion où la haine peut tant s'exprimer). Il reste donc à interroger la pratique de l'islam(2) pour voir si elle est définitivement incompatible (pour des raisons intrinsèques) avec un projet de vie humaniste, non-violent et tourné vers l'amour du prochain (ce qui donnerait raison à Léonard) ou si un tel projet est possible, à condition de réformer des facteurs extrinsèques qu'il reste alors à identifier.
Car invoquer des raisons politiques est très insuffisant. Un leader religieux qui pousse à la haine et à la révolte ne rencontrera pas d'écho de la part de ses ouailles si, au sein du système de croyances, il n'avait rien sur quoi s'appuyer. Donc la question revient à savoir si l'islam contient des structures représentationnelles hiérarchisées en valeurs telles que la haine est un moteur (sans doute inconscient) ou au contraire ces valeurs sont sensibles à des dérèglements issus de la haine. Dans le premier cas il est évident que l'islam pousse à la haine de ce qui "dévie" (pour reprendre l'expression de Léonard), dans le second l'islam s'appuie sur la bonté naturelle de l'homme pour construire un projet (qui restera à définir).
J'exclus bien entendu un troisième cas, qui suppose que l'islam (ou toute autre religion) rend plus doux et meilleur que celui qui ne croit pas (Erwan en tout cas confirme que ce n'est pas le cas), car les données dont on dispose tendraient à prouver sinon le contraire au moins l'invalidité.
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(1) Même si en effet il faut que ça change. Et je crois que c'est en se montrant pédagogue, patient et bienveillant que ça peut porter ses fruits à (très) long terme. La culture a toujours rendu le monde meilleur, contrairement à la guerre et à l'idéologie.
(2) Sous ses nombreuses formes : Sunnisme, Chiisme, Kharidjisme et toutes les sous-formes qu'ils connaissent.