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Si c’était un roman noir, tous les éditeurs l’auraient refusé parce que trop répétitif et féroce. Malheureusement, à Ciudad Juarez (Etat de Chihuahua, frontière mexicaine avec El Paso au Texas) les disparitions mystérieuses de jeunes femmes sont une réalité quotidienne qui dure depuis plus de dix ans. Et les chiffres n’en finissent pas d’augmenter. Depuis 1993, environ 400 cadavres de femmes, en majorité jeunes voire adolescentes, de petite taille et aux cheveux lisses, étudiantes ou ouvrières de nuit dans les usines, ont été retrouvés dans des décharges et dans les zones désertes.
Beaucoup d’entre elles avaient été violées, torturées et mutilées. Tuées à coups de couteau ou étranglées. Cette pathologie sociale inquiétante, pour laquelle la presse mexicaine a crée le terme de féminicide, est la pointe de l’iceberg d’une véritable guerre d’extermination et de terreur : à Ciudad Juarez, au cours des onze dernières années, et selon des chiffres officiels, on a déclaré 4.587 femmes disparues, disparues dans le vide. Plus d’une par jour. Pour moins d’un cas sur dix, elles ont été retrouvées, recouvertes par le sable du désert, victimes sacrificielles du sadisme machiste.
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