
Le Conseil national égyptien de la mère et de l’enfant statue actuellement sur un projet de loi visant à criminaliser les MGF (mutilations génitales féminines).
Les opposants aux MGF mettent en avant les conséquences physiques, psychologiques et sexuelles souvent dramatiques.
Bien que ces pratiques soient en principe interdites en Egypte, plus de 95% des Egyptiennes ont subi une excision (« sunna »), une clitoridectomie, voire une infibulation.
L’université al-Azhar - la plus haute autorité de l’islam sunnite (voir « sunna »…), qui forme la plupart des muftis d’Asie et d’Afrique - vient de se déclarer opposée à ce projet.
Ses oulémas s’appuient sur l’enseignement d’Al-Shafi’i, père et bâtisseur de la jurisprudence islamique, qui a définitivement fixé dans son Manuel Classique de la Loi Sacrée Islamique ‘Umdat al-Salik’ les préceptes à suivre en matière de mutilations génitales masculines et féminines :
« La circoncision est obligatoire (pour les deux sexes) et consiste en l’ablation de la partie de peau recouvrant le gland du mâle et en l’excision de la femelle par un sectionnement du clitoris. »
Ces préceptes sont fondés sur l’enseignement du Prophète lui-même (qu’il soit béni) :
« …N’exagérez pas [en effectuant l’excision] car [une excision modérée] est appréciée de la femme et aimée du mari (…) Laissez une légère saillie en ne tranchant pas intégralement. Cela rendra son visage plus radieux et sera plus agréable au mari.»
Pour les oulémas de l’université du Caire, il est amplement suffisant de publier un rapport sur les éventuels dangers de ces pratiques.
Al-Azhar ne fait que réaffirmer une position qui a toujours été la sienne :
Selon le Dr Suleiman, le fait que cette tradition soit respectée par les musulmans depuis des milliers d’années dément les affirmations qui veulent qu’elle nuise au bon déroulement de la vie sexuelle. Le Docteur se montre surpris d’entendre que l’excision peut provoquer la frigidité chez la femme, avançant que depuis de nombreuses générations, « les musulmans pratiquent l’excision tout en ayant une vie conjugale épanouie ». En outre, précise-t-il, « l’excision engendre pudeur, honneur et équilibre psychologique. «
Pour le Dr Abou Leila : « Le Prophète (qu’il soit béni) a confirmé cette coutume, dont nous avons hérité en tant que musulmans des milliers d’années plus tard. Le Prophète (qu’il soit béni) a défini quelques conditions humaines et scientifiques à son application afin que nous ne heurtions pas l’humanité de la femme et que le mari ne soit pas épuisé après les rapports sexuels avec sa femme. »
Bref, qui veut jouir tranquille aménage sa monture… Sacrés oulémas !
Henri Dubost pour Novopress France