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Vous êtes la meilleure communauté, qu'on ait fait surgir pour les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Allah. Si les gens du Livre croyaient, ce serait meilleur pour eux, il y en a qui ont la foi, mais la plupart d'entre eux sont des pervers.
Le problème de l'islam est dans l'ambivalence de sa doctrine dans laquelle s'exprime simultanément l'amour du semblable et la détestation de l'altérité se traduisant par une forte cohésion communautaire et un rejet plus ou moins violent de ce qui lui est extérieur . Il ne peut, dans ce contexte, y avoir de "modération" sans que celle-ci ne s'opère au détriment des notions manichéennes du bien et du mal.
En conséquence, le compromis raisonnable tient de la quadrature du cercle puisque la foi dans la révélation coranique implique le respect absolu du texte et des prescriptions qui s'en déduisent s'affronte avec la réalité et la diversité humaine.
Au final, il ne reste au fidèle musulman que 2 options contradictoires et donc difficilement compatibles sinon au risque de la schizophrénie ou au yeux des plus "purs" de la compromission; celle de l'intégrisme dans le refus de tout compromis, sorte de fuite en avant vers une observance toujours plus grande et toujours plus intransigeante ou un arrangement de la pratique compatible avec d'autre mode de vie visant à la simple manifestation identitaire et non plus à visée sociétale et puissamment contestatrice.
Ce débat, toutes les grandes religions l'ont eu et par à bien des égards l'ont encore même s'il s'exprime de façon différente. le Christianisme et le judaïsme l'ont non sans mal pratiquement résolu dans la distanciation qu'il ont pris avec certaines parties des textes fondateurs. L'islam voudra-t-il ou/et saura-t-il en faire autant? c'est, de toute évidence, l'enjeu du 21eme siècle.