L'Éternel demande à Jonas d'aller à Ninive pour les avertir de sa colère contre eux. Il embarque dans un navire et une tempête se lève en chemin. Les mariniers le croient responsable et le jettent par dessus bord. L'Éternel fait alors venir un gros poisson qui avale Jonas où il reste enfermé durant trois jours et trois nuits avant d'être recraché.
L'Éternel demande ensuite à Jonas d'aller à Ninive pour proclamer son message durant trois jours (Jonas 3:3):
"Et Jonas se leva, et alla à Ninive, selon la parole de l'Éternel. Or Ninive était une très grande ville, de trois jours de marche."
Il annonce que la ville sera détruite par Dieu et les gens le croient. Sur l'ordre du roi, tous les habitants (y compris les animaux) de la ville se recouvrent de sacs, jeûnent et crient vers Dieu. Et devinez quoi ? Oh Miracle, l'astuce fonctionne et la ville est épargnée ! Dieu s'est laissé embobiner par la mascarade et croit que les habitants se sont détournés de leur mauvaise conduite ! (Jonas 3:10):
"Dieu vit qu'ils agissaient ainsi et qu'ils revenaient de leur mauvaise voie. Alors Dieu se repentit du mal qu'il avait résolu de leur faire, et il ne le fit pas."
Jonas qui ne pensait qu'à son ego blessé n'apprécia pas du tout cette décision (Jonas 4:1):
"Cela déplut fort à Jonas, et il fut irrité."
Et c'est ainsi que Dieu décida de le punir pour son manque d'empathie envers les habitants de Ninive (Jonas 4: 6-8):
"L'Eternel Dieu fit croître un ricin, qui s'éleva au-dessus de Jonas, pour donner de l'ombre sur sa tête et pour lui ôter son irritation. Jonas éprouva une grande joie à cause de ce ricin. Mais le lendemain, à l'aurore, Dieu fit venir un ver qui piqua le ricin, et le ricin sécha. Au lever du soleil, Dieu fit souffler un vent chaud d'orient, et le soleil frappa la tête de Jonas, au point qu'il tomba en défaillance. Il demanda la mort, et dit: La mort m'est préférable à la vie."
Et lui expliqua ensuite la raison de son geste (Jonas 4: 9-11):
Dieu dit à Jonas: Fais-tu bien de t'irriter à cause du ricin ? Il répondit: Je fais bien de m'irriter jusqu'à la mort. Et l'Éternel dit: Tu as pitié du ricin qui ne t'a coûté aucune peine et que tu n'as pas fait croître, qui est né dans une nuit et qui a péri dans une nuit. Et moi, je n'aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des animaux en grand nombre !
La morale de cette histoire
Dieu n'est pas l'exterminateur potentiel qui se laisse berner par des pitres avec un sac sur la tête mais celui qui tend un piège à Jonas pour faire ressortir sa mauvaise foi. Le texte dit bien que c'est Dieu qui s'est repenti et non pas les gens de Ninive (Jonas 3:10):
"Alors Dieu se repentit du mal qu'il avait résolu de leur faire, et il ne le fit pas."
Dieu qui se repend devant les hommes ?

C'est le monde à l'envers ... sauf si cette repentance fait partie du piège tendu à Jonas.
"Se faire avaler par un poisson" = "tomber dans un piège". L'expression ne date pas d'hier comme on peut le voir.
D'ailleurs le symbolisme de Jonas a été repris par Jésus dans (Matthieu 12: 38-39):
"Alors quelques-uns des scribes et des pharisiens prirent la parole, et dirent: Maître, nous voudrions te voir faire un miracle. Il leur répondit: Une génération méchante et adultère demande un miracle; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui du prophète Jonas."
Autrement dit on vous tendra un piège ... (à suivre)