Thomas a écrit : ↑26 juil.22, 23:04
Bonjour à tous,
Bonjour,
a écrit :Les deux premières sourates parlent beaucoup des Juifs qui se sont détournés d'Allah pour adorer des idoles.
Elles parlent d'une partie des juifs, pas de tous les juifs. L’idolâtrie dont il est question dans la sourate 2 a commencé à la sortie d’Égypte (l'Exode). S'étant imprégnée des pratiques égyptiennes et ne connaissant pas encore les tenants et aboutissants du monothéisme, une partie du peuple hébreu s'est fourvoyée. La sourate 10 v138 nous apprend que peu de gens ont cru en Moise en Égypte (tous les enfants d’Israël n'ont pas cru en son message). Quant à la sourate 7, elle nous dit que lors du passage vers la Terre sainte, ils (les Hébreux) ont cherché à imiter une peuplade païenne sur le chemin, qui se prosternait devant ses idoles (
10v138: Ils passèrent auprès d’un peuple attaché à ses idoles et dirent: "Ô Moïse, désigne-nous une divinité semblable à leurs dieux." Il dit: "Vous êtes certes des gens ignorants.")
Ils ont, par la suite, fini par adorer le veau d'or, égarés par le dénommé As-samiri...
Il y a eu des retours à l’idolâtrie plus tard, notamment au temps d’Élie (peut-être ce à quoi fait référence 37v125:
"Invoquerez-vous Baal et délaisserez-vous le Meilleur des créateurs, Allah, votre Seigneur et le Seigneur de vos plus anciens ancêtres"), et l'on a aussi abandonné la Torah... Toutefois, le Coran dément toute implication d'Aaron (20v90), et plus tard de Salomon (2v101) dans l’idolâtrie.
Par ailleurs, il faut faire attention à une chose. Le terme kafirun كافرون (incrédules, mécréants, négateurs) utilisé dans le Coran pour parler des enfants d’Israël ne fait pas forcément référence à l’adoration d'idoles! Cette appellation leur est attribuée parce qu'ils ont nié/rejeté certains prophètes, notamment Jésus et Mohammed (pais sur eux). Chose très grave en islam, car rejeter un prophète revient à rejeter le message divin dont il est apporteur, et par là rejeter Dieu. Ils ont également rompu leurs engagements envers Dieu (4v155, etc).
a écrit :Cela veut-il dire que les musulmans considèrent le culte Juif initial (les 10 commandements, la prêtrise, les sacrifices...) comme étant "le vrai culte"? Des versets comme le 2v130 me font dire que oui mais j'aimerais confirmation.
Les dix commandements sont mentionnés dans le Coran, mais pas dans l'ordre (ils y sont parsemés çà et là) (le Coran n'est pas linéaire). Pour la prêtrise au sein de ce peuple —les juifs— elle est aussi reconnue, du moins implicitement. Quant aux sacrifices, il y a des passages qui y font référence, mais le but de cette pratique n'est pas le même qu'on islam.
a écrit :On y parle aussi des Juifs qui auraient "falsifié" la parole d'Allah (2v75). De quelle parole parle-t-on et à quel moment a-t-elle, selon vous, été falsifiée ?
Il faut préciser de quel verset il s'agit.
a écrit :Plusieurs passages parlent de la Résurrection. Les musulmans croient-ils à une résurrection corporelle suivant (ou précédant ?) le Jugement Dernier ?
Oui, les musulmans croient à une résurrection corporelle le Jour du jugement. Le Coran nous dit que Dieu est capable de recréer l'homme à l'identique ou dans un étant qu'on ne connait pas. Il indique également qu'il peut reconstruire les bouts de ses doigts à l'identique:
75:3: L’être humain pense-t-il que nous ne reconstruirons pas ses os? Si assurément ; nous sommes capables de reconstruire le bout de son doigt.
36:78: Il cite pour Nous un exemple, tandis qu’il oublie sa propre création; il dit: "Qui va redonner la vie à des ossements une fois réduits en poussière?" Dis: "Celui qui les a créés une première fois, leur redonnera la vie. Il Se connaît parfaitement à toute création."
a écrit :- Dans les versets se référant aux récit des origines (début de la sourate 2), la narration, du point de vue d'Allah, alterne entre "Je..." et "Nous...". De qui est-il question dans le "Nous" ? (exemple 2v38)
Dans le Coran, lorsque Dieu parle de ses actions dans la création, son pourvoir et sa domination sur toute chose, etc, il emploie souvent le pronom "Nous" (dit de majesté).
Lorsqu'il fait référence à sa propre personne, à sa divinité, aux actes d'adoration à lui vouer, il utilise les les termes singuliers: Je, Moi, Me, Il, Lui, Allah, Ton Seigneur, etc. À ce propos, le terme Allah est un terme singulier en Arabe, qui n'a pas de pluriel, et son référent et un singulier (une personne). Deux exemples de ces emplois:
36-12: C’est Nous qui ressuscitons les morts et écrivons ce qu’ils ont fait [pour l’au-delà] ainsi que leurs traces. Et Nous avons dénombré toute chose dans un registre explicite.
28:30: Puis quand il y arriva, on l’appela, du flanc droit de la vallée, dans la place bénie, à partir de l’arbre: 'Ô Moïse! C’est Moi Allah, le Seigneur de l’univers'." (Dans ce verset, le terme Arabe utilisé est أنا = Je).