Les Tsiganes et Témoins de Jéhovah

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medico

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Les Tsiganes et Témoins de Jéhovah

Ecrit le 01 févr.25, 02:38

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Les Tsiganes et Témoins de Jéhovah AA1ydO55

Déportation des Roms et des Sinti de Remscheid vers Auschwitz en 1943.:copyright: Centre historique de Remscheid

Si les juifs furent visés par la « Solution finale » ? l'expression utilisée par les nazis pour évoquer la Shoah est celle de « Die Endlösung den Judenfrage » qui signifie littéralement « la Solution finale de la question juive » ? d'autres communautés furent également victimes de persécutions sous le IIIe Reich. Le projet hitlérien qui visait à « purifier » la société allemande au nom de la défense de la « race aryenne » a conduit à la persécution de plusieurs minorités.

Les Tsiganes ont ainsi payé un lourd tribut pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ont, eux aussi, été victimes d'un génocide. On estime entre 220 000 et 500 000 le nombre d'entre eux à avoir été assassinés en déportation. Soit plus du quart de la population totale des Roms qui vivaient alors en Europe. Si l'Allemagne a reconnu ces massacres en 1982, il a fallu attendre 2009 pour que ces exécutions de masse, tantôt appelées « Porajmos » (la « dévoration » en langue romani), tantôt « Samudaripen » (« meurtre géant »), soient reconnues par le Conseil de l'Europe pour ce qu'elles sont. Car il ne s'agissait de rien d'autre que d'une tentative d'éradication du peuple Rom.
Un génocide mal connu : celui des Tsiganes
L'historienne Claire Auzias a montré que l'Allemagne n'est pas seule en cause ici. La Roumanie fasciste d'Antonescu (1940-1944) a aussi déporté, en masse, ses Tsiganes, les forçant à s'installer en Transnistrie (région frontalière, aujourd'hui indépendante). Leur « nomadisme » et les préjugés qui entourent ce mode de vie furent ici le prétexte à une sédentarisation forcée qui n'était rien d'autre qu'une relégation des Roms. Dans ces circonstances, 36 000 d'entre eux moururent de faim, de froid ou de maladie.


À LIRE AUSSI Persécution des Tsiganes : à Saliers, le difficile travail de mémoireEn France, à la même époque, une politique systématique de persécution à l'encontre de ce peuple a également été conduite. L'internement des gens du voyage ayant lieu dans plus de 30 camps. Pourtant, un seul monument rappelle dans notre pays que des milliers de Tsiganes furent déportés et assassinés.
Inaugurée en 2016, une statue a été installée avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, à Saint-Sixte, dans le Lot-et-Garonne où, le 26 juin 1944, la division SS Das Reich exécuta trois familles romanies qui s'étaient installées là. L'unique lieu de mémoire qui est dédié au peuple Rom est situé dans le camp de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire), le plus grand des 31 camps gérés par les autorités françaises et dans lequel plus de 6 000 gens du voyage ont été internés entre 1940 et 1944.


À LIRE AUSSI Spoliation des gens du voyage : un procès pour l'histoireUne Journée européenne de commémoration du génocide des Roms est organisée, chaque 2 août, depuis 2015. Mais les recherches sur le sujet restent encore bien modestes. « Nous avons pris beaucoup de retard en matière d'études sur l'histoire de l'antitsiganisme », regrette Ilsen About, chargé de recherche au CNRS qui organisait, à l'été 2023, une grande exposition aux Rencontres de la photographie d'Arles sur le sujet.
La réalité des persécutions nazies à l'encontre des homosexuels
Autre persécution à avoir longtemps été tue : celle des homosexuels. La politique de répression des autorités allemandes à leur endroit fut pourtant féroce. C'est en « application » de l'article 175 du Code pénal allemand qui criminalisa l'homosexualité masculine jusqu'en 1994 qu'entre 50 000 et 100 000 personnes ont été poursuivies et, pour certaines, déportées.

S'ils ne furent pas gazés comme les Juifs ou les Tsiganes, le sort réservé aux prisonniers homosexuels (marqué d'un signe spécifique : un triangle rose) fut d'une rare violence. Travaux forcés et expérimentations médicales provoquèrent la mort de deux tiers d'entre eux dans les camps de concentration.
À LIRE AUSSI À Bad Arolsen, ils font parler les archives naziesL'État français participa, là encore, de manière active à ces persécutions en adoptant une réglementation spécifique. Telle la loi du 6 août 1942 qui durcissait la répression à l'endroit des personnes homosexuelles. Les sanctions juridiques discriminatoires les frappant avec emprisonnement et fortes amendes réservées à ce que le Code pénal qualifiant de « débauche » ont existé jusqu'en 1982 dans le droit français.
L'élimination programmée des handicapés
En Allemagne, des mesures spécifiques ont été prises à l'encontre des handicapés, entre 1939 et 1945. Environ 300 000 malades et handicapés mentaux ont été assassinés sous couvert d'« euthanasie » dans les territoires contrôlés par les nazis pendant cette période. Baptisées « Aktion T4 » et « Aktion 14f13 », ces opérations constituent l'aspect le plus connu de la politique du IIIe Reich visant à supprimer ce que les dirigeants allemands de l'époque qualifiaient de « vies indignes d'être vécues. »

À LIRE AUSSI Berlin inaugure un mémorial aux handicapés victimes du nazismeDans les territoires occupés de Pologne et d'Union soviétique, des commandos spéciaux et commandos d'intervention (Sonder- et Einsatzkommandos) de la SS se chargèrent de ces opérations d'extermination qui mobilisèrent aussi des médecins prétendant délivrer les malades prétendument incurables de leurs souffrances, mais aussi et surtout « purifier l'organisme du peuple (allemand) de ceux qui ne représentent qu'un poids mort ».
Les témoins de Jéhovah également ciblés
Parmi les personnes visées par le décret du 28 février 1933, au lendemain de l'incendie du Reichstag, visant prétendument, là encore « la protection du peuple et de l'État » figurent outre les communistes, qui furent arrêtés par dizaines de milliers et, pour partie, déportés, les témoins de Jéhovah.
Les membres de ce mouvement religieux se réclamant du christianisme furent pourchassés pour leur refus d'adhésion à l'idéologie nazie. Leurs réserves à adhérer aux organisations hitlériennes leur valurent bien plus que des humiliations publiques.
On estime à 2 000 le nombre d'entre eux qui furent assassinés dans les camps. Certains y croisèrent la route de déportés juifs. Élie Buzyn (1929-2022) témoigna ainsi jusqu'à la fin de ses jours que c'est grâce à un témoin de Jéhovah qu'il put survivre à Auschwitz.
À LIRE AUSSI Quand la France découvrit le camp d'AuschwitzL'histoire complexe des persécutions mises en place par l'administration nazie montre comment le régime hitlérien cibla tous les groupes qu'elle considérait comme « indésirables ». La diversité des victimes comme des méthodes employées à leur encontre témoigne, parmi d'autres, de la réalité totalitaire du projet du IIIe Reich.
https://www.lepoint.fr/histoire/tsigane ... 8_1615.php
(Isaïe 30:15) Votre force résidera en ceci : dans le fait de rester calmes et [aussi] dans la confiance . AM - JW - Les Témoins de Jéhovah

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