Ahasverus, je ne donne pas mon avis, j'essaie de donner celui de l'Eglise et de montrer qu'il est défendable. Tu remarqueras que je ne dis pas une seule fois "je" dans ce message... Mon avis n'aurait effectivement pas grand intérêt.
Avortement : et bien ces preuves, je les attends de pied ferme. Ce n'est pas parce que tel évêque a pris telle disposition dans tel pays que le Vatican défend la thèse qui sous-tend cette disposition.
Contraception : je ne vois pas très bien le rapport entre viol et contraception. Encore, avec l'avortement je comprendrai, mais là... Le risque de viol n'est (heureusement !) pas suffisamment élevé pour que chaque femme se sente obligée de prendre la pilule. Mais tu vas me dire : oui mais les religieuses du Rwanda ou du Zimbabwe etc. Oui, certes, ce sont tout de même des cas (heureusement encore !) très exceptionnels, qui ne justifient pas l'autorisation pout tous d'utiliser la contraception. Je rappelle encore une fois que pour l'Eglise, la sexualité, la conception et éventuellement la contraception ne sont concevables qu'au sein d'un couple marié; dès lors, les méthodes naturelles, avec leurs limites d'efficacité bien sûr, sont largement suffisantes pour limiter le nombre d'enfants. La surpopulation est une notion très très contestable (surpopulation par rapport à quoi ?) et contestée par la plupart des géographes et démographes (il s'agit surtout d'une bande d'experts de l'ONU qui n'accepte pas de revoir sa position depuis 40 ans, mais dont les idées sont malheureusement très populaires : c'est tellement plus facile pour les chefs d'Etat africains et occidentaux de dire : ah oui mais vous comprenez, c'est la surpopulation, alors que s'ils avaient pris certaines mesures -et si les pays développés les y avaient aidé-, leurs pays exporteraient des céréales...).
Et a priori, je ne crois pas en savoir moins que toi que ces questions.
Pour le SIDA, je rappelle encore une fois que l'Eglise n'interdit absolument pas (là aussi encore heureux !) l'usage du préservatif dans un couple si l'un des conjoints est séropositif. Si des partenaires non mariés ont des relations sexuelles, l'Eglise dit "c'est pas bien" mais ne les empêche absolument pas d'utiliser un préservatif...
Mariage des prêtres : j'ai peu de notions sur l'histoire de l'Eglise, mais je sais très bien que les prêtres pouvaient être mariés dans les premiers siècles de l'Eglise et que c'est toujours le cas dans l'Eglise grecque catholique, qui est ralliée à Rome. En fait, concrètement, ça servirait à quoi de laisser les prêtres se marier aujourd'hui ? C'est incompatible avec les exigences de leur ministère, d'une part (et il existe des diacres mariés qui ont des attributions différentes). Cela ne résoudrait pas la crise des vocations (les pasteurs manquent chez nos frères protestants...). Enfin, on peut être sexuellement équilibré et célibataire (en réponse à ceux qui prétendent que les prêtres sont plus pédophiles que les autres parce qu'ils seraient brimés dans leur sexualité) ; j'ai entendu des prêtres parler de sexualité en des termes très beaux, vraiment très beaux (JPII aussi, d'ailleurs) qui montraient qu'ils la comprennent bien mieux que beaucoup de ceux qui ont une sexualité active.
Ordination des femmes : certes, l'Eglise n'a pas toujours reconnu le rôle éminent des femmes. Mais aujourd'hui, il me semble que c'est le cas. Pourquoi vouloir à tout prix que les femmes aient les mêmes responsabilités que les hommes ? Ne peuvent-elles pas -et n'ont-elles pas- assumer des responsabilités aussi importantes, mais différentes ?
Aveuglé par Rome, incapable de penser par moi-même... Il y a là un petit problème, vois-tu ; la position que je défends est celle de Rome, dont l'autorité est aujourd'hui considérablement amoindrie, et qui ne se fait entendre que quand les média mettent en exergue des aspects pas forcément essentiels de sa doctrine ou de sa pastorale (exemple récent sur l'homosexualité). Ta position est défendue jour et nuit dans les journaux, les chaînes de télé, les radios et par les "intellectuels" dès qu'il est question de morale ou de religion : alors entre toi et moi, vraiment, je ne sais pas qui est celui qui est capable de penser par lui-même.
Cette mise au point faite, je suis tout à fait prêt à continuer le débat sur un ton courtois.
