Jéhovah, le Dieu d'Israël.
A mesure que l'idée nationale se précise en Israël, se précise également l'idée de Jéhovah, son Dieu. La religion d'Israël a toujours été une religion nationale, raciale et elle l'est encore aujourd'hui. Jéhovah et Israël grandissent ensemble, luttent ensemble, traversent ensemble le désert, vainquent ensemble les Cananéens. La tradition est unanime à placer l'origine d'Israël en tant que peuple appartenant à Jéhovah dans les scènes qui ont eu pour théâtre le mont Sinaï. C'est dans cette montagne que Jéhovah apparaît pour la première fois à Moïse (Ex 3:15 4:24); c'est là qu'il se manifeste au peuple d'Israël comme son Dieu (Ex 20,Jug 5:5). Jéhovah est un esprit de montagne, le dieu de l'orage, du tremblement de terre, du volcan. Certains auteurs ont conclu d' Ex 24:16,17 que le Sinaï, fumeux et ardent, fut effectivement ou symbolise un volcan en activité. Le feu (voir ce mot) est l'élément qui précède Jéhovah (Esa 30:27); le vent qui brûle est son souffle (Esa 40:7); il habite dans le buisson ardent (Ex 3:2), dans les charbons embrasés (Ps 18:9), au milieu d'une colonne de feu et de fumée (Ex 13:22). Jéhovah est un feu dévorant (De 4:24). Ses jugements se manifestent par le feu céleste (1Ro 18:38,2Ro 1:12,Esa 10:17). Son approche est signalée par le feu, la fumée, l'orage, l'arc-en-ciel (Na 1:3-5,Ps 18:8-16,Ge 9:13). Ce Dieu fort est un guerrier (Ex 15:3). Son peuple est Israël =Dieu combat. Les ennemis d'Israël sont les ennemis de Jéhovah (No 10:35). Nul ne résiste lorsque Jéhovah combat (De 33:27,29). Cette idée du Dieu guerrier s'exprime aussi dans les mots: Jéhovah Sebaoth, Éternel des Armées (voir art. suiv., parag. 4), expression dont le sens primitif est discuté et qui désigne parfois les armées célestes (étoiles), mais aussi les armées d'Israël (1Sa 17:45).
Le droit a sa source dans les volontés du Dieu auquel Israël appartient. C'est au nom de Jéhovah que les anciens et les rois rendent la justice, concluent des contrats (Ge 31:49-53 1Sa 20:42 etc.). La justice de Jéhovah est souvent sociale, nationale plus qu'individuelle dans ses arrêts. Elle punit l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la 3 e et la 4 e génération. Elle punit le peuple entier (famine, peste, guerre) à cause de la faute d'un de ses chefs. Mais elle s'occupe aussi de la moralité interne, secrète des individus. Elle punit Caïn contre lequel aucun bras humain ne se lèvera (Ge 4:15); Jéhovah ne laisse pas impunie la violation d'alliances politiques séculaires (2Sa 21:1). Un acte généreux est appelé la bonté de Dieu (2Sa 9:3).
Ce serait une erreur de penser que les Hébreux ne sont pas arrivés de très bonne heure à l'idée que la puissance de Jéhovah dépasse infiniment le territoire géographique d'Israël. Israël n'a jamais trouvé les limites de son Dieu. A mesure qu'il découvrit le monde, il s'aperçut que son Dieu l'avait déjà précédé. Jéhovah bénit Jacob en Mésopotamie et Joseph en Égypte. Il déploie son bras à la mer Rouge; en son honneur, on chante le Chant de la Mer (Ex 15). Il habite le ciel (Ge 11:5). Il fait pleuvoir du ciel (Ge 19:24). L'armée des cieux est à sa droite et à sa gauche (1Ro 22:19). Israël chercherait en vain un endroit de la nature d'où son Dieu serait exclu. Mais ce sont les prophètes qui de ce Dieu, vainqueur partout où les intérêts d'Israël l'appellent, feront le Dieu unique, s'occupant également et en tout temps de toutes les nations.
Source:
http://456-bible.123-bible.com, avec lʼautorisation de Yves Petrakian