Jusqu’ici j’ai cru que la psychopathologie de Nietzsche relevait d’une syphilis tertiaire contractée dans une maison close, comme c’était la thèse standard. Comme les manifestations de cette maladie sont tardives, il semblait difficile d’appliquer la généalogie nietzschéenne de son athéisme à lui-même puisque son œuvre précédait sa folie.
Il semble dorénavant que le diagnostic de syphilis (paralysie générale) ne cadre pas avec certains symptômes bien antérieurs, assez typique des troubles bipolaires. Il aurait donc été psychopathe avant son œuvre athée. On peut remarquer une parenté entre son thème du surhomme et une folie des grandeurs mégalomaniaques, une sorte de jalousie de Dieu.
Cela parait extrêmement mal pour l’athéisme, bien qu’il ne soit pas très fort car il n’y a aucune preuve ou fondement à l’inexistence de Dieu, car précisément La position de Nietzsche est généalogique et veut cerner l’origine psychologique des positions philosophiques (la peur comme explication de l’affirmation théiste etc), il est donc impossible de ne pas appliquer à Nietzsche ses propres principes. Or il souffrait de psychopathologie pendant l’élaboration de sa doctrine…
On peut ajouter un détail sur l’approche généalogique : la maladie mentale implique une perte de contrôle de son esprit, une prévalence des causes psychologique ou biologiques sur les raisons élaborées par l’esprit sain. Or si on cultive constamment cette attitude sur soi-même on s’engage dans une voie qui tend à réduire sans cesse ses propres raisons à différentes causes, ce qui n’est pas très sain car ca fait travailler la raison contre elle-même en cherchant à la réduire à de l’irrationnel; il y a une sorte de négation de la raison par elle-même. Il y a une parenté avec la maladie mentale, mais cette fois volontairement, et qui sait si ca ne peut pas aggraver des pathologies déjà présentes à l’état latent?
Un extrait d'article:
Friedrich Nietzsche, une pathobiographie basée sur une revue systématique de la littérature | AMUB
<<Nietzsche devient professeur de philologie à l’Université de Bâle dès l’âge de 24 ans. Il obtient un congé en 1879 à l’âge de 35 ans pour raison de santé. On observe un premier épisode dépressif à l’âge de 28 ans et une cécité droite à 30 ans. Au cours des dix années suivant son congé pour raison de santé (1879-1889), Nietzsche va publier ses œuvres majeures qu’il écrira souvent très rapidement. Il présentera des troubles psychiatriques pendant cette période. En 1882, on note l’apparition d’épisodes d’humeur dépressive avec idées suicidaires et, en 1886, des hallucinations visuelles. A ce moment, il présente des troubles de la personnalité. Nietzsche devient " étrange ", son discours est souvent laborieux, il apparaît négligé et ébouriffé et présente des idées mégalomanes. En 1887, une choriorétinite centrale est décrite au fond d’œil. Fin 1888, Nietzsche devient psychotique. Il s’est effondré en rue et n’a pas pu se relever seul. Ramené à son logement, il est apparemment resté sur son canapé pendant deux jours sans bouger ni dire un mot. Il avait paru excité et confus, il se parlait à haute voix, chantait et jouait souvent du piano, il avait perdu le concept de la valeur de l’argent et il écrivait des lettres fantastiques qu’il signait avec " Der Gekreuzigte " (le crucifié) ou Dionysos. Le 10 janvier 1889, il est admis avec le diagnostic de paralysie générale à l’asile d’aliénés de Bâle dont le médecin-chef est le Docteurr Ludwig Wille. A l’examen neurologique, on note un fort strabisme convergent et une pupille droite plus large que la gauche avec un réflexe lent à la lumière. L’examen mental était anormal. Il n’avait aucune connaissance de sa maladie (anosognosie). Il parlait beaucoup et semblait un peu confus. Dans l’après-midi, il était très excité et chantait fort. On a rapporté qu’il mangeait beaucoup. La nuit, il ne dormait pas mais parlait sans cesse. Il s’est référé à lui-même comme le " Tyran de Turin ". Le 18 janvier 1889, Nietzsche est transféré à l’asile d’Iéna dans le service du Professeur Otto Binswanger….
s. Il n’avait aucune perception de sa maladie. Il gesticula, parla d’une voix haute et mélangea les mots italiens et français. Il a confondu les mots italiens les plus simples. Il a essayé de serrer la main du docteur à plusieurs reprises. Ses idées s’envolaient et il a parlé de ses grandes compositions et de ses serviteurs. Ici aussi, son appétit a été noté comme vorace. Pendant le séjour, on observe une désorientation dans le temps et l’espace. Il était bruyant et a dû être isolé à plusieurs reprises. Il a exigé que ses compositions musicales soient jouées. Il a eu des crises de rage, a donné des coups de pied à d’autres patients. Ses insomnies ont nécessité des sédatifs. Il a prétendu être Frédérique-Guillaume IV, comte de Cumberland ou l’Empereur. Il a confondu l’ordonnance du quartier avec Bismarck. À plusieurs reprises, il urinait dans sa botte ou dans un verre et buvait l’urine, se salissait avec des excréments et mangeait des excréments. À une occasion, il a prétendu qu’il avait été empoisonné et à une autre, il a cassé une fenêtre en affirmant qu’il avait vu un canon de fusil de chasse le visant. Une fois, il a brisé un verre d’eau pour protéger son accès avec des éclats de verre. On a constaté qu’il thésaurisait le papier et d’autres articles. Le 24 mars 1890, sa sortie est autorisée pour aller chez sa mère. Son ami Deussen qui lui avait rendu visite, a rapporté qu’il ne l’avait pas reconnu et a constaté que Nietzsche était assis la plupart du temps dans sa véranda en train de ruminer tranquillement. Parfois il se parlait, très souvent à propos de personnes et d’incidents remontant à son école secondaire à Schulpforta. En 1892, il avait perdu ses capacités musicales et sa mémoire, mais il pouvait suivre les événements quotidiens. Il ne pouvait pas se lever seul d’une chaise. Les dernières années, il a présenté plusieurs accès de type AVC avec troubles de la parole, anarthrie, parésie faciale puis, en 1899, hémiparésie gauche. Il s’était installé en 1897 dans le mutisme. Il était devenu grabataire. L’autopsie a été refusée>>
Autre article:
https://nospensees.fr/quelle-est-lorigi ... nietzsche/
''À plusieurs reprises, il urinait dans sa botte ou dans un verre et buvait l’urine, se salissait avec des excréments et mangeait des excréments''
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Bien que Vatican II parle de la ''vengeance'' (vindicta) divine (lib.rel.11) dans le contexte des fins dernières ^postmortem, il est assez tentant que voir que Le philosophe du ''surhomme'', au delà du bien et du mal, férocement antichrétien , une religion d'esclave négatrice de la vie de son point de vue dyonisiaque, a été puni par vengeance divine , cette fois-ci providentielle et intramondaine: celui qui se voulait surhomme est devenu sous-animal...
Si les lois de la nature sont causées par Dieu et le cerveau dépendant des lois de la nature....
PS. Onfray se dit ''nietzschéen de gauche'', suite à des problèmes d'adolescence...
Lien entre la psychopathologie de Nietzsche et son athéisme?
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L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
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Lien entre la psychopathologie de Nietzsche et son athéisme?
Ecrit le 26 juin25, 13:39《10,000 difficultés ne font pas un seul doute》(Newman)
《J’ai toujours regardé l’athéisme comme le plus grand égarement de la raison》 (Voltaire , 1766)
《J’ai toujours regardé l’athéisme comme le plus grand égarement de la raison》 (Voltaire , 1766)
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