Voila l'histoire d'une femme quebecoise qui est tomber dans le piege.
...Lina Lapointe, a perdu 40 000 $ en faisant confiance à sa conseillère financière de la Banque Nationale de Disraéli, sans jamais toucher l'héritage promis.
Travaillant pourtant dans une institution sérieuse et reconnue, la banquière, Carmen Lessard, n'a jamais vu qu'il s'agissait d'une gigantesque fraude.
Dès qu'elle a été contactée par une banque togolaise sur son téléphone cellulaire, Mme Lapointe a eu de gros doutes. Elle savait que des gens de sa famille vivaient richement, mais son père, mort il y a 20 ans, n'était plus là pour le lui confirmer. Incertaine, elle a aussitôt confié le dossier à sa banque et rêvé à ses millions.
Encouragée par son institution financière, elle enverra 40 000 $ au Togo en l'espace de trois semaines pour payer entre autres des frais d'avocats. Chacun des envois d'argent était approuvé par la directrice des services financiers de Disraéli. Comme quoi on ne peut vraiment faire confiance à personne.
On peut se demander comment celle qui se croyait héritière a pu envoyer tant d'argent en Afrique avant de se rendre compte qu'elle faisait erreur.
Comme vous le verrez, tous les papiers semblaient authentiques, tant ceux de la Banque commerciale du Togo que les lettres officielles qui portent le sceau du gouvernement. En plus des frais d'avocats, les fraudeurs invoquaient notamment des coûts d'assurance et des impôts impayés, exigés par le président de l'Assemblée nationale lui-même.
La directrice des services financiers de la Banque nationale de Disraéli négociait directement avec un dénommé Capitaine Kondo Belei, qui se présentait comme le directeur de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest, au Togo.
Au cours de son enquête, Claire Frémont a découvert que le quartier où aurait vécu le défunt multimillionnaire au Togo était d'une grande pauvreté. Que des taudis. La Banque commerciale du Togo n'a jamais existé et l'adresse du cabinet d'avocats au Togo correspond à celle d'un stand de crème glacée.
Tout était faux.
Qui devra maintenant rembourser les 40 000 $? L'héritière flouée ou la Banque Nationale, qui l'a encouragée à envoyer les sommes? Évidemment, la Banque réclame aujourd'hui le remboursement total du prêt, plus les intérêts.
À la GRC, on affirme qu'il est extrêmement difficile de retrouver les sommes d'argent dans le cas de telles fraudes. Les transactions voyagent partout dans le monde, et il est impossible, la plupart du temps, de les retracer.
Chose certaine, une directrice des services financiers devrait avoir la compétence de bien conseiller ses clients, affirme Marc Lacoursière, professeur de droit à l'Université Laval. Celle de Disraéli a visiblement manqué de vigilance et a commis une faute.
http://www.cyberpresse.ca/article/20051 ... 51230018/0