Au titre de la définition première – celle de la classe "nom" -, il est d'usage dans la langue courante mais surtout dans certains langages (administratifs, juridiques, techniques, scientifiques…) de distinguer les mots de signification universelle, générique de ceux ayant une signification particulière et, pour ce faire, d'attribuer la majuscule aux premiers et la minuscule aux seconds. On distingue ainsi le Droit des droits, la Justice d'une affaire de justice, la Morale des morales, la Musique (classique…) des musiques de compositeurs… En somme, la majuscule s'applique quand on veut désigner un genre, la minuscule étant réservée aux éléments de ce genre.
Cet usage, il faut le souligner, est souvent assorti d'une personnalisation de la catégorie universelle ainsi nommée : la Justice désigne tout autant le système judiciaire que l'idée de justice telle qu'incarnée/représentée par Thémis. Il en est particulièrement ainsi lorsque l'idée renvoie à la mythologie et, plus précisément, à la mythologie grecque. En somme, un nom commun qui désigne une universalité idéelle est, en quelque sorte, le nom propre – patronymique – du symbole mythologique qui le représente[1].
Ce glissement de grammaire, dont les origines religieuses pré-chrétiennes sont évidentes, s'est étendu, y compris dans les États dits laïques, à tout ce que l'on peut ranger sous l'appellation d'institutions : l'État, l'Administration, le Parlement, l'Académie… un peu comme si les États modernes s'auto-sacralisaient [2]en une nouvelle mythologie[3], pour ne pas dire en une nouvelle religion !
La majuscule est également utilisée – par la contrainte de l'étiquette, du protocole… - pour désigner une autorité en place. Ainsi, on dit le Roi de Belgique pour désigner celui qui règne et les rois de Belgique quand on évoque l'histoire système monarchique belge.
Une autre extension d'usage est celle de la déférence, du respect, de la civilité... Ainsi, on dit Madame ou Monsieur Dupont et, selon que l'on fait partie ou non du troupeau : Monsieur Durand ou Monsieur Durand, évêque (ou Monsieur l'évêque Durand).
Venons en à "d-i-e-u" : d'un point de vue strictement grammatical, ce terme n'appelle pas la majuscule – sauf à être le nom patronymique d'une/e quidam ! – dans la mesure où, sauf pour les religions monothéistes [je reviendrai sur ce cas d'espèce plus loin], il n'est qu'une forme particulière de divinité ou de déité parmi d'autres : des déesses et des dieux, mais aussi des héros, des anges, des démons, des vertus… à forme humaine, animale, végétale, minérale et, plus généralement, naturelle (au sens cosmique, ce qui intègre les éléments, les astres…) et/ou à forme abstraite, idéelle. Les historiens ne s'y trompent pas puisqu'ils parlent des dieux grecs, égyptiens…
Les théologiens et autres gardiens de la foi des ordres religieux monothéistes appliquent la minuscule aux déités des religions polythéistes et, plus généralement, aux autres divinités que la leur pour ne réserver la majuscule qu'à leur seul dieu. Ainsi, ils affirment leur dieu comme le seul, l'unique, le vrai dieu[4] et, pour ce faire, lui attribue la majuscule de… majesté !
Or, "d-i-e-u" n'est jamais, selon les lieux et les époques, qu'un concept, une idée, une hypothèse (inutile par ailleurs), une tentative pré-rationnelle (au même titre que la magie, l'animisme…) d'explication du réel, le paratonnerre de la peur, du mystère, de l'inconnu…, le refus de la mort, le sentiment d'impuissance, de fragilité, de petitesse, de finitude… face à l'Univers, la volonté de puissance, la quête de sens et, au-delà, du sens, la lâcheté, voire la dépravation morale, la légitimation de l'ordre, la perversité mentale et psychologique – le sado-masochisme -, la pauvreté et la misère intellectuelles, l'absence d'imagination…[5]
Tant qu'il n'est que personnel, individuel il n'a d'autre nocivité que celle de la patte de lapin qu'un joueur impénitent prend soin de caresser avant de faire son mari, autrement dit la nocivité de la bêtise comme offense faite à l'intelligence[6] !
Mais les choses changes dés lors que cette croyance se constitue en un ordre qui s'impose – ou prétend s'imposer - aux humains par l'oppression et la répression et qui, dés lors, se fait pouvoir manipulateur, porteur d'un projet anti-humain, c'est-à-dire réification de cette imposture suprême qu'est l'aliénation de l'humain
http://pagesperso-orange.fr/jccabanel/m ... reante.htm
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euh, Libremax, tu es sûr que tu es français ?