chapitre 13
Les voies de la perdition
(22) Comme Dieu l’a demandé, vous auriez dû vous abstenir de suivre les coutumes de vos pères. Mais vous agissez d’une manière semblable, car vous adorez les mêmes dieux, comme l’industrie, l’argent, le pouvoir, la gloire et le profit. Cependant, il y a une autre façon de se conduire que celle qui consiste à détruire ce par quoi l’on vit, en faisant fi de la postérité et de toutes les espèces de la création. Vous entendrez donc de moi un autre cantique que ce celui de vos dirigeants : produisons ! produisons ! peu importe si ce que nous produisons est nuisible au monde, pourvu que cela engraisse notre veau d’or, notre grand dieu qui nous fait vivre ! Devenir fous et vous détruire en produisant ce qui perd le monde, serait-ce votre passion et votre but ? Pensiez-vous que cela durerait toujours et à perpétuité, hommes de peu de lucidité ?
(23) Pendant qu’il est l’heure, permettez-moi de vous baptiser. Et gardez votre cœur paisible, vous ne risquez rien. Ce qui arrive n’est pas la fin de la vie sur Terre, mais la fin de l’ignorance pour commencer. En effet, depuis les commencements jusqu’à présent, le monde n’a cessé d’emprunter des voies où se pratiquent des choses abominables que l’on ne peut effacer avec des simulacres mais seulement avec la connaissance de la vérité. Sinon avec quoi d’autre pourrait-on mettre fin aux iniquités et aux immenses destructions commises par les hommes : en éclairant des chandelles sur des briques ? Puisqu’on ne peut arrêter les méfaits de l’ignorance que par la connaissance, ne pensez pas alors que la lumière du berger soit de trop en ce jour.
(24) Prêtez-moi donc l’oreille, parce qu’en étant sortis de la nature, vous vous êtes dénaturés forcément. Aussi plus personne ne s’aperçoit que le monde agonise à cause de la civilisation romaine sous laquelle vous vous trouvez. Pourtant, si vous vous retournez sur l’histoire des nations qui amènent la fin, elle vous conduira invariablement à cette civilisation. Car c’est Rome qui montra toutes les voies de la perdition sur lesquelles les nations se sont engagées, sans pouvoir revenir en arrière pour prendre une nouvelle direction. Elle est la source de tout ce qui s’additionne aujourd’hui, allant mettre un terme au monde. La Terre est souillée, contaminée, polluée, défigurée, pillée, meurtrie et prête à vous abandonner ! Cela à cause des romains qui ouvrirent les voies de la colonisation et de l’asservissement des peuples ; les voies des grands travaux qui changent l’ordre originel des choses ; les voies de l’industrie qui mécanisa le monde en apportant les saccages et les armes diaboliques que l’on connaît ; les voies de la corruption des mœurs ; l’enrichissement, l’exaction, le vice, la luxure, l’immoralité, la perversion et l’impudicité ; l’idolâtrie, la tromperie, la guerre et la préparation continuelle de la guerre ; ainsi que beaucoup d’autres choses encore qui pourrissent les esprits et que la loi de Moïse condamne.
(25) Dieu n’est plus l’évidence et l’espérance des hommes à cause des romains, mais une légende pour le plus grand nombre. Dois-je alors faire silence ou parler du bout des lèvres comme Moïse ? Bien que cela ne vous apparaisse point, vos pensées et vos actes sont tous orientés dans la direction montrée par les romains. Mais, puisqu’on connaît l’arbre à ses fruits, examinez ! Vous verrez alors que de Rome et de ses abords sortirent des dominateurs en grand nombre et des hommes d’une extrême violence ; ainsi que des ravisseurs, des idolâtres, des trafiquants, des tricheurs et des fanfarons. Et c’est avec ce genre d’individus qu’elle se fit une religion pernicieuse et sanguinaire. Et c’est en raison de sa domination par la force qu’elle se proclama ville éternelle ! Mais voici que son éternité s’arrête devant les pieds du messager...
(26) Ayez donc conscience qu’en ne pouvant interrompre sa progression vers l’abîme, le monde fera son dernier pas. Il n’ira pas plus loin, parce que tout ce qui pouvait être dit est dit, et que tout ce qui pouvait être fait est fait. Tout est consommé. Bâti sur le mensonge, il ne peut rien amener d’autre que la corruption des esprits, la destruction de la nature et la détérioration de l’ordre originel. Il est fini, parce qu’il ne peut que persister dans les voies de Babel. C’est pourquoi si vos dirigeants veulent changer ce qui vous fait crier contre eux, ils ne peuvent le faire qu’au détriment d’autre chose, et soulèvent tempêtes sur tempêtes. Et si je n’étais là au milieu de vous, ces tempêtes se développeraient et vous emporteraient jusqu’au dernier. Ces temps-là, ceux que vous vivez pendant que j’écris sur la Terre, sont les temps messianiques dans lesquels se manifeste celui auquel chacun est redevable de son salut.
(27) Peut-être qu’alors parviendrez-vous à lire l’Écriture dans son sens véritable et à saisir pourquoi Jésus appelle Élie (Emmanuel) du haut de sa croix ? Oui, il se peut que vous y parveniez si les mensonges et les calamités du monde qui en sont les conséquences ne vous échappent pas :
Les intelligents règnent certes, mais les nations brûlent !
Les hommes s’entassent comme des sauterelles dans les villes et se corrompent ;
La violence progresse ;
Les pays se couvrent d’armes diaboliques et de militaires avides de sang ;
Les menaces s’accroissent, les guerres se multiplient ;
Les villes rongent les parties voisines en se développant comme des tumeurs ;
Des sites sont défigurés, d’autres contaminés ou interdits ;
Et la campagne effraie désormais.
La servitude s’intensifie ;
Les faibles sont méprisés, opprimés ou rejetés ;
Les pauvres sont délaissés, et les enfants manipulés ;
Les vieillards sont abandonnés ;
Des peuples entiers souffrent de famine.
Les espèces sont dénaturées par ceux qui ne font aucun cas de la création ;
Tout ce qui est naturel disparaît ou devient abominable aux yeux de tous.
La mer est pillée ;
La surface de la Terre est souillée et meurtrie, ses entrailles sont bouleversées ;
Les forêts disparaissent ;
Les cours d’eau se putréfient ;
L’eau potable diminue ;
Les machines de fer jettent les hommes et le bétail par-dessus bord, quand elles ne les écrasent et les tuent ;
Les maladies prolifèrent, s’aggravent et augmentent leur étendue ;
Les espèces animales se raréfient, beaucoup ne sont plus que des souvenirs ;
L’ordre originel est gravement ébranlé.
Les valeurs de l’existence défendues par la loi sont foulées au pied ;
La foi et l’espérance se sont envolées ;
La sagesse et le bon sens n’existent plus ;
Les jeunes gens se désespèrent, un grand nombre se donne la mort.
Et vous ne seriez pas en mesure de remettre en cause vos propres convictions ?
Ô ! homme, où est ta gloire ?
(28) Il se dit souvent que le monde souffre parce que les hommes ne sont pas suffisamment cultivés. Mais de quelle culture s’agit-il ? Faut-il comprendre que les calamités résultant des gens élevés et influents ne sont pas suffisamment grandes et nombreuses ? Fils de Satan ! Les nombreuses dévastations et le sang innocent que l’on fait couler chaque jour, en prenant pour prétexte le développement des œuvres matérielles et le profit, ne suffisent-ils pas ? La misère et les maladies qui ne manquent pas d’apparaître à l’issue de tels comportements, seraient-elles trop peu développées ? Toi qui règne à la tête de ta nation, où l’emmènes-tu ?
(29) Vous marchez encore sur les sentiers des romains, et d’autant plus volontiers que celui qui s’installe à la tête de votre nation ne manque jamais d’aller à Rome chercher son autorité auprès du faux prophète, afin que son image parle à vos yeux. C’est pourquoi la Terre entière n’est plus le magnifique jardin des commencements, mais seulement un immense trafic de marchands et de voleurs qui dévastent tout, en ne laissant rien espérer d’autre que la fin. C’est la rétribution des scandales et de l’hypocrisie dus à la transgression de la loi de Moïse dont le but était d’empêcher ces choses.
(30) J’ai déjà dit que si Dieu n’intervenait pas, en envoyant son fils unique, vous péririez tous. Or, puisque personne ne l’a encore vu tel qu’il est, c’est que cela s’entend aujourd’hui, avec moi. Si quelqu’un veut venir après moi, dit Jésus, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive. C’est pour comprendre et aller dans le royaume que Jésus demande à celui qui veut aller après lui de renoncer à lui-même et de se charger de sa croix. Je vous conseille donc une fois encore de ne pas m’opposer ce que vous croyez, car je ne rivalise pas avec vous. Je vous montre au contraire, qu’en étant dans l’irréel pour tout, vous vivez sur cette Terre exactement comme il ne faut point y vivre et que le monde en meurt. Mais je vais vous instruire de la vie et vous soigner avec ma patience. Je ne me découragerai point et je ne me relâcherai point, jusqu’à ce que je fasse triompher la justice et que vous espériez en ma loi.