Bonjour/bonsoir,
Tout d'abord, je m'excuse, je n'ai pas lu toutes les réponses données à la suite d'abord, non par irrespect ou par manque de considération d'autrui, mais simplement parce que je ne souhaitais pas être influencé, d'une manière ou d'une autre, dans ma réponse et m'écarter d'un sujet que je prends en route qui plus est. Je serais très concis car certaines choses, si évidentes, ne méritent même pas d'être mentionnées et je n'éprouve nulle envie de m'enterrer dans une sorte de guerre d'usure verbale sur des questions existentielles puisqu'au fond, la religion, touche si profondément l'existentiel qu'elle est indissociable de l'être humain et des principes fondamentaux qui le caractérisent en tant que tel.
Bodomista a écrit :De quel droit se permettons de juger les croyances et la foi des gens?
Juif, Chrétien, Musulman, Baha'i, Bouddhiste, Hindou, Athée, Agnostique, etc. Qui nous donne le droit de juger la croyance des gens?
(...)
Au fil des discussions, on dit de la façon la plus naturelle et la plus spontanée: Ah non, tu es juif! Tu iras en Enfer parce que tu ne crois pas en Jésus! ou encore: vous les Chrétiens, vous allez tous en Enfer parce que vos croyances sont basées sur une Bible falsifiée!
Toute conviction religieuse de côté, n'avons-nous pas oublié l'essentiel: QUI sommes-nous, QUE sommes-nous, pour oser JUGER! QUI sommes-nous et QUE sommes-nous pour oser nous permettre de faire une chose qui nous met à égalité avec DIEU !!!!
Je trouve cela absurde et incompréhensible!
Plus on se considère croyant, plus on se prend pour une autorité en matière religieuse, et plus on déconne!
Est-ce donc cela que nos convictions nous apprennent?
On oublie que, si débat, échange, argumentation, discussion il doit y avoir, c'est uniquement pour PARTAGER, pas pour JUGER et décider de qui ira en Enfer et qui ira au Paradis!
Le Libre Arbitre, le voilà ce droit.
En tant qu'être humain, nous le possédons tous, nous sommes la seule espèce sur terre à le posséder, à avoir le choix de faire ou de ne pas faire, de lire ou pas, d'écrire ou non, de manger ou de s'abstenir, etc...
Etant fait à l'image de Dieu, l'Homme s'arroge, par nature, des droits qu'il estime légitime, comme celui de juger au mépris de ce que dit pourtant les Écritures "le jugement en toutes choses revient à Dieu, ton Créateur" (paraphrase), il associe Liberté à un concept la définissant comme étant une chose n'ayant pas de limites. Non qu'il soit totalement dans l'erreur en disant cela, mais il oublie toutefois que cette absence de limite, comme la justice, n'appartiennent qu'à Dieu.
Dieu, néanmoins, avec l'apparition du Mal et du péché, nous a donné la possibilité de juger - et encore, je parlerais plus d'appréciation que de jugements - non l'individu en tant que tel, mais les actes qu'il effectue si bien que juger l'autre pour ses croyances et convictions religieuses est difficilement concevable. En effet, comme je le disais plus haut, la religion touche aux fondations de l'être humain, juger sa religion revient à juger l'être humain.
Ainsi donc, c'est un Libre Arbitre employé de manière totalement déséquilibré, décousu et démesuré qui conduit à des prises de décisions, à des jugements, à des considérations et à toutes sortes d'actes et de choix totalement déséquilibrés, décousus et démesurés.
Bodomista a écrit :Aussi, avant de commencer à critiquer les fondements des croyances différentes de la nôtre, ne faudrait-il pas plutôt commencer par se remettre en question soi-même en tant que croyant ?
Pour ne parler que de mon cas, je suis musulmane.
Plutôt que d’aller livrer ‘bataille’ à toute personne qui ne serait pas musulmane, ne devrais-je pas plutôt voir si, selon ma propre foi et conviction, je remplis tous mes devoirs vis-à-vis de Dieu ?
Suis-je une bonne musulmane ? Suis-je un être Humain croyant digne de ce nom ? Est-ce que j’aide suffisamment les gens autour de moi ? Ne suis-je pas un peu égoïste par moments ? N’aurais-je pas dû être sincère avec X et lui dire que je ne voulais simplement pas la voir plutôt que de lui sortir une excuse bidon ? Ai-je fait mes prières avec la concentration qu’il faut ? Ai-je fait mon travail comme il se doit ?
Idem pour tous les musulmans : êtes-vous de bons musulmans ? Avez-vous accompli tous vos devoirs comme il se doit avant de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas ?!
Qu’est-ce que j’irai faire à trancher sur des questions religieuses, à me déclarer autorité en la matière, si je ne suis même pas sûre d’accomplir le minimum en bonne et due forme ? Qui suis-je pour penser que je suis qualifiée pour interpréter, selon ma propre compréhension, le Coran? Les autres Livres Saints?
Ceci est valable pour TOUT LE MONDE !
La première phrase de ce que je viens de citer me parait faire écho à ce que j'avais écrit il y a longtemps au sujet de "l'individualisme du croyant". En effet, je partais du principe que si l'on souhaitait être en communion avec le divin, il fallait par conséquent être en communion avec soi-même sinon, comment savoir ce qu'être en communion avec le divin si nous ne savons même pas l'être avec nous-mêmes.
Une fois cet examen et ce travail effectué, le collectif vient ensuite naturellement et de façon si spontanée que parler d'effort à consentir et ridicule. Un individu en accord avec lui-même passera instantanément de l'état "individualisme du croyant" à celui de "collectif du croyant'" (à partir de deux, nous sommes déjà dans un processus collectif). De mettre donc en évidence que le terme "individualisme" tel que prit dans mon concept n'est en rien similaire avec le concept sociétal que l'on nous vend et qui s'apparente plus à de l'égocentrisme, du nombrilisme voir même du solipsisme existentiel plutôt qu'autre chose.
En revanche, le seul effort qu'il aura à soutenir une fois cela atteint, et qui est le plus difficile, c'est la constance car rien n'est jamais acquis, il suffit d'un minuscule grain de poussière pour briser tout un mécanisme, mais une fois cet état atteint, il est quasi-impossible de tomber dans le jugement, le dénigrement et toutes sortes d'aberrations dont nous sommes à la fois les témoins et les auteurs quand il nous arrive de rompre cet équilibre. En effet, la joie et les diverses sentiments de paix et d'équilibre intérieur que procure la pleine communion est telle que l'envie premier sera de partager et d'échanger et non pas juger et imposer.
L'Homme d'aujourd'hui s'estime parfait, par conséquent, les remises en question, on oublie, il en est exempt. L'Homme d'aujourd'hui s'imagine qu'une fois qu'une connaissance de lui-même est apprise, comprise et expérimentée elle est acquise définitivement. Il part naturellement du principe, vu qu'il se croit parfait, qu'il sera toujours comme ce qu'il vient de découvrir et d'assimiler, peu importe que cette connaissance soit bonne, mauvaise ou les deux à la fois puisque l'imperfection, pour lui, ça n'existe pas. Puisqu'une chose se vérifie, elle est vraie, si elle est vraie, elle est parfaite. Voilà comment il raisonne.
De part ces deux principes d'être complètement déraisonnable et contre nature, il s'interdit de facto tout équilibre, il ne faut guère s'étonner alors de voir toute cette débauche ici, sur ce forum, ou ailleurs sur internet et autour de chez soi (quand ce n'est pas déjà sous propre toit.)
Pour le reste, je pense que je n'ai pas besoin de le traiter point par point - notamment sur des points de détails insignifiants sur lesquels je ne suis pas particulièrement d'accord - car je pense qu'avec ce qui précède, j'ai dû faire le tour d'autant que dans les grandes lignes, je suis d'accord avec ce qui a été écrit.
Sur ce, je m'en vais à présent lire tout ces commentaires que j'ai volontairement zappé avant de répondre.
Cordialement.