Bonjour Pauline,
pauline a écrit :1 ) C'est seulement par induction que vous posez cette universalité.
pauline.px a écrit :
Je ne suis pas l'initiatrice de ce topique et j'ignore si notre frère Bragon tente de définir D.ieu, béni soit-Il, comme relevant des phénomènes naturels.
Peu importe, car s'il l'on cherche à définir "Dieu" par la causalité, même si on le voit comme une cause extérieure, c'est quand-même le définir à partir des phénomènes naturels. En définitive, l'on revient toujours à eux, car eux seuls sont objectivement réels comme je l'entends.
pauline.px a écrit :
Connaissez-vous tout ce qui est naturel ou bien procédez-vous encore par induction ?
Tout ce que l'on a observé et circonscrit, s'est avéré conditionné. Conclusion: pourquoi penser que ce qui dépasse le cadre de l'observation ne le soit pas aussi?
- Il serait gratuit de le supposer, non?
pauline.px a écrit :
Cette évidence est-elle de l'ordre de la certitude scientifique ou de l'ordre de l'intime conviction ?
C'est de l'ordre de la cohérence logique. En effet, douter que le Big bang soit également conditionné c'est douter de ce qui nous permet d'acquérir des connaissances, autrement dit de la raison. Voir le point plus haut.
pauline.px a écrit :
Alors quelle est la cause de la multiplicité ? comment se fait-il qu'il y ait des choses à compter dans l'Univers ? Pourquoi le Big Bang n'a-t-il pas produit que du UN ?
Attends, tu me parlais de la cause des nombres entiers et maintenant tu me parles de la non uniformité du réel. Le réel ne peut pas être uniforme car sinon il n'y aurait rien à en connaître ni à en dire, à la différence de ce que j'observe à l'instant. Tout ceci s'explique par le principe anthropique: il n'y a aucune raison rationnelle de s'étonner de cette haute improbabilité de l'univers et de tout ce qu'il contient, car nous sommes dans une position d'observateurs, ce qui signifie que l'Univers qui nous entoure et nous à vu naître ne peut pas nous être incompatible. Il n'y a aucune raison de voir un "Dieu" derrière tout cela. J'en reste à mon "champ du possible". Dans toute sa diversité, l'univers se réduit à une structure possible. S'il est, c'est simplement parce qu'il est possible.
Concernant ce qui se produit, et dans le cas où cela nous intéresse ou nous est utile, il y a juste à se demander: "
qu'est-ce que fait que cela soit possible?" C'est la question que se pose l'esprit rationnel et la science et conduit à déterminer des conditions.
pauline.px a écrit :
Quelle est la cause de cet étrange phénomène qui veut que pour les humains des trucs existent et d'autres n'existent pas ?
L'existence n'est pas une qualité ou une propriété. Parler de l'existence de l'existence est donc une monstruosité!! L'existence n'est pas un phénomène non plus...
Ce qui fait qu'un phénomène est réel, existe objectivement, c'est qu'il soit
o b s e r v a b l e.
[J'aurais quant à moi tendance à poser comme existant: tout apparaître et seulement cela....]
pauline.px a écrit :
Je ne vais pas parler d'un D.ieu, béni soit-Il, alors qu'il s'agit de Le définir.
Mais je m'interroge sur cette curiosité apparente de notre Univers selon laquelle la relation de cause à effet semble pertinente et même s'impose assez souvent.
C'est le "si je fais ceci, j'obtiens cela"... Je pense que la réalité est plus subtile, et que par notre compréhension ordinaire de la causalité nous simplifions abusivement les choses. Exemple, si je sème des haricots je ne vais pas récolter des asperges! Cela dit, pour récolter des haricots il ne suffit pas que je les sème. Il y a tout un travail en amont: arracher les mauvaises herbes, préparer la terre, disposer les tuteurs... Et tout un suivi... Sans compter qu'il faudra compter sur la météo et espérer qu'une maladie ne ruine pas la production... -----> c'est pour cela que je préfère parler de conditionnalité que de causalité, cette dernière n'étant qu'une simplification extrême de la première.
pauline.px a écrit :
Voulez-vous dire qu'en définitive tout est cause de tout, le futur cause du présent ?
Cela se peut, car tout est liés.
pauline.px a écrit :Voulez-vous dire qu'en définitive la causalité n'est qu'une illusion due à une connaissance imparfaite de la structure globale qui existerait au delà du temps et de l'espace ?
Je ne suis plus sûr qu'il y ait quoi que ce soit en dehors de l'apparaître, donc poser une structure en dehors de notre perception-représentation qui inclut donc notre construction de l'espace et du temps en fonction de nos données des sens, ne me semble plus aussi pertinente que par le passé. La structure dont tu parles et que je conçois ne peut-être qu'une trame de relations, et non pas de propriétés...
[Comment définir une telle structure? Je ne vois qu'une possibilité: ce serait une structure d'essence purement mathématique correspondant au champ du possible, totalement immatériel et inexistant phénoménologiquement parlant, qui pourrait donc néanmoins être modélisée par un réseau de points a-spatiaux reliés entre eux selon une dizaines de variables (reliées au différentes caractéristiques physiques mesurables selon nos connaissances actuelles). Le nombre de ces points ne serait pas infini, il correspondrait à ce que j'appelle une "résolution d'Univers" (relative à l'angle A minimum, voir plus loin). Une variable donnée pourraient être aussi bien rendue par un espacement spatial (une distance), qu'un espacement temporel, qu'une masse, qu'une charge, (etc.) selon l'angle duquel l'on se place pour considérer l'ensemble. On pourrait les représenter par une dizaines d'axes numérotés par point, les mettant en correspondance. Il y aurait en principe, mais cela peut déprendre du type d'observateur: 4 axes spatiaux dont un de temps, un de masse, un de charge, un de spin (etc..). l'axe 1 d'un point donné formant un angle A avec l'axe 1 d'un autre point considéré. Selon cet angle et comment l'on se place par rapport à lui, les deux points en question pourront êtres perçus comme plus ou moins distants, plus ou moins éloignés dans le temps, ou encore comme une valeur différente de masse (qui pourrait même être de signes opposés si A = 2Pi rad)... Le même ensemble de points (constituant une matrice) pourra être perçu comme autant d'univers différents qu'il y a d'axes, de points et de sortes d'observateurs possibles. Bien sûr, la quasi totalité de ces univers possibles ne seraient pas observables, ne comportant aucun observateurs, le développement de la vie n'y étant pas structuré...]
pauline.px a écrit :Une fois admise la nature non linéaire de la causalité, pourquoi ne pas penser qu'il y aurait plutôt des agrégats de causalité dans un océan de chaos ?
Au moins cela ne préjuge de rien.
Il y a de l'idée dans ce que tu dis! Mais ce n'est pas nouveau: Leibniz posait ce qu'il appelait des monades...
C'est vraiment une question intéressante!
Il y a probablement à l'origine de tout un infini Chaos... -----> (On peut lire dans la Genèse: "Et tout était tohu-bohu"...)
Ensuite: ici ou là de l'ordre, et les boucles s'enclenchent...
pauline.px a écrit :
Alors évitons les mots "hasard", "aléatoire", "stochastique"...
et parlons d'indétermination.
Il y a donc tout un pan de l'Univers qui n'est pas déterminé.
Et la réduction de l'océan gigantesque des fonctions d'onde ne résulte-t-elle pas de l'irruption d'une conscience ?
Elle résulte de l'irruption de boucles de rétroaction négatives et par extension d'une conscience* oui.
*
note: je rappelle que pour moi la conscience n'est qu'aperception, autrement dit elle n'est rien de plus que de l'apparaître.
pauline.px a écrit :
Je ne sais pas si c'est monstrueux, je ne pratique pas.
Il n'y a pas d' "en soi". -----> Ceci est une certitude absolue.
pauline.px a écrit :
Néanmoins essayez de faire des maths sans l'axiome de choix...
axiome de choix qui me donne bien l'impression de supposer l'existence d'un infini actuel.
Il me semble qu'il est à la base de tous les infinis actuels
théoriques possibles.
pauline.px a écrit :Où s'arrête la couleur "bleu" ?
J'm'interroge a écrit :Elle s'arrête lorsqu'elle n'est plus perçue ou lorsqu'elle n'est pas rappelée à la pensée.
pauline.px a écrit :C'est alors très subjectif. Cela ne pose pas une limite en soi.
J'm'interroge a écrit :Le souci c'est que pour reprendre ton exemple, quel est l' "en soi" de la couleur bleue?
pauline.px a écrit :Je ne cherche pas l'en-soi de la couleur bleu mais l'en-soi de sa limite.
Cette limite du bleu existe-t-elle en tant que concept sans trop subir l'influence des subjectivités humaines ?
Je te répète ma réponse: je ne crois pas en l' "en soi" de quoi que ce soit.
Et franchement, quel serait le sens de l' "en soi" d'une limite?
Bleu est une définition liée à la
perception corrélée certaines fréquences électro-magnétiques parvenant au niveau de certaines cellules spécifiques de la rétine... -----> Donc il ne peut pas y avoir d' "en soi" de la limite de la couleur bleue, celle-ci étant liée à des paramètres physiques et biochimiques
ET à l'aperception...
pauline.px a écrit :
Je ne perçois pas très bien la différence que vous voyez entre votre "grand tout" abusif et mon hypothétique "super englobant" (auquel je n'accorde aucun crédit).
Si tu ne lui accordes aucun crédit, autant ne pas en faire l'hypothèse ni la relayer.
Il est rationnellement injustifié de parler de "super englobant" ou de "grand Tout" qui recouvrent la même idée creuse.
pauline.px a écrit :
Le grand tout serait-il donc englobé lui aussi ?
Il n'y a pas de grand Tout car a-priori il y a toujours plus grand...
pauline.px a écrit :Sinon, s'il n'est pas englobé, englobe-t-il tout sauf lui ?
englobe-t-il tout, y compris lui ?
C'est le paradoxe auquel conduit cette notion creuse.
pauline.px a écrit :1 ) Quelle est l'instance qui intègre toutes les pensées humaines ?
J'm'interroge a écrit :Très bonne question! Si tu veux avoir mon idée là-dessus, je te dirais que je ne pense pas que ce sont uniquement nos cervelles en activité, les seules instances en jeu...
pauline.px a écrit :Personnellement, je pense qu'une telle instance n'existe pas et que c'est un exemple d'ensemble facile à définir et qui, bien qu'il soit dénombrable, n'a aucun sens.
Parler de cette ou des ces instance(s) en terme d'existence ou de non-existence me gêne. C'est qu'il est juste impossible de la ou les circonscrire Pauline. Cela ne prouve pas leur vacuité. J'en parle, car si l'on ne la ou les supposait pas il faudrait alors expliquer comment rendre compte d'une dimension mentale dont chacun pourra témoigner, et que le langage nous permet d'en établir la signifiance.
pauline.px a écrit :Pour moi un ensemble en compréhension doit être défini de façon à ce que je puisse savoir (en un temps fini) si un truc est dedans ou pas.
Même si l'on en perçoit pas la limite, la dimension mentale (ou autrement dit: l'apparaître) propre à chacun est un englobant. L'on doit donc supposer une telle ou de telles instance(s).
pauline.px a écrit :3 ) En réalité, c'est le contraire, on ne peut rassembler que ce qui appartient déjà à un ensemble.
J'm'interroge a écrit :Non, on peut aussi rassembler des éléments qui font sens pour nous et pour les autres, et en créer par construction comme en mathématique.
pauline.px a écrit :1 ) Il me faudrait au moins un exemple pour me convaincre.
Un exemple général: les persistances de formes dans la perception dues à la mémoire à court terme qui finissent par être identifiées automatiquement comme appartenant à des ensembles par recoupements bayésiens.
pauline.px a écrit :2 ) Qu'entendez-vous par "faire sens" ? peut-on "faire sens" sans appartenir à un ensemble préalable ?
Il suffit qu'il s'observe une différence dans la similitude.
Très cordialement de même chère Pauline.
- La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
- Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
- Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit son lot d'expériences vécues.
Sagesse !