Aleph
« Est-ce que je t’en pose des questions moi. »
Jean Gabin ? Coluche ?
A mon sens c’est une cohérence nécessaire entre ce qui est affiché par quelqu’un concernant son identité ou son appartenance à un courant de pensée bien défini,(existant ou défini par soi-même) et les propos tenus lors de discussions traitant de tous les sujets possibles et imaginables.
Exacte, à mon avis la notion de cohérence - entre ce que l’on dit, ce que l’on est, et ce que l’on croit - est primordiale.
Pour revenir à l’exemple pris en intro du topic, un croyant qui pense qu’Adam et Eve sont les premiers humains crée directement par Dieu.
Quand je lui demande, comment il explique alors les constructions humaines datés d’avant Adam et Eve et l’existence de peuple ayant existé avant -4000, et qu’il me répond que c’est dû au déluge universel qui fausse toutes les données des scientifiques à cause du changement d’atmosphère qui rend invalide la datation au C14.
Il y a effectivement une explication qui pourrait sembler cohérente, du moins elle l’est pour le croyant. Donc, il a l’air d’être cohérent dans ses idées par rapport à sa position.
Donc comme tu dis :
« le croyant fera remarquer que sa croyance est absolument cohérente dans son propre référentiel. »
Tu dis :
« A mon sens non, j’ai énormément réfléchi à la notion de vérité et j’en suis arrivé à la conclusion suivante :
« La vérité est aveuglante » cela signifie que si on la trouve ou on la voit, on devient aveugle à toute autre forme de description de l’objet dont on souhaite définir la vérité.
Tu prends la foi (religion) comme exemple, celui qui pense qu’en vérité, la seule vraie religion est la sienne, ne verra que gesticulations insensées dans les autres religions. »
Oui, c’est hélas un constat. Mais, justement pourquoi « devient-on aveugle » ?
Navam :
Mais bien souvent malheureusement se trouve entre l'honnêteté intellectuelle et la foi ce qui s'appelle en psychologie sociale, la dissonance cognitive ...
Wikipédia a écrit: En psychologie sociale, la dissonance cognitive ou distorsion cognitive au Québec est la simultanéité de cognitions qui entraînent un inconfort mental en raison de leur caractère inconciliable ; ou l'expérience d'une contradiction entre une cognition et une action.
Croire détenir l’unique vérité tendrait plus à enfermer un individu dans un mode de pensée au lieu de contribuer à l’ouverture d’esprit et la prise en considération d’opinion différentes, pouvant même mener à « l’intolérance ».
La croyance, la foi pourrait donc être un frein à l’ouverture d’esprit, à l’honnêteté intellectuelle (sans vouloir faire de généralité, ce n’est quand même pas rare de discuter avec des croyants qui pensent savoir mieux que les autres, et perso je n’y vois pas vraiment d’humilité…constat perso = donc subjectif).
Et comme tu dis :
« A mon sens, il n’y a rien de plus dangereux qu’un homme, ou un groupe d’hommes, puissants qui rencontrent la vérité. »
Mais, la cohérence ne va pas sans remise en question car, pour revenir à l’exemple cité, quand je demande aux croyant, s’il s’est penché sur la question des différentes datations pour s’assurer que sa croyance tient la route et qu’il me répond – véridique- que tous ces moyens de mesure sont bidons, que c’est un complot des scientifiques parce que ça les arrange de ne pas croire en Dieu, et puis que derrière tout cela il y à Satan. Oui, ça reste cohérent pour le croyant, très certainement.
Mais, est-ce que c’est se montrer intellectuellement honnête ? Je ne pense pas, non. Surtout, quand en réalité il est incapable d’expliquer le fonctionnement des méthodes de datation.
Donc, le croyant qui se rend aveugle en ne voulant pas considérer des « faits » qui viendraient perturber son équilibre au détriment de ce que lui à déterminer être la vérité, n’aurait pas vraiment en lui ce que j’appelle l’amour de la vérité. L’amour de ce qui est vrai. Car à mon sens, l’honnêteté intellectuelle pousse à remettre en question ce que l’on croit être vrai.
Ne pas vouloir considérer ou prendre en compte des éléments contraires c’est ne pas être vraiment honnête dans sa démarche. S’il le fait, alors il est honnête d’abord avec lui-même et les autres.
« Recherches22 a écrit:Dois-je revoir ma définition?
Aleph a écrit : Je ne sais pas, car tu ne l’as pas défini
Pour moi, c’est avant tout être cohérent dans ses propos par rapport à un positionnement idéologique. Et quand bien même des éléments extérieurs viendraient remettre en cause cette cohérence, une personne honnête n’aura pas peur de les considérer par amour pour ce qui est vrai ; elle sera sincère envers elle-même sans chercher à s’auto-convaincre pour alimenter sa croyance mais s’efforcera d’être objective en s’appuyant sur des « faits » en ne confondant pas ce qu’elle voudrait que la réalité soit avec ce qu’elle est. (Exemple : la terre à 6000 ans).
Navam :
- C'est être sincère, honnête dans sa démarche et son dialogue à l'autre.
- C'est ne pas avoir peur de remettre en question sa façon de pensée, ses croyances.
Aleph tu dis :
« Je ferais la même remarque, se taire au lieu de dire des conneries quand on ne sait, mais, ici, je préfère personnellement l’aveu d’ignorance. L’ignorance n’est pas une tare, on ne peut tout savoir, alors il vaut mieux dire : je ne sais pas! »
Moi aussi.

Je ne peux pas dire le contraire…je suis la première à être ignorante.
Akenoi tu dis :
En revanche, ne pas répondre à une question, ce n'est pas malhonnête, au contraire. Nous n'avons pas la science infuse. Si on ne sait pas, et bien, on ne sait pas. Quelqu'un d'autre le sait, et si c'est important, il faut s'enquérir de ce savoir.
Complétement, je considère aussi que c’est un signe d’honnête que de dire je ne sais pas et d’humilité. Comme tu me la déjà démontré, ce qui me pousse à te considérer comme honnête dans ta démarche.
Ce que je ne supporte pas, ce sont ceux qui affirment détenir la vérité, qui considèrent que tous ceux qui ne pensent pas comme eux sont dans l’erreur et qui ensuite sont incapables d’argumenter leur position quand on leur demande pourquoi.
Enfin, l’argument qui revient souvent, c’est : « c’est Satan ! ». Bref…

et tu as raison Aleph, par face à un croyant qui est obstiné et ne sait pas dialoguer en se remettant en question, il est plus raisonnable de ne pas continuer l'échange, c'est complètement stérile et une perte de temps.
Ensuite Akenoi tu dis :
« Or, la foi doit être travaillée et la raison aussi. Ce sont deux principes qui se réconcilient à un niveau supérieur.
Ce sont aussi deux capacités placées en nous par Dieu, donc il est insensé de dire que l'une doit être empêchée par l'autre. »
Bah là…J’ai du mal à saisir. Pour moi, la foi et la raison sont opposé comme tu dis :
« Ce sont donc deux mécanismes parfaitement opposés dans leur mode de fonctionnement ».
Mais pour ma part : difficilement conciliable.
J’aime bien l’illustration d’Aleph :
« quand il s’agit de sciences, je réfléchis. Quand il s’agit de religion, je pose mon cerveau sur la table et je fais ce qui est dit dans le Livre. »
Pour moi c’est un peu pareil, la raison, les faits s’opposent à certaines de mes croyances de TJ qui sont du domaine de l’émotionnel.
C’est pourquoi la foi est pour moi, plutôt émotionnelle qu’intuitive. Et l’émotivité peut brouiller la raison…
Comment la foi et la raison pourrait être « honnêtement » conciliable ?
Comment pourrait-on concilier « Esprit saint » et « esprit critique » ? comme dit Boucar.
Indi est-ce que avec des questions existentielles comme :
« Quel est le but de la vie ? »
« Pourquoi existons-nous ? »
« Que faisons-nous sur terre ? »
« Dieu existe-t-il ? »
Tu peux appliquer
le système de gage R&R comme tu le ferais avec une personne que tu testes pour savoir si elle est de confiance ? La foi en quelque chose, Dieu ou pas…concernant ces questions est-elle comparable avec la confiance que l’on peut avoir en une personne que l’on connait ("plus ou moins") ?
Enoch,
Oui je comprends ce que tu veux dire quant à « l’expérience ».
Il y a certaines « expériences personnelles » sur lesquelles je m’interroge parce que justement au lieu d’en conclure que c’est vrai, car c’est mon expérience personnelle…je préfère prendre du recul par rapport à mon expérience car elle est, il ne faut pas l'oublier: subjective.
Ce que je veux dire…c’est que parfois on arrive à une explication de ce que l’on a vécu, parce que pour nous cela nous semble réelle. Mais est-ce la bonne explication ?
Si je vois un magicien soulever une personne dans les aires, je le vois de mes propres yeux. Est-ce que j’en conclu de suite que ce magicien à des pouvoirs surnaturels ou bien je prends du recul et m’assure premièrement qu’il n’y ait pas d’autres explications possibles ? C’est peut être un tour de passe-passe…
Et puis, Jésus qui marche sur l’eau…tu sais bien que j’y ai cru…de manière littérale…
Je respecte quelqu’un qui croit que Jésus à littéralement marcher sur l’eau.
Mais voilà, je ne les pas vu de mes propres yeux…je l’ai lu dans la Bible.
Mais sur quoi reposerait ma foi si je crois que Jésus a marché sur l’eau de manière littérale ? Sur une foi aveugle ? Sur ma raison ?
Un plaisir que d’échanger avec vous,
Merci,
R22