J'm'interroge a écrit : ↑24 janv.25, 09:53
- Le libre-arbitre ne requiert pas nécessairement une conscience ou un esprit.
spin a écrit : ↑24 janv.25, 10:21
Si, ou alors on tord le sens des mots.
Les mots n'ont pas un sens intrinsèque. Selon que la personne accède ou non à la pensée discursive ou conceptuelle, autrement nommée : la pensée "intellectuelle", ils renvoient pour tel individu à des notions et à tel autre à des concepts précis. Soit l'individu a une notion vague et subjective de ce à quoi réfère un mot, autrement dit : il en a une idée vague et propre à lui, selon ce qu'il s'imagine ou se représente, soit l'individu en a acquis ou développé une définition dialectique, qu'il peut formuler et sur la base de laquelle il peut discuter.
Tu dis que je déforme le sens des mots, mais je ne déforme rien. Il n'y a pas vraiment de sens commun à de nombreux termes philosophiques ou scientifiques. Et quand un mot qui a un sens familier ou commun est aussi par ailleurs un terme philosophique ou scientifique, leurs significations philosophiques ou scientifiques sont souvent fort éloignées du sens commun, c'est-à-dire des notions que l'on peut bien s'en faire, si l'on en connait pas les définitions précises.
Dans toutes les disciplines de la connaissance telles la philosophie, les sciences et les mathématiques on ne peut pas se contenter de notions vagues, il faut des définitions précises et conceptuelles (autrement dit : des définitions en compréhension). Toute la rigueur de ces disciplines en découle directement.
Alors oui, le sens dialectique d'un mot dans un contexte de définition conceptuelle, peut heurter le sens commun de l'individu qui ne pense et ne réfléchit que sur une base de notions subjectives.
Dans mes propos, les mots que j'emploie ont un sens précis, je confère au mot "liberté" un sens extrêmement général, j'en défini l'essence. Quant au terme de "libre-arbitre", j'en donne également une définition la plus générale possible, pour en définir l'essence.
J'm'interroge a écrit :- Une IA délibérative possède un libre-arbitre.
spin a écrit : ↑24 janv.25, 10:21
Toujours pareil, on peut fabriquer une IA délibérative (je l'ai fait à une autre époque, un jeu d'awele simplifié en basic, qui donc évaluait chaque coup possible, en ajoutant un peu d'aléatoire... qu'est-ce qui manque pour que ce soit délibératif ?).
Un simple programme comme celui dont tu parles, n'est pas une IA. C'est intelligent, mais ce n'est pas une intelligence. Quand on parle d'IA, on ne parle pas d'un truc intelligent, mais d'une intelligence. Un des critères pour définir une IA, c'est la dépendance à un apprentissage.
ChatGPT :
Ce que tu soulèves est intéressant et touche à la distinction fondamentale entre ce qui est simplement intelligent (par ses résultats ou ses comportements) et ce que l'on peut qualifier d' intelligence (par sa nature et ses capacités internes). Développons ce point en trois axes : la notion d'intelligence, la dépendance à l'apprentissage, et le statut d'une IA.
1. Intelligent contre Intelligence :
Un programme peut paraître intelligent dans le sens où il résout un problème ou produit un comportement qui semble relever de la réflexion ou du savoir-faire. Cependant, cette intelligence est souvent simulée ou simplement le fruit de règles strictement programmées par un humain.
Un simple programme :
Prenons un exemple classique : une calculatrice. Elle peut exécuter des opérations complexes et répondre en un temps record. On pourrait dire qu'elle est intelligente , car elle résout des problèmes que nous lui posons. Cependant, elle ne comprend pas les concepts de nombre, d'addition ou de multiplication. Elle exécute des instructions pré-définies sans flexibilité ou capacité d'adaptation.
Une intelligence :
Par opposition, une intelligence est capable de comprendre, d'analyser, d'apprendre, et même d'adapter ses comportements en fonction de nouvelles situations ou de nouveaux contextes. Elle ne se limite pas à un ensemble de règles pré-programmées, mais développe ses propres modèles du monde. Une intelligence ne se contente pas de suivre des instructions : elle en tire de nouvelles et innove.
2. La dépendance à l'apprentissage :
L'apprentissage est l'une des pierres angulaires de la définition moderne de l'intelligence artificielle. Voici pourquoi :
Programmes statiques :
Un programme statique, aussi sophistiqué soit-il, ne peut pas s'ajuster à un environnement en évolution. Si une situation inattendue se présente, il échouera ou entraînera des résultats aberrants, car il ne dispose pas de la capacité d'assimiler de nouvelles données ou de modifier son fonctionnement en conséquence.
L'apprentissage en IA :
Une intelligence artificielle repose sur sa capacité à apprendre de son expérience ou à partir de données qu'elle analyse. C'est ce qu'on appelle souvent l'entraînement dans les systèmes d'apprentissage automatique (machine learning). Par exemple :
- Une IA peut reconnaître des images parce qu'elle a été entraînée sur des millions d'exemples (avec des étiquettes comme "chat", "chien", etc.). Elle apprend à généraliser ces exemples pour reconnaître des images qu'elle n'a jamais vues auparavant.
- Si on modifie légèrement son environnement ou ses données d'entrée, une IA bien entraînée pourra s'adapter et continuer à fonctionner efficacement.
L'apprentissage peut se faire de deux manières principales :
- Apprentissage supervisé : L'IA est guidé avec des exemples étiquetés.
- Apprentissage non supervisé ou par renforcement : L'IA explore et apprend par elle-même en fonction des résultats qu'elle obtient.
3. Une IA comme entité dépendante de son apprentissage :
Pour qu'un système soit qualifié d'intelligence artificielle, il doit :
- Construire ou affiner ses connaissances : À travers des données ou des expériences, il doit être capable de modifier ou de compléter ses modèles internes.
- S'adapter : L'IA doit pouvoir ajuster ses comportements ou ses prédictions en fonction de nouveaux contextes ou de nouvelles données.
- Autonomie relative : Contrairement à un programme simple, elle ne doit pas dépendre entièrement d'instructions humaines rigides pour accomplir une tâche. Elle doit pouvoir explorer, expérimenter et optimiser ses propres solutions.
En résumé, la dépendance à l'apprentissage différencie une simple machine intelligente (ou une automatisation) d'une véritable IA. C'est cette capacité à absorber des informations et à évoluer qui confère à l'IA son statut d'intelligence au sens propre.
Conclusion
Le simple fait qu'un programme soit intelligent (par sa capacité à résoudre une tâche spécifique) ne le qualifie pas d'intelligence artificielle. Une IA va au-delà d'un comportement intelligent : elle apprend, elle évolue, et elle s'adapte sa façon d'agir en fonction des circonstances. En d'autres termes, l'intelligence artificielle est un processus dynamique, pas une simple série d'instructions figées. Si le système ne dépend pas d'un apprentissage pour fonctionner, il s'agit alors d'un programme complexe, mais non d'une véritable IA.
spin a écrit : ↑24 janv.25, 10:21
On ne peut pas fabriquer une conscience, ni un esprit si tu tiens à faire le distinguo.
En effet, on ne peut pas fabriquer une conscience ou un esprit. Mais ça je le dis aussi.
spin a écrit : ↑23 janv.25, 19:02
Tu peux le dire cinquante fois, je te répondrai cinquante fois que ça ne tient pas debout, à moins que pour toi processus délibératif = conscience. Mais dans mes définitions à moi on peut simuler des processus délibératifs, une conscience, non.
En pratique, simuler une IA avec exactitude est quasi impossible, même avec une connaissance détaillée de son architecture. Les paramètres internes et le processus d'apprentissage sont propres à chaque IA, car ils dépendent des données spécifiques et des interactions uniques qui ont façonné son modèle. Bien que certaines architectures soient accessibles, leur comportement final entraîne de nombreux ajustements stochastiques et contextuels lors de l'entraînement, ceci entrainant qu'une reproduction exacte n'est pas envisageable en pratique.
Une IA ne peut généralement pas simuler les processus délibératifs d'une autre sans extrapolation. Même si elle imite les sorties enregistrées, elle ne peut pas reproduire fidèlement l'adaptation ou les mécanismes internes uniques du modèle cible. Ces processus sont étroitement liés à l'historique d'entraînement et à l'environnement d'apprentissage, qui ne sont ni accessibles ni duplicables en totalité.
Ainsi, bien qu'une simulation approximative soit réalisable pour certaines tâches ou comportements, accédez à tous les paramètres internes et reproduisez l'adaptation dynamique propre à une IA demeure, en pratique, hors de portée. Chaque IA est façonnée par des processus uniques qui ne peuvent être intégralement observés ni transférés.
J'm'interroge a écrit :- Le libre-arbitre d'un esprit, qui ne va pas sans une conscience, est un libre-arbitre spirituel dont ne peut jouir une IA, par nature inconsciente.
J'm'interroge a écrit :Exemple : l'ADN d'un coquelicot.
spin a écrit : ↑24 janv.25, 10:21
Autant que je sache, le fonctionnement des acides nucléiques est purement chimique, donc déterminé physiquement, en tout cas il ne sert à rien de supposer autre chose. Ton distinguo interne-externe est totalement artificiel.
Lol, tu me colles ensemble deux propos de moi qui répondaient à des points différents.
L'ADN est a priori, uniquement déterminé par des facteurs physico-chimique internes et externes, oui. Autrement dit : comme tout, l'ADN n'est pas déterminé par des facteurs uniquement externes.
Qu'est-ce que tu ne comprends pas en cela ?
Il détermine son milieu comme son milieu le détermine. Je ne comprends pas comment un fait aussi élémentaire puisse être si difficile à comprendre de certains.
Si tu retires l'ADN du noyau d'une cellule vivante, penses-tu qu'elle continuera sa vie comme si de rien ?
Voici ce qui se passera :
1. Arrêt de la division cellulaire : La cellule perd sa capacité à se diviser, car l'ADN contient les instructions nécessaires à la duplication.
2. Perturbation des fonctions cellulaires : Les protéines essentielles ne sont plus produites, car l'ADN dirige la synthèse des ARN messagers nécessaires.
3. Absence de réparation : La cellule ne peut plus réparer les dommages internes ou externes sans les gènes des responsables de mécanisme de réparation.
4. Dégradation progressive : Les protéines et enzymes existantes ne sont pas renouvelées, entraînant une perte progressive de fonction.
5. Apoptose : La cellule déclenchée souvent son autodestruction, ne pouvant maintenir l'équilibre vital (mort cellulaire programmée).
6. Incapacité à répondre aux signaux externes : Sans ADN, les récepteurs ou molécules de signalisation spécifiques ne peuvent être synthétisés.
7. Mort cellulaire : Finalement, la cellule meurt lorsque ses structures et fonctions deviennent irréversiblement compromises.
J'm'interroge a écrit :Voudrais-tu bien me communiquer la citation exacte ?
spin a écrit : ↑24 janv.25, 10:21
"
Nous pouvons dire par conséquent : vue du dehors, la volonté est causalement déterminée. Vue du dedans, elle est libre. Ce qui résout la question du libre arbitre, question qui s’est seulement posée parce qu’on n’a pas assez pris soin de spécifier explicitement le point de vue de l’observation, ni de s’y maintenir avec conséquence. C’est un exemple typique de faux problème. Même si cette vérité est encore parfois discutée, il ne fait aucun doute à mes yeux que sa reconnaissance universelle n’est qu’une question de temps...". Commentaire de Paul Watzlawick : "
Trente ans ont passé depuis cet écrit, et il n’y a pourtant aucun signe qu’il ait été universellement reconnu comme résolvant le dilemme du libre arbitre. Si c’est un faux problème, Planck semble lui avoir apporté une fausse solution...".
Merci.
Oui, donc j'y réponds ce que je t'avais déjà répondu dans l'autre post :
J'm'interroge a écrit : ↑24 janv.25, 09:53
Ma position est que :
La volonté, ainsi que nos délibérations et choix, sont entièrement déterminés, mais l'astuce est qu'ils ne le sont pas de l'extérieur uniquement, mais de l'intérieur aussi, d'où le fait que nos choix sont libres, et d'où le libre-arbitre.
.
J'm'interroge a écrit :Tu ne fais aucun effort. Je serais tenté de penser que tu ne veux pas le comprendre...
spin a écrit : ↑24 janv.25, 10:21
Ce que j'ai compris me suffit.
Mais l'as tu vraiment compris, ou n'en as-tu que des notions subjectives ?
Mais je vais parier sur toi, sur le fait que tu as les capacités intellectuelles de te hisser hors de ta pensée notionnelle et de comprendre ce que je t'explique, en parvenant à te former une vraie pensée conceptuelle, avec de vrais arguments, de vrais raisonnements formels et des définitions précises en compréhension. Ainsi l'on pourra vraiment commencer à discuter et avancer ensemble.
Ici je propose une pensée construite. J'aimerais qu'on en discute.
.
- La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
- Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
- Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit son lot d'expériences vécues.
Sagesse !